Stefan Zweig
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Note moyenne : 7.81/10Nombre d'évaluations : 2 447
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Les derniers commentaires sur ses livres
Étudiant en littérature (et notamment antique), Cicéron est un personnage que j'ai énormément étudié. Avocat prestigieux à la vie mouvementée, on ne désire qu'en savoir plus sur lui !
Quant à Stefan Zweig, j'ai lu beaucoup de ses nouvelles. Or, le connaissant sous sa casquette de nouvelliste uniquement, j'ai voulu voir ce dont il était capable en tant que biographe.
Et, honnêtement, je suis vraiment déçu ; je m'attendais à mieux... Agréable si nous voulons un résumé en 39 pages de la vie de l'avocat romain, mais fort décevant si nous voulons ressortir de fortes émotions comme Stefan Zweig nous a habitués... Au vu du commentaire ci-dessus, je suis tombé sur une mauvaise biographie pour commencer ! C'est donc, sans hésitation, que j'en lirai une autre du même auteur.
Malgré tout, on remarque le lien qu'entretient Stefan Zweig avec le Pilier de la littérature antique : tous deux désiraient voir la dictature tomber sous la puissance de la République.
Afficher en entierLe début de mon amour pour cet auteur... Une sensibilité et une justesse qui m'ont touchée et donné l'envie irrépressible de lire encore et encore de Zweig.
Afficher en entier(Lu en VO allemand)
J'avais découvert Stefan Zweig grâce à mes cours de traduction à l'université, et j'avais bien aimé son style d'écriture : direct et accessible. Et en effet, là où la plupart des romans que j'ai lu en allemand me donnaient envie de dormir au bout de deux pages, j'ai pu lire 50 pages d'affilées avec cette nouvelle. Alors certes, comme l'édition que je possède n'en a que 72, peut-être étais-je plus motivée, il n'empêche que je me suis peu sentie somnolente -et pourtant, j'ai lu le soir !
J'ai apprécié cette nouvelle assez intrigante, mais aussi perturbante. On plonge dans l'obsession de cette inconnue, elle nous dévoile ses sentiments et comment elle n'a toujours vécu qu'à travers cet homme fugacement rencontré. La sensation de malaise s'intensifie au fur et à mesure qu'on avance : la reprise de la situation initiale (la mort de l'enfant) et l'ajout de sentiments, la colère de ne pas être reconnue, la rancœur de l'être par un homme de chambre connu jeune fille, sa mort, bref, on est pris dans le tourbillon de cette inconnue qui se noie dans cette obsession qu'elle appelle amour. Le plus perturbant est la conclusion finale sur cet homme qui ne semble pas être troublé par ces aveux reçus, si ce n'est que le vase sera désormais vide pour son anniversaire.
Zweig accorde beaucoup de souci aux détails, et la rengaine des roses blanches m'a bien plu, notamment sur leur signification : sincérité du sentiment, que l'on sait faux, expression d'un amour pur, que l'on sait vrai.
Bref, c'est une nouvelle qui se lit bien en langue originale, accessible, et intéressante. Je ne sais pas si ça a été adapté en film, mais je pense que ça rendrait bien.
Afficher en entierComme Eugénie Grandet, cette pauvre inconnue me fait penser à moi-même. Je n'aime pas m'identifier à des personnages, mais les "pauvres femmes" me correspondent toujours. Je suis moins glorieuse et romantique qu'elles, évidemment.
La façon dont elle n'attend rien de lui, la façon dont elle s'excuse de peut-être l'importuner, dont elle n'attend rien dans cette unique lettre, et la façon dont elle l'innocente alors qu'il ne l'a reconnaitra jamais malgré toutes ces rencontres... Elle m'inspire la pauvre fille.
Spoiler(cliquez pour révéler)J'ai osé m'attendre à une autre fin, à une fin plus heureuse où ils se retrouveraient, ou a une fin où on aurait le droit à la réaction de ce Monsieur. Mais rien, rien.
