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— Vous êtes très belle, Therese, mais pour envisager toute une vie en commun, un homme demande plus à sa femme qu’un joli minois et des manières impeccables à table. Votre cote a sérieusement baissé quand vous avez commencé à vous refuser à moi. Je n’aurais pas cherché de moi-même à mettre un terme à notre union car, contrairement à vous, j’ai le respect de la parole donnée. En revanche, je ne me battrai pas pour essayer de vous retenir.
— Vous ne voulez plus de moi comme épouse ? Mais… tout à l’heure…
— C’était mon orgueil blessé qui parlait.
Therese ferma les yeux. Elle avait peur de vomir si elle se levait trop vite. Respirant par à-coups, elle se tassa sur son siège. Combien de coups mortels le cœur humain était-il capable d’endurer avant d’éclater ? Avec ce que Claudio lui infligeait, il était étonnant que le sien batte encore.
— Alors, il n’y a plus rien à dire, murmura-t-elle du bout des lèvres avant de détourner la tête.
Puis, au prix d’un effort inouï, elle réussit à se mettre debout et regagna sa place d’une démarche chancelante.
Ulcéré, Claudio regarda son épouse s’éloigner de lui une fois de plus. Il avait envie de démolir quelque chose à coups de poing rageurs. Pourquoi prenait-elle cet air dévasté ? C’est elle qui avait abordé le sujet du divorce, elle qui s’était détournée de lui pour se réfugier dans d’autres bras ! Voilà probablement ce qu’elle était venue lui dire. Comme si s’étendre sur les détails de son infidélité allait justifier sa conduite inqualifiable !
Afficher en entier— Ma beauté, mon sens du devoir et ma fertilité. Voilà ce qui vous a plu en moi, dit-elle sans chercher à cacher son amertume.
— Je ne pouvais pas épouser une femme sans tenir compte du fait qu’elle serait princesse et, à terme, reine.
— Vos frères n’avaient pas les mêmes critères que vous.
— Nous sommes différents.
— Oui. Vous êtes l’héritier du trône et, à ce titre, vous faites toujours passer votre devoir avant tout.
— Vous le saviez avant de m’épouser, vous ne pouvez me le reprocher maintenant. Je ne comprends même pas pourquoi nous en discutons.
— Certes. De toute façon, avec vous, il n’y a jamais de discussion possible.
— Je dois y aller, sinon je vais être en retard, dit-il en enfilant sa veste de smoking.
Therese écarquilla les yeux.
— Vous vous en allez ? Je traverse l’Atlantique pour vous parler, mais vous préférez assister à ce fichu dîner ?
— Surveillez votre langage, madame.
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