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- Pourquoi n'avez vous pas tuer Karl sur le champs, puisque vous entrerez bientôt en possession du fruit?

Elle eut un sourire railleur.

- Ha, nous y voilà enfin! Parce que Karl nous est encore utile pour trouver le fruit. En ce moment précis, il est en train d'avoir la vision qui nous révélera la cachette du fruit. Et Effi est à ses côtés, prête à le supprimer.

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C'était une superbe journée ensoleillée. Le professeur Schlafen disait toujours : « Rien n'est plus beau que l'azur du ciel bavarois quand brille le soleil. » Et c'était vrai. À Rome, le beau temps faisait partie de la vie de tous les jours. Quand elle ouvrait les fenêtres de sa chambre qui donnaient sur le lac d'Albano, Sofia savait, neuf fois sur dix, qu'un soleil intense et lumineux lui souhaiterait la bienvenue. Mais ici, à Munich, le soleil était une conquête durement gagnée. Il apparaissait brusquement, après une série de jours maussades, et procurait chaque fois le même émerveillement. On aurait dit que la ville entière souriait. Et cette matinée-là, non moins glaciale que les autres, portait en elle la promesse du printemps.

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Il regarda sa montre. Il était bientôt l'heure de retrouver le professeur et les autres à l'appartement d'Effi ; évidemment, il n'y serait pas.

Il était sûr, cependant, que Lidja et Sophia auraient réussi à capturer Nida. Elles pouvaient très bien se débrouiller sans lui. D'ailleurs, il n'avait jamais douter de Sophia et de ses capacités de Dragonienne. Cependant, depuis qu'i lui avait sauvé la vie, il ne pouvait s'empêcher de penser à elle comme à une créature fragile. Et puis - il ne l'aurait pas avoué même sous la torture -, c'était elle, dans le groupe, qui l'attrait le plus. Peut-être en raison de ce qu'ils avaient partagé, parce qu'ils s'étaient mutuellement sauvé la vie. En tout cas, il tenait à elle, et il avait du mal à l'accepter. C'est pourquoi il préférait l'éviter.

Il n'était pas habitué aux manifestations d'affection : il ne voulait pas en recevoir, et surtout, il ne voulait pas en donner. Depuis que sa mère était morte, il avait décidé qu'il ne souffrirait plus jamais ainsi pour quelqu'un.

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Par une nuit glaciale de février, un vent cinglant fouettait la place déserte. Le ciel, sans lune, était chargé de nuages bas. Les réverbères projetaient une lumière funèbre sur les dalles de pierre. Des ombres inquiétantes se dessinaient sur la façade du Rathaus, l’hôtel de ville, entre les frises gothiques et les gargouilles. Marienplatz semblait différente cette nuit-là. Karl, immobile au milieu de la place, ferma le col de son blouson de sa main gantée. Il était chez lui, dans sa ville, là où il avait vécu les treize années de sa brève existence. Mais Munich exhibait un visage qu’il ne reconnaissait pas.

La fille était là, devant lui, grande, svelte, superbe. Malgré le froid, elle ne portait qu’un débardeur blanc masculin qui laissait ses épaules nues sous les rafales. Un pantalon de cuir noir moulait ses jambes longues et fines, une paire de gros rangers enfilée par-dessus. Avec ses cheveux blonds coupés au carré, et une pluie de taches de rousseur sur son visage, elle aurait pu passer pour une jeune fille innocente, quoique un peu punk. Mais son expression, et surtout les flammes noires qui enveloppaient sa main droite, indiquaient qu’il n’en était rien

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Les bottes de Lidja crissaient dans la neige.

Prenant son air le plus aimable, elle avait passé le reste de la matinée dans plusieurs hôtels proches de la Résidence et montré le portrait de Nida à un tas de gens. Son anglais, appris au cours de ses déplacements avec le cirque, était excellent, et elle n'avait aucun mal à se débrouiller. Mais personne ne l'avait vue. Peut-être avait-elle été naïve de penser qu'elle dormirai à l'hôtel comme le commun des mortels. Que savait-elle de cette créature ? Avait-elle seulement besoin de manger ou de dormir ? Après tout elle n'était pas humaine.

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