La description à la maternité, celle des "oubliées" marginales, m'a marquée, mais je propose ici un autre extrait :
" Nous étions auparavant convenus de nous voir une autre soirée. Je suis venue, et, de nouveau, ce fut magnifique. Puis tu as dit que tu devais partir en voyage, et tu as promis de me prévenir dès ton retour. Je t'ai donné une adresse en poste restante. De nouveau, en guise d'adieu, tu m'as donné quelques roses - en guise d'adieu.
Deux mois durant, j'ai demandé chaque jour... Mais non, à quoi bon décrire cette infernale torture de l'attente, du désespoir ? Je ne t'accuse de rien, je t'aime comme tu es, bouillonnant et frivole, attentionné et infidèle, je t'aime ainsi, juste ainsi, comme tu as toujours été et comme tu es encore.
Depuis longtemps, tu étais de retour, je l'ai vu à tes fenêtres éclairées, et tu ne m'as pas écrit. Je n'ai aucune ligne de toi pour mes dernières heures, aucune ligne de toi, toi à qui j'ai donné ma vie. J'ai attendu, j'ai attendu comme une désespérée. Mais tu ne m'as pas appelée, tu ne m'as écrit aucune ligne... aucune ligne..."
Afficher en entier3 nouvelles de SWEIG d'un excellent niveau. La première raconte l'histoire d'un père qui refuse de voir sa fille grandir et passer dans le monde des adultes. SWEIG nous emporte dans la souffrance et la déchéance de cet homme. Suivi de "la gouvernante", l'étonnant récit d'un drame vu au travers du filtre des yeux des enfants. Le regard des enfants que les adultes ne peuvent pas tromper malgré les non dits et les mensonges. Pour finir, "le jeu dangereux" raconte les manipulations d'un vieil homme vis à vis d'une jeune fille à qui il fait croire qu'elle est courtisée par un jeune inconnu. La difficulté de cet homme à accepter sa jeunesse perdue y est décrite avec toute la subtilité et la finesse de l'auteur. Un bijou.
Afficher en entierUne histoire tellement touchante.
Il y'a certain éléments qui etait prévisible mais ça change rien au fait que l'histoire était bouleversante.
Afficher en entierJe l’ai adoré c’est ce livre qui m’a fait connaître cet auteur
Afficher en entierLe sujet de cet livre m'intéresse beaucoup
Afficher en entierAlors ce livre a été ma première lecture de S.Zweig et je dois dire que c'est absolument divin. J'ai adorée la facilité de ces lectures. J'ai hâte de pouvoirs lire d'autre nouvelles de cet auteur.
Afficher en entierUn roman court, dur, qui happe. Je ne me souvenais pas non plus du pouvoir d'écriture qu'à Zweig de nous emmener loin d'ici, au coeur de ces tourments qui se logent dans l'âme humaine, des déboires sentimentaux et des obsessions qui leurs chevillent au corps. J'ai donc apprécié, même si je ne pense pas le relire malgré tout.
