Extraits

- Laissez-moi vous présenter mon fiancé.

Rosa leva les yeux vers l'homme.

D'une taille impressionnante, l'homme prenait tout l'espace, créant une ombre sur elle.

Rosa retint un cri horrifié lorsqu'elle planta son regard dans le sien. Sa vision se rétrécit au fur et à mesure que le temps s'égrainait.

Non ! Impossible !

L'homme la transperça du regard.

Et pas n'importe lequel.

- Rosa, Stacy, je vous présente Izar Darcy.

Le souffle coupé, avec l'impression d'étouffer, Rosa le dévisagea.

Le visage taillé dans le marbre, les mâchoires carrées, le regard assombri par ces yeux gris argenté, la virilité dévastatrice d'Izar Darcy avait bien changé.

A l'époque déjà il ruisselait de beauté, l'archétype du jeune homme ténébreux.

Impossible alors d'oublier l'humiliation qu'elle avait subie après l'avoir embrassé dans l'obscurité.

La gorge nouée, alors qu'il continuait de la percer du regard, Rosa s'obligea à garder la tête droite alors que son coeur n'était qu'une succession de coups résonnant dans sa poitrine jusqu'à marteler ses tempes.

- Enchanté mesdemoiselles.

Lorsque sa voix rauque et dure s'abattit sur elle, Rosa crut défaillir.

L'avait-il reconnu ?

Izar Darcy se tenait à quelques mètres d'elle, le regard droit dans celui de son interlocuteur. Si sept ans en arrière il lui avait semblait plus grand que son propre père aujourd'hui il était désormais immense.

Elle se pinça la lèvre en étudiant son profil. Ses mâchoires puissantes lui donnaient le droit d'imaginer qu'elles avaient été taillées à la serpe.

Rosa devint presque aussitôt écarlate quand il vrilla son regard dans sa direction. Elle détourna la tête et fit mine de consulter les cartons comportant les noms des invités.

Par chance elle tomba sur le sien et sur celui de Stacy.

Rosa tira la chaise et s'installa à la table en inspirant chaque bouffée d'air possible.

Rosa se glissa dans un coin sombre pour tenter de reprendre son souffle. Stacy secoua de la tête incrédule.

— Tu es pâle, tu es sûre que ça va ? S'inquiéta celle-ci.

Ignorant la remarque de son amie, Rosa porta une main à son ventre et ferma les yeux.

— Il y a sept ans, mon père travaillait en tant que jardinier dans un domaine perdu dans les bois. Commença-t-elle la gorge nouée d'émotions. Nous habitions dans une petite maison à l'extérieur du domaine. Une famille très riche y habitait.

Elle marqua une pause pour se passer la main sur la joue.

— Ils avaient un fils, à l'époque il avait vingt-trois ans et...seigneur toutes les jeunes femmes étaient folles de lui.

Stacy posa sa flûte sur le meuble en la considérant avec davantage d'attention.

— J'avais seize ans et...un soir, alors que je venais de subir ma première peine de cœur je me suis réfugié dans une pièce du domaine pour y pleurer. Le fils des Haugthon m'a trouvé et il m'a réconforté.