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“Alors c’est possible. Perdre ses amis en une seconde et demie et se retrouver le bolos de la classe ! Toute la journée, le même scénario : je suis allée m’asseoir au premier rang sans regarder les garçons. D’un cours à l’autre, les murmures se sont atténués. La classe s’est habituée plus vite que moi à la nouvelle donne.Le pire a été le self, quand il a fallu chercher une table à laquelle m’asseoir, comme une mendiante qui n’a plus personne. Je me suis rappelé qu’avant, j’étais timide. Je ne parle pas facilement. C’est mes potes qui me permettaient de faire la fière. Sans eux, je me sens banale. De leur côté, les garçons avaient l’air tranquilles, comme s’ils n’avaient attendu que ça, que je les lâche. Ils blaguaient même ! Peut-être moins naturellement que d’habitude mais je n’avais pas le coeur à les regarder pour savoir. À croire que, tout ce temps, je les dérangeais ! J’étais la seule à penser que je faisais partie du groupe alors que je devais les empêcher de se comporter librement. Peut-être que c’est juste parce que Sofiane voulait sortir avec moi que les deux autres m’ont acceptée si longtemps. Et si je l’avais laissé faire ? Il se serait passé quoi ?”
Afficher en entierC'était peut-être mieux qu'on te laisse tranquille. Pour ta réputation...
Afficher en entierJe m'avance entre les tables. Quelques chose a changé, je le sens. Ça ricane. Là. je sens leurs regards à tous plantés dans mon dos. D'un coup j'ai très chaud. Ma main tremble. J'aperçois des sourires moqueurs. Je regarde mon portable, toujours muet. je me sens totalement coupée du monde. Et puis un mot vient me frapper en plein visage...
Afficher en entierIl faut tenir, je n’ai pas le choix. On n’a pas le choix à notre âge. Il faut obéir, même aux sonneries, patiemment, malgré la peur et le danger, en attendant qu’un jour, après les épreuves, la vraie vie commence.
Je crois qu’on rit sur mon passage. Mais je ne suis déjà plus vraiment là. Je me suis profondément retranchée à l’intérieur de moi-même, si profondément que rien ni personne ne pourra plus m’atteindre.
Afficher en entierJe me suis retenue tellement longtemps que les larmes ont dû repartir dans l’autre sens et qu’elles vont se déverser à l’intérieur de moi jusqu’à ce que je me noie.
Afficher en entierEn m'embrassant, il a raté ma joue. Enfin,c'est ce que j'ai pensé quand j'ai senti ses lèvres effleurer les miennes très vite. C'est quand j'ai croisé son regard que j'ai su que Sofiane l'avait fait exprès. Et puis il a filé vers le bus. Je n'avais rien vu venir! Depuis quand est-ce qu'il se fait un film dans sa tête? On dirait que les ennuis commencent !
Afficher en entierJe m’appelle Laura, j’ai quinze ans. Les filles, je n’ai jamais pu ! C’est au-dessus de mes forces d’avoir des copines. Il n’y a qu’avec les garçons que je sois vraiment à l’aise. En primaire, ça ne gênait personne. Au collège, c’est devenu difficile. C’est là que j’ai définitivement tiré un trait sur les sacs à main au creux du coude, les mimiques de bébé et les soirées pyjama. Au début, les filles se moquaient de moi. Mais depuis un certain temps, les choses ont changé. Les garçons, maintenant, elles aimeraient bien jouer avec ! Alors elles me détestent. Je suis la lâcheuse, l’allumeuse, la traîtresse. L’année dernière, j’ai eu la chance de tomber dans la classe de Théo et Sofiane, deux mecs cools, pas violents ni trop geeks, et qui discutent d’autre chose que de ballon. Au lycée, on a été rejoints par Jimmy, un pote de Théo qui redoublait sa seconde. On ne parle pas forcément beaucoup. On ne se voit pas tellement en dehors des cours, à part une ou deux soirées et des parties de jeux en réseau, mais ils m’ont acceptée parmi eux sans que je me sente comme un boulet. Les gens se demandent si on est juste amis, avec lequel je suis, et je prends un malin plaisir à laisser planer le doute, pour les faire enrager. Mais entre nous quatre, je croyais que c’était clair, qu’ils n’y auraient même pas pensé, eux. Jusqu’à ce soir !
Afficher en entierEst-ce que j’aurais dû laisser Sofiane m’embrasser ? Est-ce que tout ça s’arrêterait si je lui disais oui, maintenant, et s’il voulait encore le faire ? Sauf que Sofiane a séché les cours d’arts plastiques depuis trois semaines. Il se cache. À distance, derrière un écran, ou à l’abri dans la foule, il sait se déchaîner. Mais il n’ose même pas venir me regarder en face. À moins qu’il ne me méprise trop pour être dans la même pièce que moi ? On dit ça, je crois. Que les mecs méprisent ce qu’ils désirent. Ou qu’ils désirent ce qu’ils méprisent ?
Afficher en entierEncadrée dans l’entrée, il y a cette photo de mon père en maillot de bain qui me porte sur ses épaules. J’ai trois ans et on forme tous les deux une image du bonheur. Ça m’agace un peu cette façon de me rappeler comme on s’aimait à cette époque.
— Salut Pupuce !
— Salut Pops !
Je me suis mise à l’appeler Pops quand j’ai commencé à trouver que Pupuce devenait ridicule, mais je crois que ça l’a plutôt incité à continuer. Pupuce ! Je me demande quand il réalisera que j’ai grandi. Il faudrait vraiment que je lui en parle parce qu’il serait capable de me le sortir le jour de mon mariage : “Félicitations, Pupuce !”
Afficher en entierEN M’EMBRASSANT, IL A RATÉ MA JOUE. Enfin, c’est ce que j’ai pensé quand j’ai senti ses lèvres effleurer les miennes très vite. C’est quand j’ai croisé son regard que j’ai su que Sofiane l’avait fait exprès. Et puis il a filé vers le bus. Je n’avais rien vu venir ! Depuis quand est-ce qu’il se fait un film dans sa tête ? On dirait que les ennuis commencent !
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