Extraits

Mon job, c'est de gérer les extrêmes de la vie en passant d'une à l'autre, d'un corps à l'autre avec le peu de temps que m'offre la route pour déconnecter et me recentrer sur le prochain soin, tout en tournant la page sur celui que je viens de quitter.

Je n'ai pas à porter les corps en supportant les coups. Je n'ai pas à fermer les yeux quand j'ouvre mon coeur, à supporter la rancoeur quand je soulage la douleur.

Panser l'impensable, penser l'impossible

Et croire à l'incroyable pour que tout reste possible.

"Mais la réalité est bel et bien là devant toi : tes soignants vont mal".

"Ce n'est pas un mythe: l'infirmière sur laquelle tu fantasmais hier se fait et bien taper sur la gueule aujourd'hui. 57.000 l'année dernière pour être précise, un acte de violence toutes les trente minutes, eh oui !"

"Les phrases sont fortes, mais les mots sont encore plus forts, et par moments, le silence les bat tous les deux".

"On a besoin de moyens et qu'on arrête d'associer la santé à la rentabilité...".

"Il n'y a pas que mon siège qui est bancal, c'est peut-être tout l'hôpital qui est de traviole..."

"Parce que l'infirmière sans sa prescription, c'est un peu comme le mojito sans sa menthe, c'est impossible".

"Aux urgences gynéco, ils m'ont dit que ce n'était qu'un "résidu" de l'hématome... C'est dur d'entendre ce mot. Il ne reste que ça de mon petit..."