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Liste des extraits

Pierre-André Caron ne voulait pas qu’il vienne aux oreilles de ses ennemis qu’il quittait la capitale. Le procès avait été très médiatisé et un sous-groupe des Chimères avait lancé la menace que les témoins qui avaient mené à l’arrestation de trois proches de Frankenstein allaient le payer cher. Certains Rats-pas-kaka étaient demeurés fidèles au fantôme de Jean-Bertrand Aristide, comme une poignée de Macoutes étaient demeurés fidèles aux Duvalier. Aussi, Pierre-André essayait-il de demeurer prudent. Cependant, il était médecin et, de quelque idéologie qu’ils soient, les Haïtiens qui rôdaient autour du régime, avaient beaucoup de respect pour les disciples d’Esculape. Et ce chauffeur de taxi aimait le docteur Caron, surtout parce que son frère avait trouvé la richesse dans le quartier Saint-Michel de Montréal, s’il se fiait aux montants qu’il envoyait à sa famille haïtienne. Quant à Frankenstein, il s’était enfui et personne n’arrivait à lui mettre la main dessus.

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La liberté avait, en Haïti, un goût de bonheur qui n’était jamais définitif. Des tas de choses pouvaient encore survenir. Pierre-André serait rassuré seulement lorsqu’il survolerait l’Atlantique. Dans quelques heures, il reverrait Montréal, ses explosions de lumière ponctuant la nuit. Demain serait fait de l’espoir de revoir Fabienne et Emmanuel, du désir de recevoir leur pardon inconditionnel, de retrouver une vie familiale. Fabienne n’avait jamais cessé de l’aimer, il en était persuadé. Le docteur Caron voulait tout recommencer, oublier Haïti, reprendre la pratique tranquille de la médecine. Les médias martelaient le fait que le Québec manquait de médecins de famille et Pierre-André était certain que le ministre Charrette allait intervenir en sa faveur si jamais le Collège des médecins se montrait rébarbatif à l’octroi de son permis. Revoir Sainte-Marie, Benoît, Mathieu, et Mélissa… illusion peut-être.

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Pierre-André avait soigné Marie-Cardinal pour des problèmes particuliers dus à ses rapports fréquents et hautement risqués avec des partenaires audacieux, hommes et femmes. Elle avait la réputation d’être aussi l’initiatrice du péti bagay’ où elle tenait en quelque sorte le rôle de professeur de sexe pour les jeunes garçons. Les jouvenceaux se rendaient chez elle comme on va à sa première leçon d’escrime, bardés de prétention et noyés de nervosité. Son corps préféré était celui de la police haïtienne parce qu’alors, elle accumulait les indulgences de ses clients qui la protégeaient des potentielles arrestations. Elle était une sorte de Lady MacLeod — Mata Hari — puisqu’elle agissait aussi en tant qu’espionne pour le compte du chef de la police haïtienne. Aussi, Pierre-André se méfiait-il tout de même du personnage et de ses mœurs sexuelles même si Marie-Cardinal déployait devant lui tous ses pouvoirs de séduction, chaque fois qu’elle en avait la chance.

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Une sorte de pellicule chaude et collante enveloppait les rues et les venelles de Port-au-Prince. Le ciel s’était assombri presque subitement et Pierre-André observait les alentours avec une nostalgie qui le chavirait tout entier: ivre de beaux souvenirs, il voyait la capitale chaude et humide comme le corps d’une maîtresse, pour la dernière fois. Une fois revenu au Québec, il ne pourrait plus retourner en Haïti. Le député Stanley Hibbert l’avait prévenu avec une politesse toute haïtienne, qu’il devait se présenter à l’aéroport quatre heures à l’avance par mesure de sécurité. Le gouvernement avait des documents importants à lui remettre à la demande du député de l’immigration canadienne qui avait été tranchant.

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Il débuta une sorte de monologue même si Mélissa ne lui répondait pas, ni ne s’intéressait aux sujets qu’il proposait. Que s’était-il passé entre eux? Bien sûr que ses rencontres fréquentes avec Julie n’avaient pas contribué à améliorer leur relation conjugale. Julie était tellement disponible, tellement attachante, et si généreuse de son temps. Mélissa était tout le contraire: occupée, distraite, et consacrée entièrement aux AUTRES. Tous les autres pour lesquels la docteure O’Brien pouvait manquer plein d’événements importants, arriver en retard à un souper d’amoureux. De plus, elle entrait souvent fourbue et la tête remplie de mille préoccupations. Julie, elle, lui racontait des tas de trucs amusants ou cocasses comme la chute de l’éboueur sur une plaque de glace, comme elle pouvait lui narrer les fourberies de son ex-conjoint. Avec Julie, Pierre riait sans relâche. Et il la désirait au point d’avoir envie de passer la nuit chez elle. Un désir comme on en vit souvent à vingt ans, celui qui foudroie le corps et le cœur. Ils n’en étaient pas encore arrivés là. Mais c’était imminent. Si Mélissa n’avait pas été près d’accoucher, Pierre aurait traversé l’interdit. Et il savait que Julie, elle, n’attendait que cela. Jusque-là, il s’était montré impeccable. Le soir, quand Mélissa revenait de la clinique, le repas était servi, Roselyne était baignée, avait enfilé son pyjama, et avait mangé. Elle pouvait alors passer quelques heures à montrer à sa maman toutes les choses qu’elle avait apprises avec papa, à la bibliothèque. Tous les jeux partagés avec Lori et sa maman. Quelque chose de louche s’était glissé entre Pierre et Mélissa. Une habitude. Un non-dit.

