Extraits

Parfaitement à l'aise dans l'unique fauteuil que comportait l'aérobulle, Maorha Beckle sélectionna sur le cadran les coordonnées du laboratoire de son père et enfonça la touche de départ, après avoir bouclé le harnais de sécurité. Un léger bourdonnement naquit à l'intérieur de la bulle transparente qui s'élança aussitôt sur la piste magnétique qui lui était réservée.

Personne n'avait remarqué le décollage d'un des modules de sauvetage, au sommet de la tour-laboratoire... Et quand la police arriva sur les lieux, une dizaine de minutes seulement après le décollage de l'astrojet ennemi, il n'y avait plus trace des deux humanoïdes ni dans la tour ni ailleurs..

La brute se déplaça rapidement jusqu'à une porte marquée : Secrétariat -Archives -Entrée interdite, et traversa le panneau de bois exactement comme si celui-ci n'avait pas existé. La jeune femme, qui opérait devant le sélecteur de dossiers magnétiques, ouvrit une bouche démesurée sur un cri qui ne parvenait pas à franchir sa gorge, et recula jusqu'au fond du local, avant de s'évanouir

Lood Grifton se précipita brusquement vers le bureau et arracha un des tiroirs. Quand il se redressa, l'humanoïde s'était mis en marche vers Jason Beckle qui recula jusqu'à ce que son dos heurte la paroi transparente de la salle

A l'intérieur de la vaste plate-forme terminale, parfaitement insonorisée, personne n'avait encore remarqué le drame qui venait de se jouer huit cents mètres plus bas. Lood Grifton écoutait attentivement ce que disait son correspondant. Quand Jason Beckle leva les yeux vers lui, les traits de l'assistant étaient contractés

Complètement paralysé par une angoisse atroce, Zuck ne réagissait plus. Son subconscient lui criait de fuir, mais ses membres ne répondaient plus. Il tira encore en direction de la plus proche des deux créatures, mais sans vraiment se rendre compte de ce qu'il faisait. Comme la première fois, la décharge enveloppa la puissante silhouette sans l'affecter le moins du monde. C'était ahurissant

Mais les étranges créatures avançaient toujours. Zuck se demanda s'ils comprenaient seulement la langue qu'il avait utilisée. Ils n'étaient plus qu'à une vingtaine de mètres, et il renouvela son ordre en galactéen, la langue utilisée dans toute la Voie lactée, sans obtenir plus de résultat

Il était encore à mi-chemin de l'appareil aux formes élancées, posé verticalement sur l'aire bétonnée, quand le sas s'ouvrit à la base de l'astrojet. Obéissant à une sorte de réflexe incontrôlable, Zuck dégagea son pistolet thermique en voyant une forme apparaître en plein soleil

Lood Grifton ne répondit pas. Debout devant le pupitre d'un terminal constellé de voyants lumineux, il procédait à une série de calculs dont les résultats s'inscrivaient sur un écran fluorescent, placé sur sa droite.

Son visage maigre fut soudain envahi par une expression bizarre. Les doutes revenaient de nouveau... Jusqu'à maintenant, il ne s'était pas posé de questions sur la finalité des recherches entreprises. Mais, aujourd'hui qu'elles débouchaient sur quelque chose d'extraordinaire, la peur le prenait au ventre... L'incertitude s'insinuait en lui.