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Les affaires vont mal en ce moment, je cravache comme un malade pour tenter de redresser la barre. Je me donne parfois l’impression d’être sur le Titanic et d’écoper l’eau à l’aide d’un gobelet alors que le bateau va de toute manière sombrer, que je le veuille ou non.
Afficher en entierOn ne fait pas d’omelette sans casser des œufs…
Afficher en entierC’est elle qui a le monopole du drap. Morgane pionce de l’autre côté du lit, dans une position improbable. Le visage paisible, loin de mes soucis. Loin de nos disputes. Déconnectée du stress qui me ronge depuis plusieurs mois. Déconnectée du sens des réalités, en général. Pourtant elle sait que je ne vais pas bien. Elle connaît l’enjeu, mais ne réalise sans doute pas à quel point je ramasse. À moins qu’elle ne préfère l’ignorer volontairement, je n’en sais rien. De toute manière, elle ne me comprend pas. Peut-être qu’elle ne me comprendra jamais. Je me demande parfois si on vit sur la même planète. J’ai toutefois l’élégance de la laisser en paix et je quitte la chambre sur la pointe des pieds.
Afficher en entierJe crois que j’ai perdu le contrôle, j’ai complètement déraillé… Ce qui est certain, c’est que j’ai trop bu et que mes idées sont loin d’être claires. La gorge nouée, le cœur battant à tout rompre, j’ai conscience de ne plus être tout à fait maître de la situation.
Afficher en entierÉtudier dans mon coin, je n’ai rien de mieux à faire puisque je n’ai plus le droit d’aller en cours et que ce n’est pas près de changer. C’est dommage, parce que j’adore apprendre. Il paraît que je suis douée, que j’ai de grandes facilités comme on dit. Alors je dévore les trésors cachés entre les lignes et me nourris de savoir, c’est comme ça que je passe mes journées. Je regarderais bien la télévision de temps à autre, mais ils ont coupé l’électricité depuis que la guerre fait rage.
Afficher en entierAlep sous les bombes, les exactions du régime, les frappes à répétition, les civils tués… Je n’ai pas réellement conscience que des gens meurent pour de vrai pendant que je prends mon petit déjeuner. Je ne me doute pas encore que ça va me toucher, me fouetter, me faire péter en plein vol au risque de tout foutre en l’air dans ma vie. J’écoute sans écouter les diplomates au teint cireux qui déblatèrent, expliquant entre les lignes qu’il faut reprendre la ville aux mains des rebelles, qu’il faut apporter une solution et que cette solution s’appelle la force. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs…
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