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Extrait ajouté par Underworld 2020-01-09T22:32:46+01:00

** Extrait offert par Jennie Lucas **

1.

Pour Hallie Hatfield, rien n’était plus important que la famille.

Avoir une famille, c’était avoir un foyer. Être toujours en sécurité, même quand les temps étaient durs et que l’argent manquait. Parce que les membres d’une famille prenaient soin les uns des autres.

Hallie avait grandi dans une vieille maison en bois construite par son arrière-grand-père, auprès de ses parents et de son frère. Et, dès sa plus tendre enfance, elle avait toujours su comment elle voulait que se déroule sa vie.

Elle se marierait et aurait des enfants, qu’elle élèverait comme ses parents avaient élevé les leurs : avec peu d’argent mais beaucoup d’amour. Son mari et elle vivraient dans un petit cottage plein de rires et de musique, tout près de la maison de ses parents, dans les collines des Appalaches où elle était née. Parce que rien n’était plus important que la famille.

Hélas ! alors qu’elle n’avait que dix-neuf ans, sa vie avait basculé dans le chaos. Elle avait perdu et sa famille, et son foyer. Aujourd’hui, à vingt-quatre ans, la seule famille qui lui restait était le bébé qu’elle tenait dans ses bras. Elle vivait à New York, sans travail ni argent, et risquait de perdre son logement.

Une solution s’offrait à elle, mais elle refusait de l’envisager.

— Non, certainement pas ! dit-elle à ses amies. Parler à mon ancien patron de son bébé ? Après la façon dont il m’a traitée ? Jamais !

Les deux autres femmes échangèrent un regard. Elle les avait rencontrées quelques mois plus tôt, au sein d’un groupe de soutien pour mères célibataires, grâce à une amie commune qui s’était aperçue qu’elles attendaient toutes trois leur premier enfant et qu’aucun des pères n’en avait été informé.

Hallie avait fait ce choix pour d’excellentes raisons. Elle s’était toujours efforcée d’être gentille et tolérante, mais elle haïssait Cristiano Moretti. Après ce qu’il avait fait, il ne méritait pas de savoir qu’il avait un fils de trois mois.

— Mais c’est son père, dit doucement Tess Foster. Et tu as besoin d’aide, Hallie. Il est tout naturel que tu lui en demandes.

Tess était une rousse au cœur tendre, qui travaillait dans la boulangerie de son oncle. Elle aussi tenait un bébé dans les bras.

Lola Price, elle, était blonde, impétueuse et encore enceinte. Elle lança :

— Si tu n’obtiens pas de pension alimentaire, c’est que tu es une imbécile. Est-ce que tu en es une ?

Hallie grinça des dents. Elle s’était déjà posé la même question, et y avait répondu par l’affirmative. Elle s’était laissé convaincre par son patron, un magnat de l’hôtellerie, de renoncer à son vieux rêve de construire une famille et un foyer pour vivre une nuit de passion – une soirée, plutôt, puisqu’il l’avait chassée de son lit à minuit. Le lendemain matin, elle avait été renvoyée de son poste de femme de ménage. Pour s’éviter le désagrément de la croiser dans les couloirs de son hôtel, cet égoïste l’avait jetée à la rue, puisqu’en même temps que son emploi elle avait perdu son logement de fonction.

Hallie posa les yeux sur le bébé potelé qui dormait dans ses bras. Elle l’aimait avec toute la force dont elle était capable. Elle avait toujours rêvé d’avoir des enfants, et maintenant assurer le bonheur et la sécurité de Jack était son seul but.

— Tu n’as aucun endroit où dormir ce soir, remarqua Tess. À moins que tu portes plainte contre ton propriétaire.

— Et tu ne peux pas venir chez moi, ajouta Lola.

Comme à son habitude, elle ne fournit aucune explication.

— Ma tante et mon oncle n’accepteront jamais de t’héberger ! soupira Tess. Ils menacent déjà de me mettre à la porte. Si tu n’avais pas déchiré le chèque que ton patron t’avait donné en plus de tes indemnités de licenciement…

— J’ai ma fierté, lança Hallie en relevant le menton.

— Mais c’était un chèque de cent mille dollars ! dit Tess.

— Et ce n’est pas ta fierté qui va nourrir ton enfant, renchérit Lola d’un ton acerbe.

Hallie sentit ses épaules s’affaisser. Lola n’était pas aussi douce et réconfortante que Tess, mais elle avait l’art de vous forcer à affronter les vérités les plus désagréables.

