Extrait

Cette idée la faisait frissonner. Ils seraient ensemble pour toujours.

Et puis, elle se vit à son côté, réprouvés par leurs amis, exilés de leur pays, errant de par le monde en évitant les gens, renonçant à lier de nouvelles amitiés parce que toujours et partout ils seraient hantés par le scandale du passé. Il lui sembla recevoir une douche glacée.

Avec un profond soupir elle se dégagea des bras qui l’entouraient et se regarda dans un grand miroir qui surmontait la cheminée. Elle poussa une exclamation d’horreur devant le désordre de sa coiffure savante et leva les bras pour remettre en place l’édifice de bouclettes.

Elle n’ignorait pas que ses mouvements mettaient en valeur les courbes délicieuses de son buste, la sveltesse de sa taille et les formes généreuses de ses hanches.

Elle aimait Drogo, songeait-elle, elle l’aimait plus qu’elle n’avait jamais aimé quiconque jusque-là, mais pas assez cependant pour cacher sa beauté sous un voile d’anonymat, pour vivre secrètement en paria, sachant que la rumeur publique la critiquait au lieu de la vanter.

Soudain, tandis qu’elle épinglait une boucle récalcitrante, une idée jaillit de son esprit et la fit se retourner vers le jeune homme qui se tenait derrière elle, triste et mécontent.

— Drogo, je viens de penser à quelque chose !

— Quoi?