Afficher en entierOn parle de Stefan Zweig ici :
2018-01-01T12:42:09+01:00
2011-11-26T01:06:29+01:00
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Editeurs
LGF - Le Livre de Poche : 68 livres
Grasset : 20 livres
Gallimard : 10 livres
Robert Laffont : 9 livres
Payot : 9 livres
Belfond : 9 livres
Stock : 8 livres
Le Livre de Poche : 6 livres
Biographie
Stefan Zweig est né le 28 novembre 1881 à Vienne, en Autriche. Fils d'un riche industriel israélite, il put mener ses études en toute liberté, n'écoutant que son goût qui l'inclinait à la fois vers la littérature, la philosophie et l'histoire. L'atmosphère cosmopolite de la Vienne impériale favorisa chez le jeune Zweig la curiosité du vaste monde, curiosité qui se transforma vite en boulimie, le poussant vers toutes les premières théâtrales, toutes les nouvelles parutions non encore saluées par la critique, toutes les nouvelles formes de culture. Il y fit ses études, et, à 23 ans, fut reçu docteur en philosophie. Il fit ses débuts avec de jolis poèmes où dominait l'influence de Hofmannsthal et de Rilke, dont il parle longuement dans son autobiographie, "Le Monde d'Hier". Parmi ceux-ci, notons "Cordes d'argent"(1900) et "Les Guirlandes Précoces"(1907). Il obtint également le prix de poésie Bauernfeld, une des plus hautes distinctions littéraires de son pays. Zweig publiait alors une plaquette de vers, une traduction des meilleures poésies de Verlaine, et écrivait des nouvelles. Passionné de théâtre, il se mit bientôt à écrire des drames : "Thersite"(1907), "La Maison au bord de la mer"(1911). Mais Stefan Zweig jugeait que "la littérature n'est pas la vie", qu'elle n'est "qu'un moyen d'exaltation de la vie, un moyen d'en saisir le drame de façon plus claire et plus intelligible". Son ambition était alors "de donner à mon existence l'amplitude, la plénitude, la force et la connaissance, aussi de la lier à l'essentiel et à la profondeur des choses". En 1904, il alla à Paris, où il séjourna à plusieurs reprises et se lia d'amitié avec les écrivains de l'Abbaye, Jules Romains en particulier, avec qui, plus tard, il adapterait superbement le "Volpone", que des dizaines de milliers de Parisiens eurent la joie de voir jouer à l'Atelier, et dont le succès n'est pas encore épuisé aujourd'hui. Infatigable voyageur, toujours en quête de nouvelles cultures, il rendit ensuite visite, en Belgique, à Emile Verhaeren (1855-1916), dont il deviendrait l'ami intime, le traducteur et le biographe. Il vécut à Rome, à Florence, où il rencontra Ellen Key(1849-1926), la célèbre authoress suédoise, en Provence, en Espagne, en Afrique. Zweig visita l'Angleterre, parcourut les Etats-Unis, le Canada, Cuba, le Mexique. Il passa un an aux Indes. Ce qui ne l'empêchait pas de poursuivre ses travaux littéraires, sans efforts, pourrait-on penser, puisqu'il dit : "Malgré la meilleure volonté, je ne me rappelle pas avoir travaillé durant cette période. Mais cela est contredit par les faits, car j'ai écrit plusieurs livres, des pièces de théâtre qui ont été jouées sur presque toutes les scènes d'Allemagne et aussi à l'étranger...". Les multiples voyages de Zweig devaient forcément développer en lui l'amour que dès son adolescence il ressentait pour les lettres étrangères, et surtout pour les lettres françaises. Cet amour, qui se transforma par la suite en un véritable culte, il le manifesta par des traductions remarquables de Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, de son ami Verhaeren, dont il fit connaître en Europe centrale les vers puissants et les pièces de théâtre, de Suarès, de Romain Rolland, sur qui il fut l'un des premiers, sinon le premier, à attirer l'attention des pays de langue allemande et qui eut sur lui une influence morale considérable. Lorsque éclata la 1ère Guerre Mondiale, Zweig, comme son ami Romain Rolland en France, ne put se résigner à sacrifier aux nationalismes déchaînés la réalité supérieure de la culture par-dessus les frontières. Ardent pacifiste, il fut profondément marqué, ulcéré par cette guerre ; non seulement, sur le coup, elle lui inspira de violentes protestations ("Jérémie", 1916), et même plus tard, comme dans "Ivresse de la Métamorphose", qui ne fut écrit que bien après, vers 1930(pour la première partie) et 1938(pour la