Extraits

— Et tu as pris cette décision sans me consulter ?

— Je savais trop bien que tu n’approuverais pas. Ceci dit, quel que soit ton avis, j’ai besoin d’une certaine indépendance. Tu ne peux pas m’imposer ta volonté dans tous les domaines, comte Manzini.

Soudain, la voiture fit une embardée ; Ellie laissa échapper un cri lorsque les roues mordirent le bas-côté.

Angelo coupa le moteur avant de se tourner vers elle. Lorsqu’il parla, sa voix avait la froideur de l’acier.

— Tu aimes me défier, n’est-ce pas, mia bella ? Cette fois-ci, c’est une fois de trop !

D’un air parfaitement innocent, il tendit la main vers Ellie pour l’attirer à lui. Mais ce fut d’un geste presque rageur qu’il la serra dans ses bras. Dans le baiser qu’il lui donna, il n’y avait pas une once de tendresse. Lorsqu’il s’écarta d’elle, Ellie ne put s’empêcher de porter les doigts à ses lèvres comme pour en apaiser le feu.

Dans le regard qu’Angelo vrillait sur elle, une lueur moqueuse brillait.

— Voilà ce qu’il en coûte de me mettre en colère, Elena. Tu ferais mieux de t’en souvenir. Capisce ?

D’une voix blanche, qu’elle reconnut à peine, Ellie acquiesça :

— C’est… c’est compris.

Le reste du voyage se déroula dans un silence pesant.