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Extrait ajouté par lamiss59283 2012-02-22T15:50:15+01:00

Université de Bath.

Il est 11 heures du matin. C'est la fin septembre et il tombe des cordes au point que les vaches flottent dans les fleuves et que les oiseaux se posent sur leurs corps boursouflés.

L'amphithéâtre est plein. Les gradins s'élèvent en pente douce entre les escaliers de part et d'autre de l'auditorium pour disparaître dans l'obscurité. Mon auditoire se compose de visages pâles, jeunes et honnêtes, affectés par la gueule de bois. On est en pleine semaine d'accueil des étudiants, et bon nombre d'entre eux ont bataillé avec eux-mêmes pour être là, écartelés entre la volonté d'assister aux cours et l'envie de retourner se coucher. Un an plus tôt, ils regardaient des films pour ados en renversant leur pop-corn. Désormais ils vivent loin de chez eux, ils se pintent aux frais de la princesse et attendent d'apprendre quelque chose.

Je gagne le centre de l'estrade et je m'agrippe au pupitre comme si j'avais peur de tomber.

« Je suis le professeur Joseph O'Loughlin. Je suis psychologue et on m'a chargé de ce cours d'introduction à la psychologie comportementaliste. »

Je marque un temps d'arrêt en clignant des paupières sous l'éclairage. Je ne pensais pas que recommencer à enseigner me rendrait nerveux, mais voilà que je doute d'avoir un quelconque savoir digne d'être transmis.

J'entends encore les conseils de Bruno Kaufman (Bruno dirige le département de psychologie de l'université, et il a le nom de l'emploi, teuton à souhait.)

« Dis-toi bien que rien de ce que nous leur apprendrons ne leur sera de la moindre utilité dans le monde réel. Notre tâche consiste à leur fournir un connerie-mètre.

— Un quoi ?

— S'ils bossent dur et s'ils assimilent quelques notions, ils arriveront peut-être à détecter les couillonnades qu'on essaiera de leur faire avaler. »

Sur ce, il est parti d'un grand éclat de rire et j'en ai fait autant.

« Vas-y mollo avec eux, a-t-il ajouté. Ils sont encore pleins d'entrain, bien nourris, propres sur eux. D'ici un an, ils t'appelleront par ton prénom et s'imagineront tout savoir. »

Qu'est-ce que ça veut dire « y aller mollo » ? ai-je envie de lui demander maintenant. Moi aussi je suis débutant. J'inspire à fond avant de me lancer à nouveau :

« Pourquoi un éloquent universitaire qui étudie la préservation des sites urbains expédie-t-il un avion de ligne dans un gratte-ciel, tuant des milliers de gens ? Pourquoi un préado tire-t-il à bout portant dans une cour de récréation ? Pourquoi une adolescente accouche-t-elle dans des toilettes en abandonnant son bébé dans la corbeille à papier ? »

Silence.

« Comment un primate sans poils a-t-il évolué en une espèce qui fabrique des armes nucléaires, regarde la Star Academy et s'interroge sur ce que cela signifie d'être un humain et sur la manière dont nous en sommes arrivés là ? Pourquoi pleurons-nous ? Pourquoi certaines blagues nous font-elles rire ? Pourquoi sommes-nous enclins à croire ou non en Dieu ? Pourquoi est-ce que ça nous excite quand on nous suce les orteils ? Pourquoi avons-nous du mal à nous rappeler certaines choses alors qu'on n'arrive pas à se sortir de la tête cette chanson agaçante de Britney Spears ? Qu'est-ce qui nous pousse à aimer ou à détester ? Pourquoi sommes-nous si différents les uns des autres ? »

Je regarde les visages au premier rang. J'ai capté leur attention, au moins pour un moment.

« Nous autres humains nous étudions nous-mêmes depuis des milliers d'années. Nous avons échafaudé d'innombrables théories, élaboré des philosophies, produit de remarquables œuvres d'art, d'ingénierie, des systèmes de pensée, et en tout ce temps-là, voilà ce que nous avons découvert, dis-je en brandissant mon pouce et mon index à quelques millimètres d'écart. Vous êtes ici pour apprendre la psychologie - la science de l'esprit, la science qui a trait au savoir, aux croyances, aux sentiments, aux désirs. La science la moins bien comprise de toutes. »

Mon bras gauche tressaille contre mon flanc.

« Vous avez vu ça ? m'exclamé-je en levant le membre offensant. Il fait ça de temps en temps. Il m'arrive de penser qu'il agit de son propre chef, mais c'est bien sûr impossible. Notre esprit ne réside pas dans une jambe ou un bras.

« Laissez-moi vous poser une question. Une femme entre dans une clinique. Elle est d'âge moyen, soignée, cultivée ; elle s'exprime bien. Soudain, son bras gauche lui saute à la gorge et ses doigts se resserrent autour de sa trachée. Son visage s'empourpre. Ses yeux ont l'air de sortir de leurs orbites. Elle est sur le point de suffoquer. Sa main droite vient à la rescousse ; elle écarte les doigts qui l'étranglent et force son autre main à se ranger le long de son corps. Que dois-je faire ? »

Silence.

