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http://papillonvoyageurbloglivresque.weebly.com/chroniques-livres/aquaal-aurelie-genet

J’ai rapidement remarqué qu’il s’agit de deux histoires en une, chacune séparée par une numérotation de chapitres et une focalisation différentes. En effet, un chapitre sur deux est écrit en « je », l’autre à la troisième personne, et nous comprenons assez vite où nous nous trouvons. D’une part, nous suivons Éléanore qui a atterri sur une île étrange, d’autre part, nous cheminons son parcours sur le bateau pirate sur lequel elle a fini un peu de façon random. Eh oui, elle ne s’attendait pas à toutes ces péripéties… J’ai trouvé cette dynamique incroyablement bien réalisée, même si je n’ai pas compris les raisons qui ont poussé l’autrice à changer de focalisation. Je pense que l’impact aurait été le même avec un roman homogène à la première ou à la troisième personne. Dans tous les cas, hormis ce petit détail de forme – un détail qui ne tient qu'à mois –, l’histoire suit un cours très cohérent. J’ai très vite compris que l’autrice se passionnait pour l’historique quand j’ai vu à quel point elle abordait avec autant de justesse le monde de la piraterie. Si certaines personnes imaginent ce monde-là comme étant celui des Bisounours, détrompez-vous : Aurélie Genêt a redoré sa réputation horrible et meurtrière. Nous n’avons rien à envier aux pirates, si ce n’est leur goût pour l’aventure.

La partie sur l’île comprend beaucoup de suspense. Même si La Mouette se retrouve seule, ces passages contiennent peu de moments creux. Elle ne cesse de tomber sur des obstacles, des créatures toutes aussi flippantes que les autres, sans parler de ses réminiscences proches de la hantise qui lui font prendre conscience d’un tas de choses. Je comprends mieux pourquoi il est important de qualifier ce roman de quête initiatique : nous entrons en plein dedans. La Mouette se construit, se déconstruit, se reconstruit et apprend au fil de ses expériences, de ses erreurs. Et elle en commet, des erreurs. Elle rencontre aussi l’échec, le regret, le remord, l’aventure… Et pas l’aventure qu’elle croyait vivre. Cette protagoniste a ses qualités et ses défauts, grandit et se rapproche aussi de la rédemption. De merveilleux thèmes sont abordés, telle que la place dans une société élitiste qui considère que l’aquaal détermine le niveau de prestige d’une personne, mais aussi dans un milieu où l’homme prend toute la place : la navigation. Dans son monde à elle, Éléanore n’a qu’une voie possible, une voie qu’elle n’a pas choisi et souhaite combattre en allant à contre-courant, apprendre sur elle-même, apprendre la vie. Et même si son chemin est semé d’embûches, de mauvais choix et de décisions parfois catastrophiques – admettons-le –, elle tente du mieux qu’elle peut de rebondir et apprendre de tout cela.

En parallèle, nous suivons aussi cette recherche de la quête de l’Île Originelle comme étant le St-Graal. Cette île permettrait, d’après les rumeurs, d’offrir l’aquaal à ceux qui n’en ont pas – ce qui est le cas de La Mouette – mais aussi d’apporter du pouvoir à toutes les personnes désireuses de l’obtenir. C’est ainsi que nous suivons l’histoire d’une femme perdue, laquelle finira par s’entremêler dans celles de rêveurs insensés qui n’ont de cesse de courir après le « meilleur ». Je n’ai pas pu m’empêcher d’y voir une allégorie d’une personne à la recherche du bonheur. Quelqu’un qui cherchera à être heureux placera cet état en haut d’une échelle qu’il essayera de grimper coûte que coûte, il s’épuisera tellement à la tâche qu’il en oubliera l’essentiel : le bonheur est là, partout, autour de soi, en soi… Et cette quête de l’Île Originelle m’y fait penser parce qu’elle est introuvable ; elle se soustrait à la cupidité des humains.

Cette histoire, forte en nuances, rappelle qu’il n’existe ni bien ni mal, seulement des actes immoraux, établis par nos valeurs. Elle met à rude épreuve l’éthique d’Éléanore qui devra continuellement se battre contre elle-même pour avancer. Est-elle du bon ou du mauvais côté ? Quel chemin prendre ? Est-ce que les raisons justifient les actes ? Pire, quel fossé entre les intentions et ce qui se déroule vraiment ? Et quelles répercussions cela peut avoir ? Nous entrons dans une intense réflexion, tellement prenante que je me suis prise d’affection pour cette protagoniste – qui n’a rien d’une « héroïne », quand on y pense ! – parce que, malgré ses mauvaises décisions, elle reste humaine et fait ce qu’elle peut. Elle prend des mauvaises décisions, fait des choix erronés par ses biais cognitifs qui changent, qui sont ballottés au gré du vent et qu’elle tente de construire, déconstruire et reconstruire. Aurélie Genêt signe une superbe épopée, lourde de sens, en privilégiant une réflexion personnelle propre à chaque sensibilité, le tout dans un univers solide.

Je n’ai que deux points négatifs à souligner, et cela n’enlève en rien l’appréciation que j’ai eu sur ce livre. Tout au plus, c’est ce qui m’a retenu de le classer dans mes coups de cœur. Je précise aussi qu'il s'agit de mon avis et qu'il est subjectif. D’abord, je dois avouer que la forme m’a parfois laissée dubitative. J’y ai vu beaucoup de verbes un peu ternes, quelques tournures faibles. Je pense que formulé autrement, ce roman aurait gagné en puissance émotionnelle, j’aurais certainement mieux senti les mots « entrer » dans mon esprit, les pensées entremêlées qui n'arrêtent pas de me secouer. Des gens apprécieront, et le roman reste assez fluide malgré cela mais, pour ma part, ça aurait été un plus que certaines descriptions ou certains passages soient moins vagues. L’univers est solide, le personnage très bien construit, alors une écriture toute en précision aurait accentué tout l’amour que je porte à cette histoire, c’est sûr. Ensuite, autre point (hyper personnel) que je ne détaillerai pas – pour ne pas spoiler – concerne la fin du récit. Il se passe un événement que je trouve dommage, j’ai cette sensation que « la boucle n’est pas bouclée », que ça donne un effet « bâclé » à la fin du texte qui, jusque-là, est monté crescendo. Ce livre, bien que neutre et réfléchi, a été trop rapide, trop trash, trop radical sur sa fin. C’est bien la seule chose que je lui reproche concernant le fond parce que tout le reste a roulé comme sur des roulettes, ou devrais-je dire a flotté comme un bateau sur l’océan.

Grosso modo, Aquaal est un roman qui, de prime abord, semble coloré mais il dévoile toute sa noirceur au fil des pages. Bien que réfléchie, la protagoniste prend des mauvaises décisions qui peuvent toucher notre éthique, et c’est aussi pour ça que je l’ai vraiment aimée. Aurélie Genêt apporte à son histoire tout un panel d'interrogations menant à des réflexions incroyables. Éléanore est très bien construite, se questionne, remet des tas de choses en perspectives. J’ai ressenti plein d’émotions en le lisant, et cette alternance entre les deux timelines n’a fait que renforcer cela. Il y a un vrai jeu temporel, réfléchi pour nous conduire où l’autrice veut nous mener. Une histoire pleine de sens, de réflexion et de magie, où divers thèmes intéressants se rejoignent sur un bateau pirate où le pouvoir domine. Si vous aimez la piraterie, la fantasy et les quêtes initiatiques, je vous conseille d’embarquer illico presto à bord du Narval !

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