seconde, qui elle surtout incriminait la guerre), mais c'est cette guerre qui fut à l'origine de ce souci constant de n'être pas dupe des valeurs morales factices d'une société en décadence, qu'on retrouvera dans toutes ses nouvelles. Il explique d'ailleurs tout cela avec ferveur dans "Le Monde d'Hier". Zweig fut toute sa vie un personnage socialement assez bizarre, souvent tenté par le nihilisme. Vers 1915, il se maria avec Friederike von Winternitz. Il quitta Vienne en 1919 et vint s'installer à Salzbourg, d'où il écrivit beaucoup de ses nouvelles les plus célèbres, telles "Vingt-quatre heures de la vie d'une femme", "Amok", "La Confusion des Sentiments", "La Peur"... En moins de dix ans, Zweig, qui naguère n'avait considéré le travail "que comme un simple rayon de la vie, comme quelque chose de secondaire", publiait une dizaine de nouvelles - la nouvelle allemande a souvent l'importance d'un de nos romans - autant d'essais écrits en une langue puissante sur Dostoïevski, Tolstoï, Nietzsche, Freud - dont il était l'intime - Stendhal, etc... qui témoignent de la plus vaste des cultures. Puis suivit la série de ses écrits biographiques, où il acquit d'emblée une certaine autorité avec son "Fouché". Mais hélas ! Hitler et ses nazis s'étaient emparés du pouvoir en Allemagne, et les violences contre les réfractaires s'y multipliaient. Bientôt l'Autriche, déjà à demi nazifiée, serait envahie. Dès 1933, à Munich et dans d'autres villes, les livres du "juif" Zweig étaient brûlés en autodafé. Zweig voyait avec désespoir revenir les mêmes forces brutales et destructrices que lors de la 1ère Guerre Mondiale, sous la forme, pire encore, du nazisme. En 1934, il partit en Angleterre, à Bath. Ce départ suscite d'ailleurs bien des polémiques chez les biographes de Stefan Zweig; certains soutiennent l'hypothèse très plausible qu'il partit en exil devant l'imminence de la guerre et la montée de l'antisémitisme, tandis que d'autres affirment qu'il est simplement parti approfondir sa recherche sur Marie Stuart, dont il écrivait la biographie. En 1938, il divorça de Friederike, avec qui il garda tout de même des liens d'amitié étroits. Il se remaria ensuite avec une jeune secrétaire anglaise, Charlotte Lotte Elizabeth Altmann, qui peu après tombera gravement malade. Mais depuis l'abandon de sa demeure salzbourgeoise son âme inquiète ne lui laissait plus de repos. Il parcourt de nouveau l'Amérique du Nord, se rend au Brésil, fait de courts séjours en France, en Autriche, où les nazis tourmentent sa mère qui se meurt... Et la guerre éclate. Déjà en 1940, lorsqu'il préparait une conférence sur sa Vienne tant aimée, il avoua à Alzir Hella - ami intime, qui plus tard traduisit nombre de ses oeuvres en français - "Vous serez battus". Zweig voit répandues sur l'Europe les ténèbres épaisses qu'il appréhendait tant. Il quitte définitivement l'Angleterre et gagne les Etats-Unis, où il pense se fixer. Las ! L'inquiétude morale qui le ronge a sapé en lui toute stabilité. Le 15 août 1941, il s'embarque pour le Brésil et s'établit à Pétropolis où il espère encore trouver la paix de l'esprit. En vain. Le 22 février 1942, Stefan Zweig rédige le message d'adieu suivant :
"Avant de quitter la vie de ma propre volonté et avec ma lucidité, j'éprouve le besoin de remplir un dernier devoir : adresser de profonds remerciements au Brésil, ce merveilleux pays qui m'a procuré, ainsi qu'à mon travail, un repos si amical et si hospitalier. De jour en jour, j'ai appris à l'aimer davantage et nulle part ailleurs je n'aurais préféré édifier une nouvelle existence, maintenant que le monde de mon langage a disparu pour moi et que ma patrie spirituelle, l'Europe, s'est détruite elle-même.
Mais à soixante ans passés il faudrait avoir des forces particulières pour recommencer sa vie de fond en comble. Et les miennes sont épuisées par les longues années d'errance. Aussi, je pense qu'il vaut mieux mettre fin à temps, et la tête haute, à une existence où le travail intellectuel a toujours été la joie la plus pure et la liberté individuelle le bien suprême de ce monde.
Je salue tous mes amis. Puissent-ils voir encore l'aurore après la longue nuit ! Moi je suis trop impatient, je pars avant eux."
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