Extraits

Fengshui et vapeur de jade

En tant que maître-géomancien attaché au Bureau des rites du gouvernement, Ming Zhi se voyait missionné pour aller constater sur place ce qu’il en était. Car malgré les immenses progrès technologiques permis par l’exploitation du jade rouge, le peuple chinois respectait encore ses anciennes traditions : prières aux divinités, vénération des ancêtres, hommages aux esprits de la nature… Art antique destiné à concilier l’homme et le cosmos, le fengshui conservait sa prévalence concernant l’ensemble des travaux publics approuvés par les fonctionnaires impériaux. Mais les intérêts scientifiques et financiers de l’Empire entraient également en considération dans la quête d’équilibre et de complémentarité que symbolisait la figure du yin et du yang entremêlés.

L’Homme sans rivage

Toujours dans son ombre, il occupait une position privilégiée qui suscitait de vives jalousies au sein du petit cercle des influents de la ville. D’autant plus du fait de son statut d’automate. Et s’il était l’un des modèles les plus perfectionnés jamais conçus de la main de l’homme, cela n’en faisait pas un humain pour autant. A travers lui, le duc était devenu la cible de moqueries : il se murmurait parfois en ricanant que, sans lui, Nikolai serait perdu.

C’était, indéniablement, très loin de la vérité, Erland le savait. Cela dit, le majordome outrepassait quelquefois ses fonctions et ne se contentait pas de simplement gérer le carnet de rendez-vous du duc ou d’expédier les affaires courantes.