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Extrait ajouté par ilovelire 2020-08-16T22:39:16+02:00

Il existe un autre scénario pour ce samedi : tu dis que tu t’occuperas du petit déjeuner et me demandes de rester. Prends un café avec Esmeralda, je m’occupe des courses, dis-tu. À peine as-tu refermé la porte-moustiquaire derrière toi que nous nous mettons à parler. Je suis nouveau dans la scène, et Esmeralda me sert un café.

« Sois gentil avec lui, dit-elle, ne le fais pas souffrir.

— Mais je suis gentil avec lui.

— Tu l’aimes ?

— Si je l’aime ? Je suis fou de lui. »

Elle ne paraît pas satisfaite.

Deux autres matinaux pénètrent d’un pas mal assuré dans la cuisine et se servent un café.

« Mais compte-t-il vraiment pour toi ? », demande l’un d’eux.

Je peux rejouer cette scène dans mon esprit du matin au soir.

Tout m’indique que je compte pour toi. Et pourtant jamais un signe de ta part.

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Extrait ajouté par ilovelire 2020-08-16T22:38:45+02:00

Nous nous lançons des remarques de circonstance, tout comme le prof de tennis lance des balles à la vieille Mme Lieberman, qui essaye d’améliorer son coup droit après son opération et le rate huit fois sur dix. Malgré tout, je vis pour ces deux ou trois minutes d’échanges patauds, insipides : le week-end, le dernier film, les projets pour l’été qui ne se réalisent jamais, ta cuisse, mon tennis elbow, et encore ta cuisse, mon frère, ton frère. Je vis pour cela. Et c’est tout, oui c’est tout.

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Extrait ajouté par ilovelire 2020-08-16T22:38:31+02:00

Tu arrives à sept heures moins le quart et tu repars à huit heures vingt. À huit heures et demie tu es à la station de la 96e Rue, le journal du jour dans la main droite. Tu prends le métro direction downtown jusqu’à la 34e Rue, et là tu changes pour la ligne R ou la N uptown vers Queens. Je le sais, car je t’ai suivi un jour. Deux fois, en réalité. Je suis sûr que tu te fais couper les cheveux tous les week-ends, car ils sont toujours plus courts au début de la semaine. En allant chez ton coiffeur ou au retour, je parie que tu récupères les chemises que tu as données à la blanchisserie le samedi précédent et déposes le linge de la semaine. Je sais que tu fais laver tes chemises parce que tu ôtes tous les matins l’étiquette attachée au bouton du bas. Je suis à peu près certain que tu repasses ton pantalon tous les soirs avant de te coucher ou tôt le matin avant le tennis. Je t’imagine posant de temps à autre le fer à repasser pour avaler un bol de céréales protéinées. Tu ne fais jamais rien à la hâte ; tu fais tout en son temps, jusqu’à ta manière de ranger tes vêtements dans ton casier. Tu plies ton écharpe, suspends ta veste et ton pantalon sur le cintre que tu gardes dans ton casier, et finis par plier ton journal et le placer de telle façon qu’il ne se froisse pas et ne tache pas tes vêtements. Tout est minutieusement exécuté et calculé. Quand je me représente le genre d’activité qui est la tienne, je suis presque sûr que tu es actuaire, comptable ou encore l’employé tatillon d’un cabinet de brevets industriels soucieux d’éviter tout contact avec les clients.

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Extrait ajouté par ilovelire 2020-08-16T22:38:19+02:00

Tu ne parles à personne sur les courts. Un jour, j’ai entendu un homme plus âgé te demander si tu voulais disputer une partie avec lui. C’était culotté de sa part, car tu es un excellent joueur. J’ai envié ce courage. À peine en avait-il fait la demande que tu as souri et dit : « J’en serais ravi. » J’ai envié cette réponse que tu lui avais donnée. Il m’a fallu un an pour comprendre que ce j’en serais ravi n’était qu’une ruse polie, qui signifiait jamais.

Tu es toujours si silencieux. Quand tu t’accordes deux minutes de repos après les étirements, avant de jouer, tu t’immobilises et restes en contemplation devant les arbres, le regard vide, presque désespéré, qui t’emmène si loin. Tu as un visage triste et blême. Tu n’es donc pas heureux ? ai-je envie de te demander. Aimes-tu vraiment jouer au tennis ?

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Extrait ajouté par ilovelire 2020-08-16T22:38:01+02:00

Il m’a fallu un certain temps pour me douter que cette félicité n’était pas feinte. Le moindre regard de ta part, le plus bref salut, peuvent m’apporter un élan de bonheur qui dure une journée entière. Même si je ne peux jamais te toucher, il me suffit de te regarder pour me sentir heureux. Te désirer me rend heureux. Imaginer que je pourrais voler une fraction de seconde pour poser ma joue sur ta poitrine mouillée quand tu sors de la douche compte davantage et m’enchante plus que tout ce que j’ai pu désirer ou faire depuis bien longtemps. Je pense à ta peau du matin au soir, j’y pense sans cesse.

