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Mais peut-être n'ai-je pas su t'écouter ? Écouter tes silences, tes absences. Moi qui passe mes journées à écouter, pourtant.
Je t'aurais expliqué... Qu'on n'oublie pas, qu'on ne guérit jamais de la passion. Ni de l'humiliation. L'humiliation d'avoir offert ce que l'on a de plus précieux avec, en retour, le mépris absolu.
Non, on ne guérit pas. Mais avec le temps, on reconstruit sa vie.
Afficher en entierMais avoir froid ou mal, c'est encore être vivant.
Afficher en entierIl frappe trois coups contre la porte, n'obtient aucune réponse. Normal, la télé beugle à tue-tête ; Les Feux de l'amour, cette éternelle série qui ne disparaîtra des écrans qu'après une catastrophe nucléaire mondiale."
Afficher en entierMieux qu'une armada de caméras de surveillance : une mamie postée derrière une fenêtre !
Afficher en entier- Chut... Tais-toi sinon je te coupe la langue... Ou les bien les couilles...
Evidemment, avec ce style d'arguments, le silence s'impose.
Afficher en entierIl sursaute. Ça vient de l’obscurité. Il plisse les yeux, distingue une forme dans le fond de l’immense cave, de l’autre côté de l’infranchissable séparation.
— Qui… Qui êtes-vous ?
— Vous ne vous souvenez pas ?!
Soudain, cette voix… Une cascade d’images jaillit brutalement de son esprit. Une femme. Rousse, plutôt charmante. Oui, il se souvient. Un peu…
Il l’a suivie chez elle… Mais où l’a-t-il rencontrée ?
Ça, il ne s’en souvient plus. Ils ont partagé un verre, il l’a prise dans ses bras… Ensuite, c’est le trou noir.
Comment elle s’appelle, déjà ?
Il s’approche des barreaux, s’y accroche des deux mains. Fait une tentative.
— Lydia ?
— Je vois que la mémoire revient, commandant !
Afficher en entierLa faim et le froid ne l’atteignent même plus.
On s’habitue à tout. Ou presque.
Benoît s’enfonce lentement dans une sorte de marécage vaseux. Plus on s’agite, plus vite on coule, paraît-il.
Alors, il bouge le moins possible. Une technique comme une autre.
De toute façon, ses muscles sont encore traumatisés par l'expérience sensorielle inédite gracieusement offerte par sa charmante geôlière!
Ces dernières vingt-quatre heures, ses seules activités se sont résumées à boire, pisser et prendre une douche heureusement chaude.
Pleurer aussi, de temps en temps.
Mais essentiellement, penser.
Ressasser le film de sa courte vie, dont l’épilogue semble déjà écrit.
Il a feuilleté les pages de son enfance, de sa jeunesse, de sa carrière de flic.
Afficher en entierIl frappe trois coups contre la porte, n'obtient aucune réponse. Normal, la télé beugle à tue-tête ; Les feux de l'amour, cette éternelle série qui ne disparaîtra des écrans qu'après une catastrophe nucléaire mondiale.
Il y a deux lits dans la 307. Deux mamies scotchées à la lucarne. Et qui, soudain, dévisagent de leurs petits yeux perçants cet inconnu qui ose profaner leur territoire à une heure indécente.
Afficher en entierLe pire, c'est ce venimeux silence qui l'enveloppe tout entier, l'absorbe chaque jour un peu plus. S'infiltre sournoisement dans sa tête jusqu'à remplir les failles que le désespoir y a creusées.
Ce silence et... Cette abominable solitude qui l'aspire vers des mondes inconnus.
Qui finira par le digérer entièrement dans ses viscères nauséabonds.
Bientôt, il franchira la limite, il le sait.
Bientôt, il sera fou.
Afficher en entierCe qu'il redoutait s'est produit ; il a perdu la notion du temps.
Mercredi ? Jeudi ? Vendredi ?... Déjà l’année suivante ou…
Impossible de le savoir. Il a beau harceler son cerveau léthargique, il ne trouve pas la réponse.
Ses derniers repères ont volé en éclats. Il divague dans un labyrinthe sombre, slalome entre les stalactites de glace. À chaque fois qu’il croit avoir découvert une issue vers la liberté, il se heurte de plein fouet à une vitre invisible.
Soif, faim, froid, douleur, solitude, angoisse.
Il ignore qu’il subit cette abomination depuis dix-sept jours déjà.
Il ignore surtout pourquoi.
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