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Au même moment, les potages sont servis. Katia, qui se demande bien comment elle parviendra à manger une soupe de façon séduisante, n'écoute pas une femme qui commente favorablement les entrées qu'ils ont mangées à la table précédente. Elle ne songe qu'à la façon adéquate de lever son petit doigt tout en tenant sa cuillère comme le font les femmes distinguées dans les films d'époque. En agrippant l'ustensile, elle essaie discrètement d'esquisser le bon geste. Satisfaite du résultat, elle prend une première bouchée de potage en battant des cils en direction du bel adonis, à qui c'est maintenant le tour de se présenter.
Il pose la main sur son torse et déclare:
- Çe m'appelle Maçime. Çe suis prof de çéographie.
En l'entendant susseyer ainsi, Katia laisse carrément tomber sa cuillère dans son bol, ce qui couvre la nappe d'éclaboussures de potage.
- Oupsssssss, s'exclame Maxime en constatant le beau gâchis.
- Voyons? Excusez-moi, se reprend Katia, consciente de sa bourde.
- Ç'est un potaçe à quoi? s'intéresse le 6e pour faire diversion.
- Un potage aux courçes... euh aux courges, je pense, se reprend rapidement Katia, qui, sans trop savoir pourquoi, a imité le défaut de prononciation de Maxime.
- Ah! Ç'aime ça les courçes, se réjouit Maxime en goûtant son plat.
Afficher en entierSa coupe, plus qu’extravagante, laisse entrevoir une variété de couleurs, passant du noir au blond très pâle dans les pointes. Au milieu de sa tête, une ligne bien définie et rouge flamboyant semble diviser son crâne en deux. Tous ses cheveux sont ramenés sur un côté et, de loin, on dirait que l’autre côté est rasé sur environ dix centimètres à partir du sommet de son oreille jusqu’à la nuque. L’ensemble de sa chevelure forme une seule et même vague, d’apparence très rigide. La racine de ses cheveux est crêpée assez haut au-dessus de sa tête, puis tombe ensuite dans une ondulation faisant pointer la base de ses cheveux en direction opposée à son visage. Un look inspiré des années yé-yé, mais avec une touche ultramoderne.
En s’assoyant à sa table, Caroline, qui se sent incontestablement jugée, déclare, humiliée :
— Ma coupe est très spéciale ; je viens de participer à un concours de coiffure au Centre des congrès pour dépanner une amie et je n’ai pas eu le temps d’aller à ma chambre pour tenter de réparer les dégâts.
— Ah non, euh… c’est… euh… beau. Original ! ment sans hésiter une femme, assise devant elle, pour se montrer sympathique.
— Oui, oui, c’est…, débute une autre femme, sans toutefois trouver les mots ni le courage de terminer sa phrase.
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