Mac - La série

Savoir offrir le thé avec grâce, savoir porter une toilette à la fois sobre et charmante, savoir sourire, marcher, écouter, se taire et fermer les yeux aux laideurs du monde, connaître beaucoup de jolies choses sur la vie des fleurs et des papillons... Tout cela est bien reposant et bien rare, de nos jours, mais aussi bien peu utile à Cynthia Warfield pour se sortir du pétrin. Car le gangster sans scrupules qui est son époux ne se laisse pas impressionner par les bonnes manières, – il ne connaît que la manière forte. Aussi Mac, détective et chevalier servant de la belle, renonce-t-il à inculquer des notions de savoir-vivre à ses adversaires, au profit de cette autre science plus brutale : le savoir-mourir.

Elle était étendue sur le tapis de peluche blanche, complètement nue, le genou gauche remonté, reposant sur la cuisse droite. Une teinte bleuâtre altérait déjà ses lèvres. Aucun maquillage sur ses joues, mais, par plaques, un peu de gras qui luisait. En haut de la tempe gauche s'étalait une meurtrissure livide. L'épiderme n'était pas entamé, mais le coup, s'il ne provenait pas d'une chute, avait dû être donné par un instrument aux contours amortis. Du reste, il n'y avait, rien autour d'elle sur quoi elle aurait pu se meurtrir en tombant. Elle avait été très belle. Sa peau, ferme et lisse, était hâlée. Ses cheveux formaient une masse épaisse, luisante et foncée, presque noire, sauf aux endroits où la lumière accrochait des reflets châtain. Son corps était parfait. Elle devait mesurer un mètre soixante-cinq. Maintenant elle était morte. Ses cheveux étaient emmêlés sous sa tête, et, entre les paupières mi-closes, les pupilles luisaient étrangement. Je n'avais jamais vu cette femme auparavant.

Un sourire aux lèvres, Virgie se pencha pour me faire signe. Je lui indiquai ma propre voiture rangée au bas de la rue - et, levant la main, lui demandai d'attendre une minute avant de démarrer. Elle acquiesça et s'installa au volant. Alors que je m'éloignai, je vis qu'elle allait presser le bouton du démarreur. Ce fut son dernier instant à vivre. Sous mes yeux, la voiture explosa. je me souviens avoir hurlé - mais c'était trop tard, beaucoup trop tard. On aurait dit que j'étais coïncé entre deux murs, et qu'ils me pressaient pour expulser tout l'air que j'avais dans le corps. Puis, brusquement, les murs s'écartèrent... L'air se rua dans moi. Et, l'un des murs, dans un fracas effroyable, s'effondra sur ma poitrine. Alors, je ne sentis plus rien. Rien du tout.

Féroce, la gosse! Elle m'aurait arraché les yeux si j'avais insisté pour ouvrir cette sacrée valise. Et elle ne savait même pas ce qu'il y avait dedans... Richie lui avait défendu d'y toucher, et il avait disparu, avec sa guitare et ses chansons. Mais le mystère, ça attire les foules. Et les trois gus auraient fait n'importe quoi pour kidnapper la valise. Des virtuoses dans leur genre. Mais leur instrument favori, ce n'était pas la guitare...

Gangster retiré des affaires, Marco m'avait chargé de remettre, après sa mort, un million de dollars à sa fille Paula. En douce, naturellement. Bicause le fisc. Malheureusement le valétudinaire avait négligé de me préciser où se trouvait le magot. Malheureusement aussi, un quart d'heure après, il se faisait descendre au fond d'une impasse. Alors, est-ce que ce gros paquet existait vraiment ? Où était-il ? Et, compte tenu de toutes les menaces qui m'accablaient, allais-je vivre assez longtemps pour le dénicher, moi, le magot ?

Des filles comme Éloïse, ça ne mérite que des paires de baffes, mais c'est si fragile, si émouvant que dès qu'elles vous ont déballé leur histoire, vous perdez la notion du danger et vous vous sentez prêt à enfourcher votre blanc destrier et à pourfendre tous les méchants de la terre! Sans trop savoir comment, me voilà aux prises avec une famille digne des Atrides, en compagnie du gars Schneider, qui m'a tout l'air de sortir d'un asile de dingues. Mais à la réflexion, de nous deux, c'est sûrement moi le plus atteint.

Bill était parti pour le grand «voyage». Ça avait commencé chez Mac. Puis Mac était mort. Une vraie boucherie. Bill n'arrivait pas à «redescendre». Il planait dangereusement. Dawn aussi était en danger : les Anges sauvages, les trafiquants de tous poil, les flics, les «tarés»... Toute la violence du monde semblait s'être déchaînée contre Dawn Reinhart, une brave gosse de Chicago qui avait choisi Los Angeles, «la rue», la grande fête hippie, le grand mirage...

Mac, un privé de Los Angeles, découvre dans un garni minable une ancienne vedette, tombée dans la misère, morte étranglée. Mais au cours de l'enquête, on apprend, chose bizarre, qu'elle avait été enterrée huit ans auparavant. Généralement, les morts n'ont pas besoin de doublures.