Jean-Marc Roberts

J’ai lu ce petit récit de 100 pages jusqu’au bout moins par réel intérêt que par respect pour ce texte qui sera le dernier de l’auteur. Dans cette lecture, il y a aussi de la curiosité morbide, car l’éditeur réputé n’appartient déjà plus tout à fait au monde des vivants. Il nous livre en direct, comme dans la télé-réalité, de bribes de vie décousues et minuscules dont il ne reste déjà plus rien. En refermant ce livre, on ne put qu’être frappé par le vide sidéral qui ressort de cette vie de people germanopratin.

Livre lu d'un trait qui raconte maladie et plaisir de vacances lorsque Jean Marc etait jeune.

Dès que j'ai fini de lire le livre je suis allée sur internet et j'ai constaté que Mr Roberts ne faisait plus parti de notre monde :(

Qu'il repose en paix j'ai aimé son dernier bouquin

Commencer un livre en sachant que son auteur est décédé depuis peu donne un sentiment particulier, qui ne m'a pas lâché au fil des pages.

Le récit de la plongée d'un homme ordinaire dans la dépendance totale.

Le héros est un homme banal, sans ambition ni plan de vie, un peu paresseux. Par hasard, il se retrouve employé d'un grand magasin et n'a guère d'ambition en dehors d'en faire le moins possible. Mais voici qu'un grand patron le prend sous sa coupe, peu à peu, avec la complicité de deux autres employés, envahit tout son temps, toute sa vie, au point de finir par envahir son appart et sa chambre. On comprend que sa femme en ait assez, et le quitte, ce qui ne marque pas exagérement notre homme, insensibilisé par sa dévotion totale à son patron fantasque.

Bonne description d'une ascension sociale, au sens reconnu par notre société: cet homme modeste, sans diplômes, devient assez riche; mais l'ascension sociale va de pair avec une déchéance au niveau humain - à méditer...

Et description aussi d'une dégringolade dans l'addiction et la dépendance: ç'aurait pu être sous drogue, ou sous une secte, c'est sous l'emprise, assez peu explicable, d'un homme qui n'a pourtant rien de si remarquable. La fragilité humaine...