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chapitre 1

Le soleil s’est couché depuis une heure sur la ville tentaculaire, et pourtant le métro garde sa chaleur. À la station Vermont-Sunset, une Asiatique à qui la frange noire donne un air sévère se penche au bord du quai afin de voir si la rame approche. Sous une affiche publicitaire pour une émission de télévision, un groupe de lycéens attend. Ils s’échangent leurs écouteurs d’iPod et discutent d’un certain Kool-Aid. Celui-ci organise une fête ce week-end dans le quartier d’Echo Park, profitant de l’absence de ses parents partis aider sa sœur aînée à emménager dans une université de Californie.

Tu n’entends pas les jeunes rire. Ils ne te voient pas, allongée sur la voie là où le tunnel disparaît dans l’obscurité. Ce sont les vibrations qui finissent par te réveiller – tes paupières s’ouvrent lentement, tu distingues le plafond voûté. Tu as le crâne comme dans un étau. Tu es couchée sur le dos, entre les rails, parmi les papiers de bonbons et les vieux journaux.

Le klaxon hurle. Un faisceau lumineux embrase le mur couvert de carrelage. Tu relèves la tête, colles ton menton à ta poitrine, mais ton corps est lourd. Tu ne sens pas tes jambes, et tu peines à faire pivoter tes hanches, à bouger tout court, malgré tes efforts pour te glisser dans l’espace étroit situé sous le quai. Tu retombes en arrière, épuisée. Soudain, le métro débouche du tunnel et t’inonde de lumière.

Le conducteur t’a vue. Les crissements des freins se font plus aigus, plus stridents. Mais il est trop tard. Tu le comprends au moment où vos regards se croisent. La machine te fonce dessus à toute vitesse. Tu n’as qu’une solution. Tu te rallonges, les bras croisés.

Trois, deux, un. D’abord, tout n’est que vacarme, le grincement des roues sur les rails métalliques, la bourrasque qui déferle sur toi. Le souffle du métro ébouriffe tes cheveux. Tu fixes le châssis, enchevêtrement d’acier, de tubes et de câbles. L’odeur te brûle les poumons. Lorsque la rame s’immobilise enfin, il te faut quelques secondes pour t’en rendre compte : tu es toujours étendue là, quelques centimètres au-dessous du train. Tu es toujours en vie.

Sur le quai, tandis que le conducteur descend de sa cabine, la femme à la frange n’en croit pas ses yeux. Son visage est inondé de larmes.

– Il y a une fille, là-dessous ! hurle-t-elle d’une voix rauque. Vous n’avez pas vu... ? Il y a une fille !

Le conducteur n’a qu’une pensée :

« Elle était allongée, elle ne pouvait pas bouger, que faisait-elle là ? »

En vingt-six ans de métier, c’est le huitième voyageur qu’il voit passer sous ses roues, mais les précédents étaient différents. Certains étaient restés debout devant lui, d’autres s’étaient jetés en travers des voies, d’autres encore avaient chuté et tentaient de remonter. Elle, elle était seulement couchée entre deux rails.

« Très bizarre, songe-t-il. Comme si on l’avait abandonnée ici. »

Tu entends la femme s’époumoner. Sa voix déraille. Un homme cherche à la réconforter. Des ombres se déplacent dans l’interstice qui sépare le métro du bord du quai. Une sonnerie retentit, des gens se pressent, on s’interroge.

– Je vais bien, cries-tu.

Ta voix te surprend. Elle est fluette et haletante, comme celle d’un enfant.

En surface, un homme répète ta phrase :

– Elle va bien !

Après s’être frayé un chemin à travers la foule, il se penche au-dessus de toi.

Ensuite, c’est la voix du conducteur qui te parvient :

– Tu es blessée ?

À première vue, à la façon dont ça dégouline sur ton avant-bras et imbibe ton tee-shirt, on dirait du pétrole. Le sang est foncé, presque noir. Mais tu ne ressens aucune douleur, juste une sensation de brûlure, comme si tu étais collée à un radiateur.

– Je vais bien, insistes-tu.

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« Tout chez toi n’est plus qu’instinct animal, muscles, sang et os. Tu fais glisser ton sac à dos devant toi, ouvres la fermeture éclair tant bien que mal. Le couteau est sur le dessus. Dès que tu t’en es emparée, tu laisses tomber le sac. Dedans, il y a tout ce que tu possèdes. L’argent. Les vivres. Le carnet. Tu tentes de ne pas t’attarder sur cette idée. Tu es maintenant plus légère, et c’est tout ce qui compte.

Tu prends de la vitesse. Sous le pont autoroutier, tu bifurques et fonces dans une rue désaffectée qui suit un tracé parallèle à la route surélevée. La femme est sortie de ton champ de vision. Il y a des buissons à ta gauche et des bâtiments à ta droite – encore un parking couvert, haut de trois étages. Après un sprint, tu te tapis derrière une benne à ordures.

Elle arrive. »

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Un garçon sort, son épaule te percute violemment le nez. Tu vacilles, il te rattrape par les coudes et t'aides à garder l'équilibre.

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-Tout est une affaire de choix, dans la vie, non?

[...]

Tout n'est pas une affaire de choix. Certaines choses nous sont imposées.

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Au carrefour suivant se croisent cinq routes. Tu prends vite ta décision, tournes à droite derrière une enfilade de vastes parkings. Peu après, tu pénètres dans un quartier résidentiel. Des immeubles trapus bordent la chaussée. Quand tu regardes en arrière, l'homme a disparu. Il a pris un autre virage...mais combien de temps lui faudra-t-il pour te retrouver?

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Tu fais volte-face vers la route, cherches une preuve que ça s'est réellement produit. Ton nez est encore douloureux. Tu as mal à l'épaule. Tu examines les tâches brunes sur ton haut blanc, les éclaboussures sur ton flanc droit, à l'endroit où la femme t'a touchée.

"C'était pour de vrai, penses-tu. Ca a eu lieu."

Mais quand tu te retournes, la ruelle est toujours déserte. Pas une seule voiture dans le parking. Il ne reste que le sang dilué et la rumeur de l'autoroute.

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La forêt est silencieuse. Devant toi, le garçon tranche des lianes avec son grand couteau à lame courbe. Tu observes le tatouage dans son dos, le crâne qui semble te scruter de ses orbites vides. De chaque côté se déploient des ailes aux plumes si détaillées qu'elles paraissent réelles. Tu te concentres sur le dessin, regardes les muscles bouger sous sa peau, t'efforces de calmer ta respiration.

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"Tu regardes défiler la ville, certaine que tu as fait quelque chose de mal. Tu es une voleuse, ou une fugitive. As-tu abandonné le lycée, es-tu en fugue?"

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"Le soleil s'est couché depuis une heure sur la ville tentaculaire, et pourtant le métro garde sa chaleur. A la station Vermont-Sunset, une Asiatique à qui la frange noire donne un air sévère se penche au bord du quai afin de voir si la rame approche."

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-Allez-y, alors. Si vous voulez me tuer, pourquoi attendre?

-Parce que c'est chaque fois le moment le plus triste. La fin. Parce que tout ce qu'il y avait avant, l'attente... c'est terminé. On en tire une satisfaction, bien sûr, mais l'intérêt réside dans la traque.

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