Une fille au premier rang lève nerveusement la main. Elle a les cheveux roux, courts, coupés en dégradé sur la nuque.

« Vous notez ses antécédents en détail ?

— Ça a déjà été fait. Aucune maladie mentale n'est mentionnée dans son dossier. »

Une autre main se dresse.

« C'est un problème d'automutilation.

— À l'évidence, oui, mais elle n'a pas choisi de s'étrangler. C'est involontaire. Totalement déroutant. Elle veut qu'on l'aide.

— Elle est peut-être suicidaire, lance une fille ultra-maquillée en calant une mèche de cheveux derrière son oreille.

— Sa main gauche, je veux bien, mais sa main droite n'est manifestement pas d'accord. C'est comme un sketch des Monty Python. Elle est parfois obligée de s'asseoir sur sa main gauche pour la maîtriser.

— Est-elle déprimée ? demande un garçon avec du gel dans les cheveux et une boucle d'oreille de gitan.

— Non. Elle est terrifiée, mais consciente du côté comique de sa situation. Cela lui semble ridicule, pourtant, dans ses pires moments, elle songe à l'amputation. Et si sa main gauche l'étranglait dans la nuit pendant que sa main droite dort ?

— Lésions cérébrales ?

— Il n'y a pas de déficiences neurologiques manifestes - ni paralysie ni réflexes excessifs. »

Le silence se prolonge, emplissant l'espace au-dessus de leurs têtes, flottant comme une toile d'araignée dans l'air chaud.

Une voix surgie de la pénombre vient combler le vide.

« Elle a eu une attaque. »

Je reconnais cette voix. Bruno est venu voir comment je m'en sortais le premier jour. Je ne distingue pas son visage, mais je sais qu'il sourit. Je lance :

« Ça mérite un cigare. »

La fille pleine de zèle au premier rang fait la moue.

« Mais vous avez dit qu'il n'y avait pas de lésions cérébrales.

— J'ai dit qu'il n'y avait pas de déficiences cérébrales manifestes. Cette femme a eu une petite attaque du côté droit du cerveau dans une zone qui affecte les émotions. En temps normal, les deux moitiés de notre cerveau communiquent et s'accordent, mais en l'occurrence, ça ne s'est pas produit, et le cerveau de cette femme a mené un combat physique opposant les deux côtés de son corps.

« Ce cas remonte à un demi-siècle et c'est l'un des plus célèbres relatifs à l'étude du cerveau. Il a aidé un neurologue du nom de Kurt Goldstein à développer l'une des premières théories à propos de la division du cerveau. »

Mon bras gauche se remet à trembler, mais cette fois-ci, c'est bizarrement rassurant.

« Oubliez tout ce qu'on vous a dit sur la psychologie. Ça ne fera pas de vous un meilleur joueur de poker, ça ne vous aidera pas non plus à draguer les filles ni à les comprendre. J'en ai trois à la maison et elles restent un mystère complet pour moi.

« Il n'est pas question d'interprétation des rêves, d'expériences extra-sensorielles, de personnalité multiple, de télépathie ou de tests Rorschach, ni de phobie, ni de refoulement, ni de souvenirs retrouvés. Et surtout, il ne s'agit pas d'apprendre à se connaître soi-même. Si telle est votre ambition, je vous suggère d'acheter un exemplaire du magazine Big Jugs et de vous trouver un coin tranquille. »

J'entends des ricanements.

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Extrait ajouté par TommyRollrbox 2021-06-01T03:52:03+02:00

Lundi matin. Gris. Sec. L'agence m'envoie trois candidates pour une entrevue. Je crois bien qu'on n'appelle plus ça des nounous. On dit des assistantes maternelles ou des professionnelles de l'enfance.

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Extrait ajouté par TommyRollrbox 2021-06-01T03:51:49+02:00

Charlie, en jean et sweat-shirt, danse avec Emma dans le séjour. La musique est à fond. Elle prend sa sœur sur sa hanche et pivote sur elle-même en la penchant en arrière. Emma glousse et s'étouffe de rire.

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Extrait ajouté par TommyRollrbox 2021-06-01T03:51:39+02:00

Cela me prend dix minutes pour aller de la Boat House au Eastville Park à pied en passant par Stapleton Road.

Évitant la zone industrielle et le canal tapissé de vase, je longe la brutalité bétonnée de l'autopont de la M32.

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Extrait ajouté par TommyRollrbox 2021-06-01T03:51:29+02:00

Minuit. Il pleut de nouveau. L'eau gargouille dans les tuyaux de descente près de la fenêtre de notre chambre et dévale la colline en un ruisseau qui s'est changé en fleuve pour couvrir la chaussée et le pont en pierre.

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Extrait ajouté par TommyRollrbox 2021-06-01T03:51:18+02:00

Une Land Rover boueuse se range sur le bas-côté en dérapant un peu sur le gravier. La femme inspecteur que j'ai rencontrée sur le pont se penche pour m'ouvrir la portière côté passager. Les charnières protestent. Je suis trempé. Mes chaussures sont couvertes de vomi. Elle me dit de ne pas m'inquiéter.

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