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Extrait ajouté par laracroc 2021-11-08T14:47:22+01:00

Le ciel était recouvert de nuages gris. La pluie torrentielle de la veille avait refroidi l’atmosphère et d’énormes flaques d’eau envahissaient les trottoirs. La journée ennuyante au lycée venait enfin de se terminer. Sur le chemin du retour, des images de son rêve de la veille lui revinrent en mémoire. Elle se souvenait vaguement d’un appel, de la nuit, d’un garçon, d’un corps. Elle recoiffa nerveusement sa longue chevelure noire malmenée par le vent froid de novembre.

Ce n’était qu’un rêve. Une moto passa en trombe à côté d’elle et la fit sursauter. La jeune fille se pressa de rentrer chez elle se mettre au chaud. Elle remonta le long du grand boulevard, tourna à droite, serpenta au milieu d’un quartier résidentiel, et s’arrêta devant un portail en bois qu’elle s’empressa d’ouvrir. Elle remarqua la vieille voiture noire de son père avant de gravir les quelques marches du perron et de pousser la porte d’entrée.

— Salut papa ! s’exclama-t-elle.

Elle déposa son sac dans le vestibule et se servit une tasse de café fumante. Son père, un cinquantenaire toujours musclé bien que son ventre s’arrondisse avec l’âge, était assis à la table de la salle à

manger et lisait le journal.

— Salut ma puce.

— Papa... tu peux arrêter de m’appeler comme ça ? J’ai dix-sept ans maintenant...

— Et alors ? Tu resteras ma petite puce même après tes quarante ans !

Elle pesta à voix basse puis changea de sujet. Même si ce surnom idiot l’exaspérait, il ne valait pas une dispute avec son seul parent encore en vie. Son cœur se serra lorsqu’elle repensa à sa tendre mère, décédée l’année passée. Elle secoua la tête comme pour chasser ses souvenirs bien tristes.

Elle regarda les gros titres par-dessus l’épaule de son père.

— Encore un homme retrouvé mort en ville ?

— Et oui, Gaëtane... soupira-t-il. Trois meurtres. Toutes des victimes masculines de moins de trente-cinq ans. Je suis en charge de l’enquête, mais pour l’instant, ça n’avance pas... Avec la presse sur le dos en plus! Regarde-moi ça ! Ils n’ont rien d’autre à faire que d’effrayer la population!

« Le Croqueur d’hommes rôde dans notre ville. Messieurs, véri- fiez que vous n’êtes pas suivis! »

— Tu penses que je risque quelque chose ? interrogea Gaëtane, inquiète.

— A priori, ce tueur ne s’attaquerait pas aux femmes. Mais je serais rassuré si ton spray au poivre ne quittait plus ton sac.

— D’accord papa ! J’monte faire mes devoirs. La prof de français nous a donné un commentaire de texte...

— Travaille bien, ma chérie !

Gaëtane déposa un baiser sur la joue de son père, reprit son sac et partit avec son café vers les escaliers en bois grinçant qui menaient

à sa chambre.

Elle avait elle-même personnalisé son cocon en choisissant soigneu- sement des couleurs de peinture dans les tons bleu roi et beige, en adoptant une décoration épurée et en installant une grande biblio- thèque remplie de livres romantiques et parfois même érotiques. Elle avait un grand lit au centre de la pièce mais aucun garçon n’avait eu le privilège d’y dormir. Gaëtane croisa son reflet dans le miroir au-dessus de sa commode. Elle étudia ses longs cheveux noirs et lisses, son front mangé par sa frange, ses yeux vert clair, sa peau légèrement hâlée et enfin sa poitrine généreuse. Elle se demanda si elle devait la mettre en valeur pour que les garçons la remarquent ou si, au contraire, elle devait plutôt la cacher pour ne pas attirer l’atten- tion. Peu importe. Elle avait des devoirs. Elle s’assit sur le fauteuil en tissu de son bureau et contempla les photos accrochées au mur. Elles dataient toutes d’au moins un an et demi, avant que le cancer du foie ne s’empare de sa mère. Sur ces tirages, elle était encore pleine de vie, avec une peau dorée, des yeux pétillants et un tendre sourire. Elle

était encore heureuse. Chaque fois que Gaëtane les observait, elle ressentait un mélange de tristesse et de joie à la vue de sa mère aussi radieuse. Un jour, elle devra les décrocher et les ranger dans un tiroir.

