Commentaires

C'est un livre très objectif. L'auteur ne méprise pas ce et ceux qu'il dénonce. Les sources sont abondantes. La lecture n'est pas monotone grâce aux titres de chapitres originaux comportant souvent un jeu de mot et une rédaction fluide.

Voilà un livre qui arrive à point nommé pour essayer de faire le point sur le volume d’info dont nous inondent les médias. Une étude prétendument sociologique qui prend comme point de départ la disponibilité et l’encombrement de notre esprit, ça c’est original pour mais difficilement mesurable. Actuellement on est assailli par un volume colossal d’informations. En essayant de les sérier j’obtiens dans rubrique politique Trump, les démocratures et les populismes, dans le dossier santé le COVID et le big pharma, les mots clés comme GIEC, les incendies et inondations que je les fourre dans le dossier dérèglement climatique. Bobards et fausses nouvelles (Fakenews) diverses vivent leur propre vie solitaire.

La tante de mon épouse méditant sur le titre de cet ouvrage m’a dit à juste titre, je ne le comprends pas. Après les premières pages, le titre de « Déluge d’informations m’aurait paru plus adéquat. » En page 190 l’auteur explique enfin la polysémie de ce titre : apocalypse doit être pris dans le sens sémantique original de révélation

Quelques évidences utiles qu’il répercute

• Les informations négatives et erronées même après démentis laissent une trace mnésique. L’aphorisme « il n’y a pas de fumée sans feu » garde ici tout son sens

• Le réflexe de peur est préhistorique et a permis à l’homme de survivre. Le principe de précaution est bâti sur cette crainte. Mais homo l’a doublé d’une curiosité proverbiale.

• La culture des médias sociaux se transpose dans les médias traditionnels d’information. Le concept de sources fiables d’information perd donc souvent tout son sens

• Les bonnes nouvelles n’intéressent personne. Faites le décompte et comparer le volume des nouvelles positives par rapport au volume total de nouvelles vous serez effarés.

• Cent cinquante serait le nombre maximum de visages identifiables par l’homme ; en conséquence 150 serait le nombre maximal de membres d’une communauté humaine harmonieuse. Elle serait de 55 dans un groupe de chimpanzés. Cette corrélation pourrait être mise en parallèle avec l’importance de cortex frontal de ces deux types d’hominidés. Si vous avez plus de 150 amis vous devez avoir une grosse tête.

• En cas d’embouteillage des craintes, le cerveau sature, disjoncte et élimine ce qui lui paraît superflu.

Quelques lacunes dans son traitement, bref des sujets que j’aurais aimé voir abordés

• Le périphrase « « Cancel culture » ou le politiquement correct n’apparaît pas dans ce livre. Je m’attendais à ce qu’une évocation de cette forme d’autocensure fût abordée.

• Comment faire travailler des cerveaux ensemble, en mode gestalt ? Il ne l’a pas abordé cet aspect ! Je ne vois pas Facebook remplir cette fonction. Je catalogue cette application plutôt comme outil de polémique.

Ce que je relève comme faux

• Ce qu’il dit de l’appendice est erroné. Il appert que ce sac sans utilité apparente au confluent de l’intestin grêle et du gros intestin contient une réserve du biotope de nos bactéries, le macrobiote intestinal. Je ne sais plus où j’ai lu cette information.

Les prothèses cognitives : il fait ici allusion à l’IA (intelligence artificielle) et place Facebook parmi ce type d’outil. Une prothèse cognitive, c’est une intéressante périphrase et supposerait que l’esprit humain est incapable d’assurer cette fonction ! Cela fait belle lurette que j’assume mon mépris pour cet outil. Est-ce que mon approche de m’interdire ce type de consultation serait idéale pour garder le cerveau disponible ? Que vaut donc cette manière radicale de contrôler le flux d’information m’inondant ?

L’étude est à mon sens trop hexagonale (franco-français). En listant les chaînes d’information, Je ne retrouve pas d’allusion à ARTE qui à mes yeux de francophone périphérique constitue l’archétype de la chaîne culturelle.

Par contre « agonistique » ou « scotomisation » sont des mots que je ne connaissais pas. L’auteur semble avoir une allergie pour le subjonctif même au présent. En outre le féminin de certains adjectifs brille par leur absence. Surprenant pour un académique.

Livre intéressant mais sans réel fil conducteur. On y trouve ce qu’on y amène.