Albert Londres

Un reportage extraordinaire sur le Tour de France cycliste dans les années 20. Avant Blondin, Londres raconte magistralement la souffrance et la beauté de cette épreuve, les tensions, l'argent, les contrats, le dopage ! Qui prend là des formes étonnantes et surtout légales, du pinard à la cocaïne !

Peut être est ce du au fait que je suis de Marseille mais ce livre n'est pas passionnant du tout et n'apporte aucun émoi

J'ai littéralement dévoré ce livre, en l'écrivant Albert Londres ne pouvait savoir ce que celui-ci aurait de prophétique. A la lecture de son récit, on assiste à la résurgence d'un monde abandonné, disparu en Europe Centrale et Orientale, entre les vagues successives de pogroms programmés par : le Tsar, organisés par : les églises Orthodoxes, Catholiques, les Etats : comme la Ruthénie Subcarpatique, spontanés : comme la Pologne et bien d'autres encore.

Le juif désigné comme bouc émissaire de tous les maux, "n'oublions pas qu'ils ont crucifié le christ", qu'ils sont cupides et avares (avec comme seul métier autorisé celui de l'or, difficile de faire autrement). la possession de terres leur est interdite. Ils sont soumis au bon vouloir des rois, princes et seigneurs régnants. Tout en se devant de leur prêter de l'argent qu'on évitait de rembourser en préparant un pogrom.

Ces juifs vivant en vase clos très pieux au demeurant, voyant d'un mauvais oeil ces juifs fiers de l'être, libérés, qui relevaient la tête, venant dans leurs shetlets venant recruter des pionniers pour la terre promise (qui selon les hassids ne pouvaient leur être donnée que par Dieu). Malgré la joie d'un retour sur la terre leur ancêtres, la peur de l'inconnu, malgré la menace des pogroms, était souvent la plus forte, d'autant que leurs rabbins prononçaient des anathèmes envers tous ces apikorsim.

Cette différence entre pieux et intégrés, Orient et Occident, Ashkénazim et Séfardim existe toujours de nos jours et pose de grands problèmes en Israêl. Avec le recul et en lisant ce livre on comprend un tout petit mieux pourquoi la suite est arrivée. Il ne faut pas oublier qu'à l'époque les fellahs vendaient eux-mêmes leur terre aux juifs à un prix prohibitif et que le grand Muffti de Jérusalem, bien avant de serrer la main de Hitler, n'a pas hésité à monter les fellahs et tous les autres Arabes en organisant des pogroms envers les hassids, qui eux ne portaient pas, ne portent toujours pas et ne porteront jamais les armes.

Ecrit par Albert Londres à l’occasion du Tour de France 1924, « les forçats de la route » succèdent à d’autres forçats, ceux de Cayenne, dont Albert Londres, en 1923, avait relaté dans « Au bagne » les terribles conditions de détention. « Les forçats de la route » viennent ainsi en écho à « Au Bagne ».

Les Tours de France des années 20 ressemblent aux jeux du cirque. Des jeux du cirque dont l’arène serait La France parcourue en 15 étapes de plus de 400 kms chacune par des coureurs dont les gains ne dépassent pas quelques francs. Seule une hypothétique gloire les fait avancer. Le dopage qui règne et qui permet aux coureurs de tenir le coup n’est pas un sujet car il permet au spectateur d’en avoir pour son argent.

Albert Londres nous relate le chemin de croix, le calvaire des coureurs : leurs défaillances, leurs chutes, leurs abandons, leurs crevaisons, leurs accidents… Avec moultes anecdotes et jargon du monde cycliste, Albert Londres ne prend pas position, il raconte…

Albert Londres, père et donc référence du journalisme d’investigation.

Cet « Au bagne » avec la puissance de ses témoignages et de ses images évocatrices permit la fermeture du bagne de Cayenne. Décision humanitaire s’il en est !!

Pour l’une des premières fois, un journaliste, en mettant au grand jour l’abominable, allait influer voire dicter les décisions des politiques.

Enrichissant et drôle, bien écrit

Instructif et à la fois drôle

Compliqué de noter ou évaluer ce genre de texte...

Tout d'abord c'est du journalisme! On ne regardera donc pas la qualité littéraire. De même Albert LONDRES décrit une situation à un instant t dans le but de relater des faits et faire évoluer les consciences. Donc au final, pour moi, ce genre de témoignages est essentiel et ne doit pas être juger sur la qualité d'écriture mais sur son contenu.

Au final un texte riche d'enseignements, et un journaliste d'investigation qui mérite qu'on s'y intéresse.

En plus sa bio me rappelle furieusement Tintin!

Un livre à lire absolument!

Un document ou plutôt un témoignage sur la situation en Europe des populations juives dans le premier quart du XXème.

Il se lit facilement

Il y a des anecdotes drôles de-ci de-là, et évidemment le scandale du Congo-Océan qui prend 3 chapitres à lui tout seul. Ca se lit tout seul, rapidement, sans encombre ; celui qui a déjà des bribes de savoir reconnaîtra Jules Cardes (gouverneur de l'AOF de 1923 à 1930), le centenaire de Caillié (aller-retour à Tombouctou en 1828), les empires conquis à la fin du XIXe siècle (les toucouleurs, les mandinques de Samori... la colonne Voulet-Chanoine, qu'il vaut mieux déjà connaître pour bien percevoir le sarcasme d'Albert Londres à son endroit).

Malgré le côté militant, qui déplore gravement la comparaison avec le succès des colonies belges et anglaises, le livre sue le stéréotype. C'est du cannibale par-dessus du cannibale, et ce genre d'humour raciste me touche à peu près autant que les blagues sur les blondes, c'est-à-dire pas dans le sens du poil que l'auteur espérait.

Note ironique, on retrouve exactement les mêmes critiques (parfois mot pour mot concernant le chemin de fer et les marchandises poubelles) que dans "Une Française au Soudan" de Mme Bonnetain, écrit en... 1894, soit pratiquement 30 ans plus tôt ! A la différence évidemment du Congo-Océan, dont le chantier ne commence qu'en 1921, mais pour le reste, tout pareil ! Personnellement, j'avais préféré l'émerveillement outré de Mme Bonnetain, mais il est vrai que son livre est autrement plus long.