Mais elle n’en avait pas encore la force ni le courage. Elle prit une profonde inspiration, puis ouvrit son livre de français pour se plonger dans ses devoirs et oublier à quel point sa mère lui manquait. Alors elle entreprit consciencieusement la rédaction de son commentaire de texte. Mais au bout d’une quarantaine de minutes, elle commença à

se sentir lasse. Son stylo lui paraissait lourd. Elle avait des tensions dans la nuque qui descendaient le long de ses bras. Elle s’efforça de terminer son devoir puis elle descendit dans la cuisine.

Elle s’improvisa un sandwich jambon-rillettes-cornichons et s’avança, la bouche pleine, vers la salle à manger où la lumière était restée allumée. Son père était debout, penché au-dessus de la table recouverte de photographies et de rapports de police.

— L’enquête t’obsède, hein? articula sa fille, toujours en train de manger.

Il tourna la tête vers elle en se grattant le crâne, l’air navré.

— J’t’avais pas entendue descendre. Désolé, j’veux pas qu’tu voies ça... Mais oui, c’est vrai qu’elle m’obsède... C’est pas des meurtres comme les autres. Après vingt-cinq ans de carrière, j’ai jamais vu ça... Le médecin légiste a déclaré qu’ils étaient morts de

« déshydratation rapide »... Enfin bon. Faut que j’arrête de te parler de ça. C’est pas des choses pour une fillette de dix-sept ans!

— Là, t’as raison, en plus j’ai vraiment aucune envie de voir ça.

T’en fais pas, tu le coinceras, ce tueur! Il ne sait pas à qui il a affaire !

J’te laisse tranquille, j’vais prendre ma douche et au lit! J’suis vrai- ment fatiguée... Bonne nuit!

— Bonne nuit ma chérie !

Elle monta dans la salle de bains et une fois douchée, elle enfila son pyjama rose pâle. Elle s’affala dans son lit moelleux, et s’en- dormit rapidement.

Une envie qui tiraille les entrailles. Une robe de soirée. La nuit froide du mois de novembre. Un bus presque vide. Un bar bondé.

Un homme séduisant. Une chambre glaciale. Des caresses. Un corps.

Gaëtane grommela en entendant son réveil sonner. Encore un

étrange rêve qui l’avait empêchée de bien dormir. Elle se leva péni- blement de son lit. Elle se doucha rapidement avant de descendre préparer son café et ses tartines à la confiture. Puis elle enfila un jean, un pull en laine noir à col roulé et des bottines. Une fois coiffée et parfumée, elle revêtit son manteau d’hiver et ses gants, attrapa son sac à dos et déverrouilla la porte d’entrée.

Le soleil se levait à peine lorsqu’elle mit les pieds dehors.

L’humidité de la veille s’était évaporée durant la nuit mais il faisait toujours très froid. Elle positionna ses écouteurs dans ses oreilles, appuya sur une playlist de pop anglaise et marcha d’un bon pas, la tête rentrée dans son manteau pour se protéger du vent. Lorsqu’elle arriva au lycée, elle eut juste le temps de s’installer dans sa classe que la cloche retentit et le cours d’espagnol débuta dans un murmure d’élèves.

Gaëtane passait les heures à regarder l’horloge murale, la fenêtre qui donnait sur un grand réfectoire, ou encore à griffonner des dessins difformes sur son cahier. Elle qui avait toujours été sérieuse à l’école et impliquée malgré la maladie de sa mère, elle était incapable de se concentrer depuis quelque temps. Elle se sentait agitée. Elle avait toujours besoin de bouger sa jambe, ses doigts. Son cerveau n’arrivait plus à analyser des données pourtant simples. Elle se dispersait, pensait constamment à autre chose qu’au moment présent.