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Une colonne douloureuse monta en elle. Elle haletait pour atténuer le mal qui la déchirait. Elle se cramponna au volant de sa voiture, ouvrit la fenêtre puis décida de faire remarquer sa présence. C’était sa première grossesse, Mélissa savait qu’elle n’avait rien à craindre: le bébé pouvait prendre jusqu’à vingt-quatre heures avant de naître. Elle aurait pu repartir et Pierre ne l’aurait pas vue. Elle aurait pu faire semblant que tout allait bien, préparer le repas, ouvrir la bouteille de vin, laisser couler le liquide gouleyant dans sa gorge et patienter. Mais si elle ne défendait pas ses amours, cette femme allait tout détruire et son enfant n’aurait plus de raison d’être. Elle éteignit le moteur de sa voiture, sortit précipitamment et se dirigea vers le banc du parc. En l’apercevant, Roselyne cria:

— Maman! Maman!

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L’obstétricien qu’elle consultait désormais toutes les semaines depuis l’accident lui avait certifié qu’il restait trois semaines avant l’accouchement. En y pensant, elle posa précipitamment la paume sur le bas de son ventre qui se faisait si lourd. Une contraction, plus forte qu’à l’habitude, lui zébra l’abdomen, ce qui la força à immobiliser sa voiture. Une première expérience qui présageait une série de souffrances terribles. Soudain, un autre déchirement, encore plus intense, lui lacéra le cœur: elle venait d’apercevoir Roselyne qui jouait avec une autre petite fille dans le carré de sable. Près des deux fillettes, sur un banc du parc, Pierre discutait avec une jeune femme très jolie, son bras gauche lui entourant les épaules avec un sentiment que Mélissa reconnaissait entre tous: l’appartenance. Comme son chat Brutus, quand elle était jeune, Pierre tenait sa proie, fièrement, comme s’il voulait la montrer au monde entier. Comme s’il voulait que Roselyne les voie, lui et elle, la maman de sa copine qui, ainsi, devenait sa petite sœur.

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Ce jour-là, Mélissa termina son quart de travail à l’urgence une heure plus tôt, ce qui n’arrivait presque jamais. Chaque fois, elle avait des dossiers de patients à compléter, des appels téléphoniques à faire pour en rassurer un ou deux sur les résultats de leurs examens, répondre à divers messages. Cette fois, trois patients qui s’étaient inscrits au Groupe de médecine familiale avaient choisi de repartir après quelques heures d’attente. La réceptionniste les avait tout de même informés que s’ils quittaient momentanément la clinique avec l’intention de revenir plus tard, ils perdraient leur place dans la file si le médecin appelait leur numéro. À quinze heures, la salle d’attente était vide. Ce qui arrivait très peu souvent.

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Lorsqu’il avait appelé le PAMQ, la réceptionniste avait démontré une affabilité exagérée. Elle avait posé quelques questions d’usage, remplie de doutes. Peut-être parce que certains participants au programme faisaient croire qu’ils appelaient pour un ami, un collègue, alors qu’il s’agissait d’eux-mêmes. Mathieu Crevier n’avait pas jugé bon de joindre le PAMQ, sous-estimant la gravité de son état, et craignant surtout que l’affaire prenne le chemin des affaires publiques et qu’il en devienne victime comme cela avait été le cas lors de la poursuite du père de Jonathan qui l’accusait d’avoir rendu son fils autiste.

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Le docteur Benoît Raymond sentit sa fébrilité monter d’un cran lorsqu’il entendit la sonnerie du téléphone. L’appel venait sans doute du Programme d’aide aux médecins québécois. La docteure Daoust à laquelle Benoît s’était confié au sujet de son ami Mathieu Crevier, avait été claire: le médecin-conseil garderait le secret. Mathieu ne saurait jamais qu’un collègue avait sollicité pour lui l’aide du PAMQ.

Maladie, deuil, surmenage, conflit, plainte, poursuite et divorce étaient tous des événements de la vie des médecins qui nécessitaient une aide psychologique, un soutien et des éléments de solution réalistes.

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