Shin Morimura

Voilà un nouveau tome riche en aventures et constructions en tout genre ! Après plusieurs mois sans toucher à cette série, ça fait vraiment plaisir de pouvoir parcourir à nouveau les lubies Shin Morimura. :)

Ma seule crainte est que ce tome là soit le dernier de la série.

Une aventure digne d'un shonen qui touche d'autant plus qu'il s'agit des tribulations de la vraie vie.

Dans ce manga autobiographique - un chouia romancé, certes - le mangaka va à l'encontre du bon sens, se sent pousser des ailes et acquiert plusieurs hectares de forêt.

Mais son ennui ne l'arrête pas là ! Défrichage, déboisage, nivelage, construction, forage, diplomatie... M. Morimura persiste et s'installe ! Au plus grand plaisir de son éditeur qui aura su flairer un sujet original.

Un récit à taille humaine, donc, très drôle, relaxant et motivant.

Après le logement vient la question de la nutrition. Fort de son expérience, Shin nous fait découvrir les mille et un trésors de la montagne ainsi que les vertus des sansaïs. Il en va de même pour les hauts et les bas du poulailler et des animaux de compagnie.

En effet, c'est avec beaucoup de sensibilité que le mangaka traduit le deuil de sa chienne, Hime, qui a été pour lui un soutien indéfectible dans cette aventure.

Mais voilà, la vie continue et suite à l'ellipse de 3/4 ans, Shin est fin prêt pour un nouveau défi : la construction d'un sauna.

Un projet qui ne fait pas beaucoup de sens de prime abord mais qui donne lieu à de nombreuses situations comiques et qui élargit toujours un peu plus le champ de ce qu'il est possible de faire soi-même.

En somme, ce projet est à l'image de série !

Nouveau tome, nouveaux défis pour Shin ! À savoir, la cueillette des champignons... la culture des champignons - plus sûre mais aussi beaucoup plus long ! environ 3-4 ans -, la pêche au saumon, le fumage et surtout ! la fabrication de charbon !!

Un processus ultra technique, long, peu économe en efforts physiques et en heures de sommeil. En somme, une vraie galère qui, de nos jours, ne rapporte plus rien.

Maintenant que je suis au courant du labeur que représente le charbon artisanal, respect aux charbonniers d'hier et d'aujourd'hui...

Un récit peut-être un peu naïf, peut-être un peu téméraire, peut-être un poil trop optimiste mais ô combien résilient du tsunami de 2011.

À 80km de la centrale nucléaire, perchés sur leur bout de montagne, Shin et Miki sont coupés du monde, dans le bon comme dans le mauvais sens.

D'un côté, ils sont confinés à leur terrain, incapables de venir en aide aux sinistrés ou de se mettre à l'abri, réduits à regarder les forces armées les survoler.

De l'autre, leurs habitations en bois ont résisté aux secousses sismiques sans aucun problème, la cabane est fonctionnelle sans électricité et la pompe à eau a pu être relancée sur la batterie de la voiture.

Le printemps se déroule donc aussi superbement qu'à l'accoutumée et pourtant... la radioactivité s'infiltre et avec elle vient la grande question : "Que faire ?".

Je ne pense pas qu'il y ait une bonne ou une unique réponse. Pour un bricoleur comme Shin, cela équivaut à donner une nouvelle vie aux rebuts de la décharge, à réaliser des projets superflus ou des projets qui rassemblent.

Finalement, dans les moments sombres, autant trouver des petites lucioles pour se réconforter...

Un tome très divertissant, loin de la catastrophe du précédent et tourné vers la pêche, l'agriculture et l'apiculture.

J'ai pris grand plaisir à suivre Shin se lancer dans la fabrication de cannes à pêche en bambous. Une entreprise qui se révèle aussi chronophage que la culture des champignons, à mon plus grand étonnement.

J'ai pris plaisir à le voir chercher des légumes dans son "champ" comme on se lance dans une chasse au trésor. À le voir fomenter de doux rêves de production de miel alors que les abeilles japonaises livrent une guerre sanglante aux frelons jaunes.

Bref, de l'humour, de la bonne humeur, de l'admiration et de la reconnaissance pour la nature ainsi qu'une incitation à la modération afin de préserver cette dernière.

Un bon moment !

Encore un tome très appréciable concentré sur la pêche sur glace.

Il s'agit apparemment d'une activité très prisée de l'hiver. Personnellement, je pense qu'une fois la nouveauté passée, je m'en lasserai très vite.

Néanmoins, l'enthousiasme de Shin et du "boss" est communicatif et je me suis laissée instruire, avec plaisir, sur les différentes techniques et philosophies de pêche.

De plus, le passage émotif entre Gon et son grand-père était très réussi.

En bref, un joyeux coup de blizzard !

Un tome très ludique, drôle et inspirant qui fait la part belle au printemps, à l'omble, aux poules, à la satisfaction d'une cabane bien faite, au recyclage mais aussi aux mantes religieuses, aux serpents et j'en passe... mais pas aux punaises. Personne n'aime les punaises !

J'ai bien aimé retrouver de temps à autre la perspective de Miki, la femme du mangaka, qui n'a pas le même vécu et, forcément, n'a pas les mêmes priorités ni les mêmes attentes d'une vie à la montagne.

J'apprécie encore plus les photos qui nous sont partagées, preuves irréfutables que cette aventure n'est pas un conte de fées, qu'il y a véritablement un couple qui a vécu ses moments et que ces précieux trésors de la nature qu'on nous dévoile ont existé. Et faisons en sorte qu'ils existent encore pendant longtemps.

En bref, pour les nostalgiques ou les aspirants à une existence plus rurale, c'est ici !

En plus de partager son quotidien à la montagne et les merveilles de la nature, Shin Morimura est parvenu dans ce tome à accomplir le rêve d'enfant de nombre d'entre nous : une cabane dans les arbres.

Certes, réalité oblige, il s'agit plutôt d'une cabane perdue dans les arbres plutôt que dans un arbre mais c'est un charmant début et une belle aventure humaine.

Et pour une fois, les photos donnent encore plus envie que les dessins !

Autre point d'orgue du tome : le renouveau timide de la pêche au saumon après la catastrophe de 2011. Les efforts répétés de la nature comme de la coopérative sont touchants et inspirants.

Et si ça ne vous suffit pas, il y a également de la poterie, des cigales, de la cuisine et j'en passe.

En bref, un tome aux airs particulièrement enchanteurs.

Un tome où règnent le froid de l'hiver et la chaleur réconfortante du feu.

Pour mon plus grand bonheur, Shin et Miki s'essaient à la vie de musher et ne nous épargnent pas leur admiration pour les chiens et le talent d'un bon musher mais également leurs déboires d'amateurs.

Avec des mots simples, le mangaka parvient à nouveau à transmettre au lecteur le savoir-faire à la japonaise et celui de la nature.

D'ailleurs, ce tome tourne beaucoup autour de la transmission : celle de la fabrication du charbon, de la construction de canoës, de la culture aléoute, des appeaux et j'en passe...

En bref, le froid est l'occasion de se recentrer sur l'essence même de l'humanité.