Commentaire de Evonya

Je ne connaissais pas cet auteur qui s’est révélé une agréable surprise avec ce roman bien ficelé qui sème des retournements de situation et nous amène à douter de la santé mentale de Marnie Logan. Au début de l’histoire, son mari a disparu brutalement, laissant derrière lui une situation financière inextricable et qui l’oblige à jouer les escort girl pour le compte d’une sorte de mafieux, un dénommé Hennessy. Elle a deux enfants, une adolescente en crise et un petit garçon malade qui a un ami imaginaire qu’il appelle Malcolm. Sa vie, déjà difficile, se complique quand des hommes meurent autour d’elle, d’abord Quinn –l’homme de main de Hennessy- puis Hennessy lui-même , enfin le gardien de son immeuble. A chaque fois, ces hommes s’étaient montrés inquiétants, la malmenant, la menaçant. D’ici à ce que la police la considère comme coupable il n’y a qu’un pas. D’autant plus que, dans le même temps, Marnie a découvert que son mari avait eu l’intention de lui offrir un cadeau particulier : le livre de sa vie en quelque sorte et qu’il avait voulu rencontrer tous ceux qui avaient croisé le chemin de Marnie. O’Loughlin, son psychologue, le seul homme en qui elle a confiance, se charge alors de contacter ces personnes et s’aperçoit que certains d’entre eux ont peur de Marnie, persuadés qu’elle leur a fait du mal. Pire, il découvre que Marnie a souffert dans son enfance d’un dédoublement de la personnalité et que son double s’appelle Malcolm… Devant ces faits à charge, Marnie doute d’elle-même. Deviendrait-elle folle ? Parfois, elle a la sensation d’être épiée, que quelqu’un dans l’ombre tire des ficelles. On le voit, Michael Robotham nous plonge dans un univers trouble ; ce roman où régulièrement une voix se fait entendre –est-ce Malcolm le double de Marnie ou l’ombre qui scrute Marnie ? – nous tient en haleine jusqu’au bout et joue avec nos nerfs. Et quand on croit que le suspense est terminé, la dernière répartie de l’inspecteur qui a enquêté sur les meurtres, vient à nouveau jeter la confusion sur la personnalité de Marnie. Du grand art.