Parfois, le travail s’interpose. Le travail m’occupe. Il est mon écran. Ma vie tout entière est un écran. Je suis un écran. Le vrai moi n’a pas de visage, pas de voix, il n’est pas toujours avec moi. Tel le tonnerre après l’éclair, le vrai moi pourrait être loin, à mille lieues. Parfois, il n’y a pas de tonnerre. Juste l’éclair, puis le silence. Quand je te vois, il y a l’éclair, puis le silence.

Je voudrais le clamer. Mais il n’y a personne à qui en parler. Le seul qui me vient à l’esprit est mon père, et il n’est plus en vie. Il t’aurait plu. Et tu lui aurais plu.

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Extrait ajouté par ilovelire 2020-08-16T22:37:50+02:00

Je ne sais rien de toi. Je ne connais ni ton nom, ni où tu habites, ni ce que tu fais. Mais je te vois nu tous les matins. Je vois ta bite, tes couilles, ton cul, tout. Je sais comment tu te brosses les dents, comment ton omoplate saille puis se rétracte quand tu te rases. Je sais que tu as l’habitude de prendre une douche rapide après t’être rasé et que ta peau rougeoie quand tu en sors, je sais exactement comment tu drapes une serviette autour de ta taille et, pendant un court instant que j’attends désespérément chaque matin dans le vestiaire du tennis, comment tu la laisses choir sur le banc et te dresses entièrement nu après t’être séché. Même quand je ne regarde pas, j’aime savoir que tu es nu près de moi, j’aime penser que tu veux que je sache que tu es nu, que tu ne peux ignorer l’envie folle que j’ai de ton corps et que tous les soirs je m’endors en m’imaginant lové dans tes bras et toi dans les miens. Je sais quel savon tu utilises et combien de temps tu mets à te peigner quand tes cheveux sont encore mouillés, comment tu enduis de crème tes coudes, tes genoux, tes jambes, et l’espace entre chacun de tes orteils délicats, généreusement mais sans gaspiller la crème, que tu conserves dans ton casier.

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Extrait ajouté par ilovelire 2020-08-16T22:37:17+02:00

Dès que je les aperçois à l’intérieur du restaurant je détourne les yeux et feins de contempler le menu affiché à l’entrée. S’ils me voient, ils penseront que je suis entré et sorti en coup de vent après avoir rapidement parcouru la carte. Pour éviter d’être surpris en train de m’enfuir, je m’attarde une fraction de seconde, prétendant relire une seconde fois le menu. Je mets mes lunettes, approche mon visage des suggestions du jour proposées dans une écriture manuscrite typiquement française sur la petite ardoise d’école accrochée à la porte, prends l’air captivé, conscient pendant tout ce temps que rien, pas un mot de ce que je lis, ne pénètre mon cerveau. À la fin, avec un hochement de tête imperceptible, qu’elle reconnaîtra comme mon habituel bof, je retire mes lunettes, les replace dans ma poche de poitrine, et sors, décidé à disparaître aussi vite que possible du quartier, de l’avenue, de la ville même. Mon petit numéro n’a pas dû prendre plus de cinq secondes.

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Extrait ajouté par ilovelire 2020-08-16T22:36:52+02:00

Ma mère s’apprêtait à l’entraîner dans le salon, mais il avait déjà repéré où se trouvait le secrétaire, l’avait ouvert, et sans demander l’autorisation, avait aussitôt entrepris de retirer les deux tiroirs étroits, grinçants et inhabituellement profonds. En un clin d’œil, il glissait sa main dans le vide laissé par les tiroirs et palpait au fond le renflement du cylindre du bureau, tâtonnant jusqu’à ce qu’il trouve le compartiment secret et, forçant un peu, en retire une petite boîte aux angles arrondis qui s’adaptait à la forme incurvée du secrétaire. Ma mère en resta bouche bée. Comment connaissait-il l’existence de ce coffret ? demanda-t-elle. Les grands ébénistes, généralement du Nord, probablement français, dit-il, s’étaient toujours flattés de pouvoir créer des coins secrets dans les endroits les plus inaccessibles ; plus le meuble était petit, plus la cachette était mystérieuse et ingénieuse. Et il avait autre chose à lui montrer, qu’elle ignorait probablement. « De quoi s’agit-il, signor Giovanni ? » Il souleva un peu le meuble et lui désigna des ferrures dissimulées.

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Extrait ajouté par ilovelire 2020-08-16T22:36:30+02:00

Mais peut-être ne revenais-je pas uniquement pour Nanni. Je revenais pour le garçon de douze ans que j’avais été dix ans plus tôt – sachant pourtant que je ne retrouverais ni l’un ni l’autre. Ce garçon avait maintenant grandi et portait une barbe rousse drue, quant à Nanni, il avait disparu et on ne devait plus jamais avoir de ses nouvelles.

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Extrait ajouté par ilovelire 2020-08-16T22:36:22+02:00

Je suis revenu pour lui.

Ce sont les mots que j’ai écrits dans mon carnet en apercevant enfin San-Giustiniano depuis le pont du ferry. Rien que pour lui. Pas pour notre maison, ni pour l’île, ni pour mon père, ni pour la vue du continent quand je m’asseyais dans la chapelle normande abandonnée, aux derniers jours de notre dernier été chez nous, me demandant pourquoi j’étais l’être le plus malheureux sur Terre.

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