Jacques Neirynck

Un prix Nobel de physique se lance dans une enquête pour résoudre les problèmes de datation du Suaire de Turin. Mais d'hypothèses en découvertes, le savant se trouve emporté beaucoup plus loin qu'il l'imaginait : sa recherche l'amène à s'intéresser au mystère de la mort et de la résurrection du Christ. Sur le mode du roman, une réflexion sur la place de l'Eglise dans un monde médiatique et scientifique.

Quelle lecture fastidieuse et difficile !

Jacques Neirynck est un historien et un scientifique hors pair et cela s'en ressent dans chaque paragraphe... au risque de perdre parfois le côté romancé, palpitant et intrigant du livre.

C'est vrai, je n'y connaissais rien au passé géopolitique de la Belgique et de sa capitale. Et en ce sens, j'en ai appris beaucoup !

Mais en ouvrant ce livre, je ne cherchais pas un livre d'histoire mais un livre aux intrigues prenantes, au stratèges maîtrisés, aux personnages attachants. Or, le livre peine à commencer, tant l'auteur souhaite installer le contexte de manière précise et juste. L'action ensuite se déroule, plutôt lente. Les réflexions des personnages nous endorment. On aimerait plus de décision, d'action, de révolte...

Une fois de plus, je pense que je n'ai su apprécier ce roman à sa juste valeur, certainement parce que j'avais de hautes attentes.

J'avais beaucoup apprécié "Le manuscrit du Saint-Sépulcre" et j'espérais être aussi subjuguée.

A mon avis, mon état d'esprit du moment, mon besoin d'évasion et ma soif de vacances sont seuls responsables de ma faible appréciation de ce roman. Le talent de l'auteur est nullement remis en cause ici.

Un tome qui nous présente la fratrie de Fully, des Suisses qui habitent en Italie, en Suisse ou en Amérique, parfois. Il y a Théo, le scientifique, bientôt prix Nobel, assez solitaire et aux habitudes de vie très austères ; Emmanuel, l'homme de foi qui ne vit pas en paix avec sa conscience et Colombe, celle qui partage son temps entre accompagner les personnes en fin de vie et séduire les hommes, afin de contrebalancer le poids de la mort.

Malgré quelques longueurs, on s'attache vite aux personnages, surtout que l'intrigue apporte son intérêt, l'interprétation des Evangiles est remis en question, ainsi que le fondement même de la résurrection du Christ, avec la datation au carbone 14 du Suaire de Turin.

J'ai vite plongé dans l'intrigue et me suis précipitée sur le deuxième tome.

Cette fois, on retrouve les trois frères et soeur pour une enquête plus philosophique et mystique. On apprend aussi à suivre la vie pas très enviable de Norbert, un homme dont le foie est rongé par l'alcool, et Michel Martin, un chercheur athée qui essaye, en vain ,de comprendre son épouse qui a des visions. Norbert, vaniteux, ne vit que pour ses vignes, il est terrorrisé par celui qui le fait chanter pour faire tomber son institut. Michel s'invente une nouvelle femme, virtuelle celle-là, qu'il nomme Galatée, et qui colle à l'image parfaite qu'il aime regarder dans son écran, en toute chasteté. Il se complait également à croire qu'il n'y a aucun Dieu pour le sauver, un peu aussi pour contredire son épouse. Cette dernière reçoit des visions, des prières, de la part d'un ange gardien, et de Jésus lui même; qui se nomme "Je suis", qu'elle retranscrit dans des cahiers. Il y a également les deux chercheurs novices qui apportent de la fraicheur à l'intrigue, sans oublier Théo, plus présent que Colombe ou Emmanuel.

En dehors du débat, a-t-on une conscience détachée du cerveau, ce que l'on appelle l'âme ou l'esprit, j'ai une préférence pour ce tome, grâce à la variété des protagonistes.