Commentaire de Rosalys

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Et encore un coup de cœur chez Séma Éditions ! Il s'agit d'un recueil de nouvelles Steampunk sorti début Septembre. À l'instar de Durarara !!, tome 1, c'était une lecture commune vraiment chouette avec Honey-Money ! Après, comme c'est sous forme de recueil, pas facile de donner un avis global sans viser certaines nouvelles. D'autant plus que je les ai toutes adorées au même stade, ce qui rendait la tâche plus difficile. Mais merci à elle pour sa patience. Et je remercie aussi Séma Éditions, plus particulièrement Michaël pour leur confiance.

Vu que c'est un recueil de nouvelles, chaque histoire est différente, bien qu'un lien subsiste entre elles. Avant de vous résumer cela avec mes mots, je vous pose d'abord la définition du genre Steampunk, pour ceux qui ne savent pas exactement ce que c'est : Le Steampunk est un courant présent dans les œuvres artistiques et le monde de la création, et qui renvoie à l'époque de la révolution industrielle en jouant sur une vision fantasmée de la place de l'Homme au sein d'une société automatisée. De façon plus précise, le Steampunk est un courant littéraire issu de la science-fiction. Dans ce récit, Delphine Schmitz nous mène dans une intrigue mêlant des inventeurs rivaux, un appareil photo atypique, un sous-marin performant, un musée des horreurs, des possessions et autres joyeusetés. Le tout relié par un mystérieux matériau...

Personnellement, j'ai connu le genre Steampunk à la Made In Asia 2015, puisque mon meilleur ami en était fan. Nous nous sommes arrêtés sur un stand avec de vieilles montres aux rouages visibles, vieilles lunettes, et d'autres objets aussi intrigants. C'est là que j'ai à peu près eu vent de l'existence de ce courant, mais je n'en avais jamais lu avant aujourd'hui. (Peut-être vu en film mais pas sûre !). Enfin bref, tout ça pour vous dire que c'était une semi-découverte vraiment agréable.

Le scénario de chaque histoire est tellement bien ficelé que j'ai cru, à certains moments, que je lisais bel et bien un roman, divisé par plusieurs chapitres et non pas des récits courts indépendants. Pourtant, les liens entre eux est établi avec tellement de dextérité que l'on est pris facilement dans cette lecture. À plusieurs reprises, j'ai été bluffée par la capacité de l'auteure à nous surprendre par ses rebondissements très cohérents et aussi inattendus les uns que les autres. Chaque fin est constituée d'un retournement de situation, d'informations supplémentaire, d'événements que personne ne soupçonnait. Ce courant littéraire s'est avéré être plus qu'un vrai plaisir ; j'ai comme l'impression que ça va prendre de l'ampleur. Depuis que j'ai refermé le livre de Delphine, je n'ai plus qu'une envie : en lire encore ! Cela m'a donnée envie de découvrir d'autres romans, recueils de nouvelles (ou autre) sur le même thème. C'est dommage qu'il n'en existe pas énormément en librairie mais je suppose qu'en cherchant bien, il me sera plus facile d'en trouver. Par ailleurs, la dernière sortie de Le Héron d'Argent porte sur le Steampunk... Je me laisserais bien tenter ! Pas vous ?

La plume de l'auteure est un plaisir divin, et je ne pèse pas mes mots. Sa façon d'écrire est riche de vocabulaire, j'adule ses tournures de phrases... Bref, je suis charmée ! Un roman très bien écrit, sans aucune maladresse, selon moi. Parfois des mots étranges, reliés au genre, utilisés et dont on a du mal à saisir le sens mais à part cela, ce recueil atomique dépote, les gars ! Ce que je trouve impressionnant, c'est le message cachant une morale. Parce que oui, ce livre mène également à la réflexion en ce qui concerne l'Homme : son désir mégalomane, son irrésistible envie de découvrir des choses avant les autres, son égoïsme, son héroïsme, son envie à vouloir sauver les autres, à chercher la perfection, à se dépasser les uns, les autres, leur besoin de contrôle. Chaque histoire a un thème et ce thème définit sur quoi se portera le questionnement de soi dans le titre. Ce n'est qu'après lecture de la nouvelle, quand on a pris assez de recul, qu'on se dit « Ah oui, j'ai compris son sens caché... ». L'auteure sait comment manier les pensées et ressentis de son lecteur !

Ce qu'il y a de bien dans ce recueil, aussi, ce sont tatata... les personnages ! Souvent, c'est un point fort dans un roman ou une nouvelle. Faut que les protagonistes soient réalistes, qu'on sache s'identifier, s'y attacher ou les comprendre. Ici, Delphine Schimtz a réalisé tous ces exploits. Tout d'abord, je suis fort fan de Pohligraf, l'un des deux inventeurs de la toute première nouvelle parce que le charisme qu'il dégage m'a tout de suite happée. C'est un homme beau, arrogant et prêt à tout pour écraser son rival. Je m'y suis accrochée parce qu'en général, ce genre de personnage me fait bien marrer. C'est difficile d'expliquer ce que je ressens sur lui sans spoilers ! Sinon, j'aime énormément Louise (la jolie dame sur la couverture magnifique, bravo Fleurine !). C'est une jeune femme forte, déterminée et très intelligente. Pleine de ressource, elle n'hésite pas à aider le Capitaine de Hauban à la première occasion. Il est très rare qu'une femme fasse ce qu'elle réussit à exécuter, mais malgré les critiques à ce sujet, Louise ne baisse jamais les bras. Elle mord. Et son secret la rend vraiment unique... Aussi, j'ai adoré le sauveur nocturne dans une nouvelle sur Barbe Noire ! Oui, je parle bien du pirate ! Il y a tellement d'intrigues et de personnages que je ne pourrais parler de tout le monde... Mais ce personnage, policier la journée et une sorte de « batman » la nuit m'a vraiment plu ! Enfin, le terme batman est mal utilisé puisque le personnage est plutôt déguisé en ptéranodon, original, n'est-ce pas ? Son humanité et son passé m'ont émue, c'est un des protagonistes que j'admire le plus dans ce recueil.

La cerise sur le gâteau : la dernière nouvelle. Elle arrive avec subtilité, nous rendant confus par son début atypique. Différente des autres histoires, celle-ci nous emmène en fait au bout du fil rouge. Imaginez que tout ce que vous veniez de lire était en fait relié par cette petite ficelle et plus vous avancez dans les récits, plus vous ramenez l'objet à sa source. En effet, la dernière nouvelle est la boule de laine expliquant tout ce qui vient de se passer, nous faisant enfin comprendre le pourquoi du comment. Pas une fois je n'avais pensé à une fin de la sorte. Pourtant, elle m'a laissée un très bon souvenir, c'est un recueil de nouvelles qui laisse sa trace avec force.

Grosso modo, si vous aimez beaucoup la Science-fiction et que vous désirez connaître un genre qui lui est dérivé, tel que le Steampunk, n'hésitez pas à y faire une entrée en douceur par ce recueil, signé Delphine Schimtz et Séma Éditions, une de mes maisons d'édition préférées ! Leurs sorties me provoquent à chaque fois un sentiment différent. J'espère que cela sera votre cas, à vous aussi ! Faîtes quand même attention aux fioles que vous ingurgitez...