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Enfin, Clotaire, qui avait quatorze ans et n'avait besoin ni de tuteur ni de conseil de régence puisqu'il était majeur, recevait la plus petite part, entre celles de Thierry et Childebert, entre la Somme et la basse vallée de la Meuse, avec une pointe méridionale correspondant au futur département de l'Aisne, et pour capitale Soissons. Cette exiguïté était compensée par l'aspect historique de ce royaume : il reproduisait en quelque sorte celui de Clodion, l'ancêtre qui avait occupé Paris et avait transmis à ses descendants la vallée de l'Escaut. Il renfermait d'ailleurs des cités gallo-romaines importantes, devenues sièges épiscopaux : Laon, Noyon, Cambrai, Arras, Thérouanne et Tournai. En outre, Soissons, avec son riche palais, avait été la résidence successive des proconsuls romains (Aétius, Égide, Paul, Syagrius) et de Clovis. Ce fut donc sans doute avec une légitime fierté que le garçon prit possession de cette ville vénérable.
Il est remarquable que, quels que fussent les emplacements des quatre royaumes, leurs capitales, Reims, Orléans, Paris, Soissons, étaient proches les unes des autres, et permettaient aux quatre frères de communiquer rapidement, et, pourquoi pas, de se surveiller mutuellement. Mais Thierry, constatant que Reims était trop excentrique, préféra résider plus habituellement à Metz.
Fait digne d'être noté : Clovis laissait à sa fille Clotilde, à titre de dot, un domaine comprenant la moyenne vallée de la Garonne, avec pour centre Toulouse, la capitale des rois wisigoths. Certes, elle ne régnait pas, mais elle le recevait en pleine possession, préludant à un type de succession qui s'exercerait durant tout le Moyen Âge, et par lequel, à défaut de fils, un duc ou un comte avait pour héritier légitime sa fille aînée ; on disait que la terre tombait de lance en quenouille.
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