Après avoir été renvoyée, Hallie avait ouvert l’enveloppe contenant ses indemnités de licenciement et y avait trouvé un second chèque, signé par Cristiano lui-même. Comme s’il pensait qu’en se débarrassant d’elle, il pourrait soulager sa conscience. Le cœur brisé, elle l’avait rageusement déchiré.

Bien sûr, à l’époque, elle ne savait pas qu’elle allait tomber enceinte. Mais maintenant, elle se rendait compte que cet argent aurait pu transformer sa vie et celle de Jack et, malgré sa fierté, elle aurait tout donné pour le récupérer.

— Viens, dit Lola en se levant d’un bond. On y va.

— Où ça ?

— Voir le père de ton bébé. C’est la seule solution.

Son amie avait sans doute raison, mais à la perspective d’affronter Cristiano Hallie perdit tout courage.

— Je ne peux pas.

— Pourquoi ?

— Parce que je n’ai rien représenté pour lui, sinon un trophée de plus à son tableau de chasse. Il s’est montré cruel…

— Cruel ? Tu ne m’avais jamais dit ça. Il t’a frappée ? Menacée ?

— Bien sûr que non, répondit Hallie, désarçonnée. Il m’a… ignorée.

Les épaules de la jolie blonde se détendirent légèrement.

— Un vrai salaud ! Tu es certaine qu’il est le père ?

— Oui, et je le regrette vraiment !

— Alors, fais-le payer, répliqua Lola, implacable. Demande au moins une pension alimentaire.

— Je ne peux pas.

— Tu n’as pas le choix. Tu n’as aucune famille. Est-ce que tu veux dormir dans un foyer pendant que ton ex vit dans un hôtel de luxe et s’offre des magnums de champagne ?

À ces mots, Hallie eut un petit hoquet.

— Et on ne sait jamais, renchérit Tess. Il pourrait être heureux d’apprendre qu’il a un enfant. Je sais bien qu’il t’a chassée, cette nuit-là, et que depuis il n’a répondu à aucun de tes messages, mais il pourrait avoir une raison parfaitement…

Elle ne termina pas sa phrase. Aussi gentille soit-elle, Tess n’était pas naïve à ce point.

Non. Hallie ne pouvait pas retourner dans l’hôtel où elle avait travaillé afin d’implorer l’aide de cet homme insensible et arrogant. Jamais elle ne supporterait qu’il rejette son bébé comme il l’avait rejetée.

Et pourtant, Lola avait raison. Jusqu’ici, elle était parvenue à survivre, portée par sa fierté. Mais après cette algarade avec son propriétaire, elle n’avait même plus de logement.

— Très bien, dit-elle d’une petite voix.

— Tu vas le faire ?

— Tu as raison. Je n’ai pas le choix.

Les trois amies quittèrent la pièce au sous-sol de la salle communale où se réunissait le groupe de mères célibataires et s’entassèrent dans un taxi, avec les deux bébés et la poussette pliante de Jack. Quand le véhicule les déposa devant l’immense hôtel de luxe de Midtown, dans l’air chaud de cette soirée de juillet, Hallie regrettait déjà sa décision.

Tess rejeta la tête en arrière pour regarder l’immeuble qui abritait le Campania Hotel.

— C’est lui qui dirige tout ça ?

— Non. L’hôtel lui appartient.

Les deux femmes se tournèrent vivement vers elle. Lola, qui n’était pourtant pas facile à impressionner, ouvrait des yeux grands comme des soucoupes.

— Ton ex est Cristiano Moretti ?

Hallie acquiesça.

— Je pensais que c’était le directeur de l’hôtel, dit Tess.

— Ça n’a pas la moindre importance, reprit Lola avec fougue. Demande ce qui te revient de droit. Pour Jack.

Hallie passa lentement devant les néons étincelants du Blue Hour, le club de jazz de l’hôtel où elle avait jadis rêvé de se produire. Mais en cet instant, sa carrière avortée de chanteuse était la dernière chose à laquelle elle pensait.

Si Cristiano refusait de la voir ? Pis encore, s’il exigeait de faire valoir ses droits en apprenant qu’il était père ? Si seulement elle parvenait à le convaincre de lui donner un chèque du même montant que celui qu’elle avait déchiré, sans devoir fournir la moindre explication…

Elle jeta un coup d’œil derrière elle.

— Vous venez avec moi ? demanda-t-elle, étonnée.

— Pour que tu ne te dégonfles pas, dit Lola.

— Et que tu ne te sentes pas seule, ajouta Tess.

