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Prologue

Ce livre, cela fait longtemps qu'il sommeille, en moi, en elle. Il était notre ciment qui nous liait alors que 20 000 kilomètres nous séparaient depuis plus de dix années. Mais impossible à terminer...

Des centaines d'enregistrements de sa voix douce. Un dictaphone qu'elle actionnait un peu tous les jours... Elle se racontait, pour moi, pour eux, pour tous, son enfance, ses joies, ses doutes...

De mon côté, j'écrivais, je remettais en ordre mais surtout je la vivais, elle, et toute sa vie... Je la sentais chaque jour un peu plus en moi. Fusion, connexion, ma grand-mère et moi. Mais malgré cela, les hésitations survivaient, les peurs se montraient. Publier tous ces écrits, toutes ses pensées ? Était-ce indécent ? Dans la famille, certains se méfiaient, d’autres refusaient. Alors, il ne restait qu'un vague projet...

Et puis un jour, alors que j'étais en vacances quelques jours chez elle, un événement anodin se produisit. C'était le lendemain du solstice d'hiver 2015, les valises étaient chargées dans la voiture et l'heure du départ sonnait. Ma mère s’impatientait :

— On y va ! Tu n'as rien oublié en bas ?

Pendant que tout le monde s’agitait en tous sens, ma grand-mère m'attrapa par la taille et me dirigea vers le sous-sol d'une main ferme et douce à la fois puis me murmura :

— Viens voir...

Ma gorge se serrait, j'essayais de retenir les larmes qui montaient inexorablement devant la perspective de ce départ. Encore deux ans au moins sans la voir. Vivre à l’autre bout du monde est un choix déchirant. Est-ce la dernière fois que je la sentais, que je la touchais ?

Elle me poussa alors vers la cuisine d'été qui sentait encore la tarte aux pommes qu'elle avait cuisinée pour nous le midi et qui, comme d'habitude, était un peu brulée... Dans la famille, les femmes et la cuisine, ça avait toujours été toute une histoire, et pas vraiment une histoire d'amour. « Fous-y au four et fous l'camps ! ». La devise des femmes de la famille. Des femmes toujours un peu décalées, aventurières, des femmes de poigne mais de cœur, des amazones des temps modernes...

— Pourquoi tu pleures ? me demanda ma grand-mère.

Et là, le flot des sanglots jaillit, intarissable… Je luttais alors pour les faire taire, pour les dompter... Impossible de parler. Juste l’écouter...

— Tu as peur que ce soit la dernière fois ? Que je sois partie quand tu reviendras ? Pour moi, tu sais, les craintes se sont enfuies, la mort, elle ne m'effraie plus… Maintenant, c’est fini, je suis sereine aujourd'hui... De toute façon, j'ai décidé que je t'attendrais, j'attendrais que tu reviennes. C’est sûr, je serai toujours là. Calme-toi, sois forte. Tu sais pourquoi tu retournes là-bas, en Nouvelle-Calédonie. Tu as ton destin à accomplir. Et puis deux ans, ça passe vite, tu verras...

— Et… Chut... Maîtrise-toi, concentre-toi… Je dois te parler d'autre chose avant ton départ. Souffle, vas-y, regarde-moi, le temps presse. Tu n’entends pas ta mère nous chercher ?

— Si, lui répondis-je dans un sanglot étouffé.

— La discussion qu'on a eu à table à midi avec les autres, n'en tiens pas compte. Il ne faut pas les écouter, il faut faire et ne rien dire. Même s’ils ne veulent pas que ce livre soit publié. Tu ne dis plus rien, tu fais et puis c'est juste entre toi et moi. On a le droit, c'est à nous, t'inquiète pas pour eux... Ils finiront par comprendre. Vas y, réalise-le, ton rêve à moi, fais en quelque chose, pour toi, pour moi allez raconte, écris. C'est notre projet à nous deux, tu as tout maintenant, publie... Dis-moi que tu vas le faire, promets le moi avant de partir.

Je la regardais alors dans les yeux et hochais la tête fébrilement.

— Je vais essayer mamy. Je t'aime, prends soin de toi, surtout, s'il te plait ! Je reviens dans deux ans. Sûr.

— Allez, on y va, les autres vont dire qu'on les met en retard, que vous arriverez trop tard chez ton frère. Allez, essuie tes larmes et avance vers ta vie.

Je suis partie ce jour-là avec la pression : terminer ce livre et le publier. Pour elle, pour moi, pour les générations à venir... Essayer aussi de ne pas froisser les autres membres de la famille qui ne voulaient pas que la vie de leur mère soit mise sur la scène publique. Alors, j'ai décidé, ce livre s'arrêterait à ses dix-huit ans, avant que sa vie de femme ne commence vraiment. Son regard d'enfant sur les années 30, les années 40, les grandes grèves de 36, la guerre de 39/45. Parler de sa philosophie de vie, évoquer cette femme courageuse qui s'est battue chaque jour pour garder son optimisme. Ecrire le rire de cette grand-mère généreuse et insouciante qu'elle est encore aujourd’hui malgré ses 85 ans.

Un livre un peu rafistolé, un peu trop court, comme sa vie à elle : C’est pas grave si c’est raccommodé…

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