Extraits

Décennie après décennie, la question revient toujours. Qu’est-ce qui fait la femme? Qu’est-ce qui fait l’homme? Comme des milliers de personnes trans, j’ai espéré que la science nous explique, prouve, une fois pour toutes, que nous étions valides, que nous existions. Mais la science n’a jamais volé à notre secours. Elle avait d’autres chats à fouetter.

Il faut croire que je préfère la calme angoisse de la chose à faire à la satisfaction de l’action résolue.

Ce qui nous distingue des hommes [en tant que femmes], je crois plus que jamais que c’est le fait que nous n’avons pas le droit de prendre congé de la perception de nos corps.

Comment pourais-je t’expliquer le plaisir de la marche ? Vois-tu, c’est occuper plusieurs espaces-temps, un pied dans le passé, l’autre tendant vers l’arrivée.

Moi, j’en veux à mon corps de m’avoir si mal servie. Il a été une demeure trop imparfaite de mon « je ».

Je n’étais pas douée pour la jeunesse.

Sera-t-elle mon amante ou ma sœur ? Voilà la colle qui se présentait à moi quand je rencontrais une femme dont la présence éveillait en moi des échos.

Je grelottais dans le taxi. J’étais nerveux. J’étais nerveuse.

J’ai l’impression que tu vas me tromper avec cette autre femme et que cette autre femme, c’est toi.

Il y a toujours quelque chose qui change au creux de ce qui dure.