Extraits

Dans le silence je perçois presque les battements de mon cœur. Et puis soudain une voix !

Mmm, une voix sublime, un peu rauque.

– Bonsoir Lily !

– Bonsoir monsieur…

Un rire bref et séduisant.

– Je vous donnerai mon nom si vous me donnez le vôtre.

Je pense à Amanda. Elle serait là, ma patronne me conseillerait de ne pas le faire. Je ne sais même pas si nous sommes censés nous parler.

Ça c’est trop tard, ça vient de commencer…

Je secoue la tête.

– Désolée, je ne peux pas, je n’ai pas le droit.

– Parfait, Lily ! Pour vous je serai donc Swan.

Je souris intérieurement. J’ai bien senti dans son intonation qu’il était mi-amusé, mi-contrarié.

– Comme dans Le Lac des cygnes ?

– Oui, Lily.

Là où un homme au charisme insoutenable dégrafe mon soutien-gorge en soufflant à mon oreille :

– Tu sais à quel moment précis j’ai eu envie de toi plus que tout, Lily ?

Je lui réponds que je ne sais pas et il me chuchote :

– Quand tu as passé une main dans mes cheveux à la fin de ta danse.

Il s’interrompt pour passer un doigt autour de mes lèvres, replace enfin une mèche de cheveux derrière mon oreille et ajoute :

– Je te jure que j’ai vraiment craqué à ce moment-là. Même si tout avait commencé dès que je t’ai vue avancer vers moi.

Je tremble contre lui. Le bandeau décuple les facultés de mon imagination. Tous mes sens sont en éveil…

– C’est pareil pour moi, Swan.

Ses larges mains effleurent mes seins dont les pointes sont ultra-sensibles. Ses doigts parcourent mes aréoles. Je le sens tourner autour de moi. Je reçois son souffle sur mon front. Il est en face de moi à présent. Je n’ai plus que ma jupe et ma culotte mouillée comme jamais.

Ce type me rend folle…

Les enceintes disséminées dans le salon de Swan diffusent « Sail » par Awolnation. Et les choses sérieuses commencent.

Swan me soulève par les hanches. J’ai l’impression d’être si légère entre ses mains. Et il m’entraîne avec aisance jusqu’à l’une des cloisons du salon contre laquelle il me plaque sans ménagement.

– Tu aimes ça, Lily ?

– Mmm, j’aime.

Mes yeux sont bandés, mes pieds ne touchent plus le sol et je remonte mes cuisses pour entourer ses reins avec mes jambes. Je suis de plus en plus excitée. Ma jupe est relevée sur mes hanches, mes cuisses sont écartées et je sens sa virilité prisonnière de son jean se presser contre mon string.

Swan bouge légèrement le bassin d’avant en arrière comme s’il me prenait déjà. Je sens ses cheveux frôler mon visage, descendre vers mon cou, puis je pousse un cri quand il se met à mordiller la pointe de mes seins à tour de rôle. C’est un peu douloureux, mais ça m’excite. Je gémis et je m’offre. Quand ses dents abandonnent un de mes tétons pour s’occuper de l’autre, les doigts d’une de ses mains s’amusent à tirer et à pincer celui qui attend le retour de sa bouche. Et ainsi de suite. Ça dure longtemps. J’expérimente l’impression paradoxale que ce qui fait un peu mal fait parfois beaucoup de bien !

Mon Dieu, c’est insoutenable…

J’ai envie de crier, j’ai envie d’obéir des heures à cet homme. J’ai compris qu’il a d’abord envie de me faire jouir sans me pénétrer, sans même glisser ses doigts entre mes cuisses. Il n’y a que ses dents et ses doigts qui s’occupent inlassablement de mes seins. Et le frottement régulier de son bas-ventre contre mon string qui ne cesse de glisser entre mes lèvres gonflées. Il veut me donner du plaisir comme ça et je sens que ça monte, j’ai l’impression qu’il pourrait me donner l’ordre de jouir sur-le-champ que cela déclencherait aussitôt une vague de spasmes en moi, me conduisant immanquablement à l’orgasme. Je n’ai jamais ressenti ça. C’est un mélange de douceur et de brutalité, il me domine et me respecte, je suis soumise et j’accepte. J’entends sa respiration s’accélérer. Je sais que je le rends fou et c’est comme s’il était sous mon emprise. C’est une joute de tous les plaisirs.