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Le vin n’était pas mauvais. Je lui trouvais bien arrière-goût, sensiblement égal à celui du fameux tabac polonais, mais cela tenait peut-être à ce que j’avais perdu l’habitude de boire autre chose que de la tisane. Seulement, avec le mousseux de Bellegarde, cela commençait à bien faire et nous nous sentîmes une tendresse exagérée pour l’élément féminin qui peuplait le quai
Afficher en entierAlors, s’était produit un curieux phénomène. La sentimentalité bébête de l’escarpe m’avait débarrassé de la mienne. Subitement, je ne fus plus le Kriegsgefangen, sur lequel les barbelés pesaient au point de lui enlever toute originalité, mais Nestor Burma, le vrai, le directeur de l’Agence Fiat Lux, Dynamite Burma
Afficher en entierUne semaine entre la vie et la mort, puis, un vendredi, alors que le vent hurlait dans les fils électriques et qu’une méchante pluie martelait lugubrement les toits de zinc des baraques, il était passé, subitement, pour ainsi dire. J’étais de service dans la salle, A part le sabbat extérieur, tout était calme. Les malades reposaient doucement
Afficher en entier— Tiens, il n’est pas encore retourné au pays, La Globule ? Pour un mariolle, la foutait plutôt mal. L’homme qui parlait ainsi revenait de Kommando. Blessé à la main, il était de petite taille, avait une tête caractéristique de voyou et ne pouvait pas prononcer un mot sans tordre la bouche
Afficher en entierIl pâlit, comme s’il fournissait un effort considérable, sa balafre se fît plus nette, puis il eut un geste profondément las. — Non... cela ne me rappelle rien, souffla-t-il, avec un accent douloureux. Il alluma sa cigarette d’une main tremblante et s’en fut en traînant les pieds se reposter près du grillage, face au mirador et au petit bois
Afficher en entierIl fit traîner l’affaire en longueur – s’il s’en occupa jamais – et s’il n’avait dépendu que de lui, je serais parti en Kommando. Je ne dis pas que j’aurais été plus mal, mais j’avais un faible pour les barbelés et sous le soleil couchant les miradors avaient une sacrée allure qui satisfaisait ma soif d’esthétique spéciale
Afficher en entierJe répondis que je n’avais pas bénéficié de vacances depuis longtemps et que, pour moi, cette captivité en tenait lieu. Je ne voyais pas pourquoi je les abrégerais de moi-même. En outre, ma santé délicate s’accommodait fort bien du grand air. Et puis, entre nous, n’étais- je pas là spécialement pour dépister, avec mon flair du tonnerre, les tireurs au flanc ? Et, etc., etc. De fil en aiguille, je lui dis que j’étais chômeur depuis l’avant-veille. La Aufnahme était temporairement terminée et nous ne reprendrions pas nos crayons avant trois semaines. Ne pourrait-il pas me procurer un emploi au Lazarett ? Je pouvais faire l’infirmier
Afficher en entier— Mon nom est Hubert Dorcières, se présenta-t-il comme s’il se fût trouvé dans un salon du noble faubourg. Sauf erreur, le vôtre est Burma. Vous avez, il y a un peu plus d’un an, tiré ma sœur d’une situation délicate... Je puis dire que vous lui avez rendu l’honneur... Vous en souvenez-vous
Afficher en entierDes « danke chen » malhabiles et quelques rires étouffés accueillirent cette manifestation d’humour tranquille qui consistait à nous gratifier du tabac confisqué la veille, à la fouille, aux gars que nous allions immatriculer. L’interprète fit un signe. Cormier délaissa ses dents et ouvrit la porte. — Les vingt premiers, dit-il. De la masse d’hommes rangés le long de la baraque, un groupe se détacha et vint vers nous dans un roulement de godillots cloutés. Le travail commença
Afficher en entier— Achtung ! cria-t-il, en rectifiant la position. Les conversations cessèrent. Dans un bruit de bancs et de godillots, nous nous levâmes et claquâmes des talons. Le chef de la Aufnahme venait prendre son poste
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