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Ils trouvaient étrange qu’aucune autre espèce ne crie dans les ténèbres, n’émette des ondes radio et du bruit dans le Noir infini. La vérité, nous la découvrîmes lorsque nos longs navires sillonnèrent les océans de la nuit pour planter nos drapeaux sur des rivages lointains. Et elle était simplissime. Nous étions les premiers.
Afficher en entierLe futur n'arrive qu'en temps et en heure, mais les scholiastes nous apprennent qu'il y a de nombreux avenirs possibles, et que c'est la déferlante des vagues du temps et des possibilités contre un interminable présent qui fait le monde. Ce n'est donc pas le futur qui est présent dans le Temps éphémère, mais les futurs. La liberté-de pensée et d'action-est garantie parce que l'avenir ne l'est pas. Il n'y a pas de prophéties, seulement des probabilités. Pas de destin, seulement le hasard. Le présent n'est pas le moment où nous vivons, mais ce que nous faisons.
Afficher en entierCe fut le premier de nombreux dîners. À Borosevo et ailleurs. Je sentais l'attitude de Valka à mon égard changer. Je n'étais plus le barbare, le boucher du Colosso. Je suis incapable de vous dire à quel moment cela a commencé-à Ulakiel ou plus tard-, mais lorsque nous retournâmes à ses appartements ce soir-là, elle me laissa avec un sourire et des mots doux, la promesse que nous reparlerions le lendemain.
Afficher en entierVous vous êtes déjà demandé ce que cela faisait de vivre au cœur d'une épidémie sans courir le moindre risque?
J'avais l'impression d'être un fantôme. La biochimie quasi extraterrestre de mon corps-résultat de millions de marks impériaux de modifications et combinaisons génétiquesvpratiquées sur des dizaines de générations-me protégeait des plaies purulentes, des nécroses et des toux sanguinolentes.
Afficher en entierTrois jours et trois nuits ont passé depuis que j'ai posé mon stylo. J'ai longtemps réfléchi à la manière de relater ces jours et ces années perdus dans les rues de Borosevo. On raconte que lorsqu'il était enfant, un fidèle archonte de son père avait enfermé le prince Cid Arthur dans un palais où il vécut à l'abri de la mort, des maladies et de la pauvreté, car l'oracle avait prophétisé que s'il était témoin de la laideur du monde, Cid Arthur renoncerait au trône de son père et deviendrait prêcheur. Cette histoire m'avait fait beaucoup réfléchir car j'avais moi aussi grandi dans un palais, ce qui ne m'avait pas empêché d'être familier de la pauvreté, de la maladie et même de la mort, ayant vu partir ma grand-mère, puis mon oncle Lucian dans un accident de navette. Longtemps, l'aveuglement d'Arthur m'avait semblé illogique.
Aujourd'hui, je le comprends.
Afficher en entierLes marks ont bien plus de valeur que l'or et sont plus faciles à transporter, puisqu'ils se résument à des données sur un compte. La difficulté consistait à les virer sans se faire remarquer. Les logothètes de père, ainsi que les secrétaires de ses différents ministres-sans parler du Trésor-avaient bien d'autres préoccupations, mais le risque existait qu'un clerc trop zélé regarde d'un peu trop près mes allocations et les divers comptes d'urgence ouverts à mon nom. Et puis, il se pouvait également que mon père me fasse étroitement surveiller, mais c'était peu probable
Afficher en entierJe ne doute aucunement que ce tome ramassera la poussière dans les archives où je l'abandonnerai, un manuscrit parmi des milliards, sur Colchis. Oublié. Pour le mieux, peut-être. Les mondes ont connu assez de tyrans, assez de meurtriers et de génocides.
Afficher en entier"Le futur n'arrive qu'en temps et en heure, mais les scholiastes nous apprennent qu'il y a de nombreux avenirs possibles, et que c'est la déferlante des vagues du temps et des possibilités contre un interminable présent qui fait le monde. Ce n'est donc pas le futur qui est présent dans le Temps éphémère, mais les futurs. La liberté _ de penser et d'action _ est garantie parce que l'avenir ne l'est pas. Il n'y a pas de prophéties, seulement des probabilités. Pas le destin, seulement le hasard. Le présent n'est pas le moment où nous vivons, mais ce que nous faisons."
Afficher en entierNous vivons dans des histoires, dans lesquelles nous sommes soumis à des phénomènes qui dépassent les mécanismes de l'espace et du temps. La peur et l'amour, la mort, la colère et la sagesse font autant partie de notre univers que la lumière et la gravitation. Les anciens les appelaient les dieux, car nous sommes leurs créatures, modelés par leurs vents. Tamisez les sables de tous les mondes, examinez tous les grains de poussière de l'espace, vous ne trouverez aucun atome de peur, pas un gramme d'amour, de drame, ni de haine. Et pourtant, ils sont là, aussi incertains et invisibles que le plus petit quantum, mais tout aussi réels. Et comme ces quanta, ils sont gouvernés par des principes qui nous dépassent.
Quelle est notre réponse à ce chaos?
Nous bâtissons un empire plus grand que tous ceux qui ont été. Nous ordonnons l'univers, nous modelons la nature extérieure pour qu'elle corresponde à des lois intérieures. Nous faisons de notre Empereur un dieu afin qu'il nous protège et commande au chaos de la nature. La civilisation est une prière: avec les actions adéquates, pensons-nous, il sera possible d'apporter la paix et le calme que désire ardemment tout cœur décent. La nature résiste, cependant, car même dans le cœur d'une ville comme Meidua, même sur un monde aussi civilisé que Delos, il reste possible pour un jeune homme de prendre le mauvais virage et de se retrouver devant les mauvaises personnes. Aucune prière n'est parfaite. Aucune ville.
Afficher en entierIl me baptisa Hadrian, un nom ancien qui n'évoquait plus rien, à part ces hommes qui l'avaient porté avant moi. Un prénom d'empereur, idéal pour diriger et être suivi.
Les prénoms sont dangereux, une malédiction qu'il faut mériter et fuir à la fois. J'ai eu une longue vie, plus longue que celles que garantissent les thérapies géniques des Grandes Maisons de la pairie, et j'ai porté de nombreux noms. Pendant la guerre, j'ai été Hadrian le Demi-mortel, Hadrian l'Immortel. Après la guerre, j'ai été le Dévoreur de soleil. Pour les pauvres gens de Borosevo, j'étais Had le myrmidon. Pour les Jaddiens, j'étais Al Neroblis. Pour les Cielcins, j'étais Oimn Belu, voire pire. J'ai été de nombreuses choses: soldat et serviteur, capitaine et captif, sorcier, savant et à peine mieux qu'un esclave. Mais avant cela, j'ai été un fils.
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