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Extrait ajouté par goretti 2012-08-20T03:23:37+02:00

Il n'avait pas encore pu l'abattre puisqu'il avait plu tous les jours depuis presque deux semaines. Cette vache avait dépassé dix ans et ne donnait plus de lait. S'il attendait encore, les ouvriers commenceraient à murmurer qu'il gaspillait de l'argent à nourrir une vache devenue bonne à rien ; puis ils viendraient se plaindre parce qu'elle se sauvait plus souvent que les autres - ce qu'elle faisait, en effet, pour suivre les membres de la famille jusqu'au porche de la maison. Aucun trou, aucune brèche dans les haies et les clôtures ne lui échappait ; elle les repérait d'instinct. Le soir, la famille se retrouvait dans la bibliothèque ; lui lisait Platon, sa fille dévorait ses éternels romans à l'eau de rose - ils avaient depuis longtemps renoncé à découvrir où elle les trouvait - et sa femme avait le nez plongé dans un magazine de mode (quand ce n'était pas la tête sous l'oreiller à cause de ses migraines)... lorsque, soudain, retentissait le meuglement familier de Dierdre la vache - ainsi nommée en souvenir d'une des premières héroïnes de ces romans que lisait sa fille ; venait ensuite le battement régulier de sa tête contre la vitre, et sa femme posait son livre en gémissant :

- Elle va finir par casser la fenêtre... Quand nous débarrasseras-tu de cette vache ?

La grande trace humide des naseaux de l'animal s'étalait sur la vitre. Alors il se levait, en évitant le regard de sa fille. Lui et elle adoraient voir la vache pousser en vain contre la fenêtre et s'étonner toujours de cet obstacle invisible. Il sortait pour la ramener au pâturage ou à l'étable, pendant qu'à l'intérieur sa femme tempêtait ; ah, il ne valait pas tripette comme fermier ! N'importe qui aurait abattu cette vieille vache depuis longtemps ; lui gâchait des tonnes de nourriture à engraisser un animal qui ne donnait plus de lait ou qui le donnait si maigre qu'on ne se fatiguait même plus à le baratter ; d'ailleurs cette vache causait plus de tracas à elle seule que toutes les bêtes de la ferme réunies. À la fin sa fille se levait en jetant un regard noir à sa mère ; à son tour, elle sortait et, son livre sous le bras, allait un moment sans but autour de la ferme, mais ses pas la guidaient invariablement du côté de la vache. Souvent, il entrait dans l'étable pour trouver sa fille assise, le dos appuyé contre le flanc brun doré de la vache ; elle lisait Tris, Sous l'ombre, Minerve ou Une fois dans la vie; chaque fois il l'avertissait :

- Il ne faut pas trop s'y fier, elles donnent des coups de pied. Nous avons perdu plusieurs hommes comme ça, d'un coup de sabot à la tête.

Toujours, elle répondait :

- Elle ne s'attaquera pas à moi.

Et elle tournait une page. Jamais cette bête ne lui lançait de coup de sabot. Quand sa fille lisait ou même s'endormait adossée contre elle, la vache bougeait à peine, comme plongée dans un rêve. Sa femme et sa fille se querellaient constamment ; cette hostilité s'était installée dès le moment de sa naissance, mais aujourd'hui c'était pire que jamais... Le matin, il découvrait souvent sa fille endormie dans la stalle de Dierdre ; elle dormait, le bras autour du cou ou la main posée sur le sabot de la vache couchée près d'elle.

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