Ajouter un extrait
Liste des extraits
Briséïs avait repéré un grand étalage où acheter de l’encre. Elle se frayait un chemin dans la foule lorsqu’une épaisse nébuleuse envahit la place du Temps. Elle ne vit bientôt plus dans cette purée de pois que le bout de son nez. Elle tenta de retrouver l’étalage en se guidant grâce aux voix des camelots, pour une fois bienvenues, mais buta contre le comptoir d’une roulotte.
— Excusez-moi, je cherche à acheter de l’encre, pourriez-vous m’indiquer où en trouver ?
Afficher en entier— Hum… Fu Tsi vous a-t-il dit autre chose sur la façon dont l’Élite s’est servie de mon sablier ? J’ai l’impression que quelque chose ne colle pas. Qu’ont-ils réellement fait avec le dragon, dans la pagode ? Ils l’ont capturé, d’accord. Mais pourquoi l’avoir fait quinze jours avant d’avoir besoin de lui ? Qu’ont-ils fait d’une bête pareille, si longtemps ? Mais surtout, pourquoi ont-ils ensuite placé le sablier devant la cage du lion, pendant plusieurs jours ? Vous ne trouvez pas ça étrange ? J’ai l’impression qu’il nous manque un élément…
— Fu Tsi ne nous a pas tout raconté, répondit Meng. Je connais mon fils. Il y a des choses qu’il a jugé préférable de garder pour lui.
— Et que vous a-t-il dit à propos du fantôme ? Je veux dire… De ton frère défunt, Meng.
— Il n’y a pas de mal.
Afficher en entierBriséïs observa avec soulagement Liz et Meng acquiescer gravement. L’odeur putride du dragon hantait encore ses narines, et elle grelottait rien qu’à l’idée du contact des écailles humides sur sa peau. Elle avait profité de l’ascension pour leur raconter plus en détail comment le chancelier Li s’était servi du dragon pour tenter de la noyer dans la rivière de la tisserande, faisant tournoyer les grains de sable de son sablier pour contrôler la bête. Elle leur avait aussi décrit comment, une fois son sablier récupéré, ce même dragon lui avait permis d’échapper avec Leonel à l’attaque de l’empereur. Meng autant que Liz avait pris son histoire très au sérieux. Il ne pouvait plus mettre sa parole en doute, après l’intervention de Shu Fang le fantôme, et les descriptions de Fu Tsi.
Afficher en entier— C’est un bien beau paquet que vous avez là, se moqua la femme en tripotant son épaisse tresse blonde. Vous l’avez porté pendant toute la montée ? Que comptez-vous en faire ?
— Le réveiller, belle dame, répondit Enndall, s’estimant suffisamment en sécurité pour lâcher la main d’Ohanko, et venir aider Meng à déposer Leonel contre la roulotte.
Aeneas s’écroula à son tour, dégoulinant de sueur.
— Bien joué, mon ami, fit Liz en lui tendant sa gourde d’eau. Tiens, tu l’as mérité.
Afficher en entierBriséïs n’était pas fâchée non plus d’arriver. L’ascension depuis la Chine du viiie siècle avait duré de longues heures. Toute pause assise avait été exclue, pour ne pas risquer de faire perdre son équilibre à Aeneas, qui portait Leonel inconscient ficelé sur son dos.
Afficher en entier