Extraits

Je ne m'étais jamais représenté Oncle Percy comme un zèbre qui, étant jeune homme, était sorti avec une bande de vauriens. En fait, je ne me l'étais jamais représenté, d'une façon ou d'une autre, comme un jeune homme. C'est toujours comme ça. Si un vieux dur à cuire a une moustache hérissée, une affaire solide qui rapporte et les manières d'un ours qu'on a réveillé au milieu de son sommeil d'hiver, vous n'aurez pas l'idée de fouiller dans son passé et de vous demander s'il n'a pas été, lui aussi,en son temps, tout pareil aux copains.

Il ne m'était pas difficile d'imaginer Boko ayant le coup de foudre pour Nobby, car c'est une fille amplement pourvue de chien. Mais qu'elle eût put avoir le coup de foudre pour Boko me renversait. Au premier coup d'œil, on découvre en Boko un être pourvu d'une tête comparable à celle d'un perroquet qui serait doué d'intelligence. De plus, comme c'est le cas pour tant de nos jeunes lettrés, il s'habille comme un cyclotouriste ; il porte avec affectation un pull-over à col roulé et un pantalon de flanelle grise rapiécé aux genoux et donne en gros l'impression d'avoir séjourné une nuit dans une poubelle exposée à la pluie.

Une chose de moins à penser. Et croyez-moi Jeeves, en ce moment, le moins j'aurai à penser, le mieux ce sera, parce que j'ai la cervelle chargée jusqu'au-dessus de la ligne de flottaison.

- Comment tout cela a-t-il fini ?

- Oh, je m'en suis sorti encore en vie, mais à quoi cela sert-il ?

- La vie n'est pas une chose désagréable.

- Si, quand tu as perdu la fille que tu aimes.

- Tu l'as perdue ?

- C'est ce dont j'essaye de me rendre compte. Je n'arrive pas à le savoir exactement. Tout dépend du sens que tu donnes aux mots : "Je ne veux plus jamais vous revoir ou vous parler, que ce soit dans ce monde ou dans l'autre, vous, misérable sot."