Elle prit une profonde inspiration et s’engagea dans l’énorme porte à tambour qui desservait le hall du Campania. Elle s’arrêta dans le hall, au milieu d’un flot de clients élégants et fortunés.

— Quel est le problème ? demanda Lola.

— Tu ne peux pas simplement monter jusqu’à sa chambre ? ajouta Tess.

— Non. Il y a un système de sécurité. L’ascenseur ne fonctionne qu’avec son empreinte digitale.

— Appelle-le, alors.

— Je n’ai pas son numéro. Nous n’avons jamais…

Comme elle hésitait, Lola fronça les sourcils.

— Tu n’étais que la bonne, c’est ça ?

Hallie baissa les yeux, les joues en feu. Quand elle travaillait ici, elle était séparée de Cristiano par une bonne dizaine de responsables. Elle dit faiblement :

— Je peux laisser un message à sa secrétaire, ou…

Elle s’arrêta net. Cristiano venait de sortir de l’ascenseur au premier étage, qui était ouvert sur le hall.

Toutes les têtes se tournèrent aussitôt vers lui. Il descendit l’escalier qui menait au rez-de-chaussée, suivi de son escorte : un magnifique top model boudeur, vêtu d’une robe très courte en lamé or, deux assistants et un garde du corps.

Soudain, pour Hallie, plus rien n’exista sinon… lui.

Cristiano Moretti était large d’épaules et ténébreux. Si son habit de soirée impeccablement coupé lui donnait une apparence policée, sa mâchoire volontaire ombrée de barbe naissante et ses yeux noirs étincelants trahissaient un tempérament fougueux. Elle frissonna, tiraillée entre la peur et le désir, submergée par les souvenirs de la nuit où il l’avait séduite, et qui avait bouleversé tout son univers.

C’était à elle qu’incombait parfois la tâche de faire le ménage dans l’appartement-terrasse du magnat italien, qui n’était occupé que quand il était en ville. À force d’épousseter des photos de Cristiano, elle avait commencé à s’intéresser à lui. Elle était allée jusqu’à s’imaginer qu’en plus d’être scandaleusement beau Cristiano était aussi un homme honorable et bon. Elle s’était trompée.

Elle cligna des yeux, revenant au présent. Cristiano souriait comme s’il n’avait aucun souci au monde. Lola avait raison : pendant qu’elle luttait pour survivre, il n’avait cessé de s’amuser, oubliant jusqu’à son existence.

Quand il se tourna pour parler à sa cavalière, Hallie désigna la poussette à Lola.

— Garde un œil sur Jack.

— Il va vouloir rencontrer son fils, remarqua-t-elle.

— Je lui annoncerai la nouvelle à ma façon.

— Tu ferais mieux de…

Tess interrompit son amie.

— Laisse-la faire.

Hallie la remercia du regard et alla se planter au beau milieu du hall, le cœur battant la chamade.

Si elle avait su que cette journée se terminerait par un face-à-face avec son ancien amant, elle aurait mis du rouge à lèvres et enfilé quelque chose de plus élégant que cette vieille robe en coton délavé. Il suffirait à Cristiano d’un seul regard pour se demander comment elle avait bien pu finir dans son lit. Mais elle ne pouvait rien y faire et, après tout, elle n’avait pas l’intention de renouer avec lui.

Quand Cristiano et sa suite approchèrent, le garde du corps tendit le bras pour l’écarter.

— Excusez-nous, mademoiselle.

Soudain, les yeux de Cristiano se rivèrent aux siens. Il se figea pendant une fraction de seconde avant de crisper la mâchoire et d’avancer vers elle.

— C’est bon, Luther, dit-il à son garde du corps. Qu’est-ce que vous faites ici, Hallie ?

Elle fut presque étonnée qu’il se rappelle son prénom. Quand il s’arrêta tout près d’elle, elle fut traversée par un frisson importun. Son regard était si pénétrant qu’elle eut presque envie de tout lui avouer – pas seulement qu’elle avait donné naissance à son enfant, mais aussi qu’il lui avait brisé le cœur.

— Il faut que je vous parle, dit-elle. En privé. J’ai quelque chose d’important à vous dire.

Une ombre traversa son visage.

— Ce n’est pas une bonne idée. Dites-le-moi ici.

— Au milieu du hall ?

Elle sentit ses joues s’embraser. Tout le monde les regardait, en se demandant sans doute comment une fille aussi mal fagotée qu’elle l’était osait s’adresser à Cristiano Moretti. Elle eut soudain envie de s’enfuir en courant et d’oublier toute cette histoire, mais un coup d’œil vers ses amies et son bébé suffit à lui redonner courage.

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