Aussi, lorsque sonna la pause, elle fut soulagée de sortir de cette salle où elle commençait à étouffer. Dans la cour, Gaëtane rejoignit ses amis qui l’attendaient sur un banc en bois.

— Salut! lança-t-elle à la cantonade.

Max et Émilie la saluèrent en retour avant que la fille aux cheveux blonds interroge Gaëtane :

— Alors, t’as eu combien au devoir surveillé de physique ?

Le garçon aux cheveux courts châtain clair et aux petits yeux marron s’exclama :

— Une super note, j’suppose !

— Dix-neuf.

— Qu’est-ce que j’disais! reprit Max en rigolant. Faudrait vrai- ment qu’tu viennes chez moi me donner des cours particuliers!

— Ça serait avec plaisir! prononça Gaëtane sur la même lancée.

Était-ce vraiment elle qui avait parlé ? Elle qui, d’habitude, demeu- rait si timide. Le garçon, surpris, eut un sourire en coin. Aussitôt, l’adolescente rougit et baissa les yeux, mal à l’aise. Puis Émilie décida d’aller aux toilettes et demanda à Gaëtane de l’accompagner.

Dans les couloirs bruyants du lycée, Émilie se tourna vers son amie.

— Comment tu fais ? T’as des bonnes notes, t’es belle, sympa, et tu commences à vaincre ta timidité !

— Tu me trouves belle, Émilie ? demanda-t-elle perplexe.

— Bien sûr! Et j’suis pas la seule, à ce que j’vois!

— De qui tu parles ?

— Attends, ne me dis pas que tu n’as pas remarqué comment Max te dévore des yeux! s’enjoua Émilie avec un sourire de requin.

— Mais non! Qu’est-ce que tu racontes ? Nous sommes amis, c’est tout.

Émilie pouffa.

— C’est ça ! Tu peux mentir à qui tu veux, mais moi, je sais!

Gaëtane croisa les bras sur sa poitrine.

— Allez, va aux toilettes je t’attends ici! T’as pas besoin de moi.

Et dépêche-toi les cours vont reprendre !

Émilie lui obéit, la laissant seule avec ses pensées. Max était un mec cool, de ceux qui ne se prenaient pas la tête, grand, légèrement musclé avec un beau visage. Mais elle, avec lui!

Max était arrivé en classe de première, alors que la mère de

Gaëtane était déjà malade. Cette année-là, ils étaient tous les trois dans la même classe et étaient devenus de bons amis. Max et Émilie avaient vraiment été un soutien important pour elle dans les moments difficiles. Durant tout ce temps, il n’avait jamais tenté quoi que ce soit. S’il l’aimait, il lui aurait déjà fait des avances depuis longtemps.

Elle observa la cour à travers les fenêtres poussiéreuses du couloir et le chercha du regard. Max s’était levé du banc et discutait avec un groupe de garçons. « Max te dévore des yeux! » avait affirmé Émilie.

Elle se sentit terriblement gênée, un étau comprima sa poitrine. Elle devint rouge tomate à l’idée que son amie ait raison.

Le reste de la journée, Gaëtane s’employa méticuleusement à

éviter Max, trop timide maintenant qu’elle le soupçonnait de s’inté- resser à elle.

Elle rentra chez elle fatiguée de sa journée. Comme son père ne revenait pas de la soirée, elle se prépara un dîner rapide à base d’œufs et de pâtes qu’elle dévora devant un épisode d’une série. Elle regarda deux autres épisodes dans sa chambre, allongée sur son lit.

Mais comme ses paupières se fermaient, elle éteignit l’ordinateur et s’endormit.

Une envie. Des talons hauts. Un débardeur moulant. La nuit froide sur ses bras. Un homme séduisant à l’arrêt d’un bus. Une chaleur sur sa peau. Un corps. Un bruit aigu.

Gaëtane se réveilla en sursaut, haletante.

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