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L'histoire, recueillie par une romancière libanaise hantée par son propre passé, d'un jeune Rwandais qui a dû s'enfuir de son pays pour échapper aux massacres. Ce roman sur le déracinement et la recomposition de soi renvoie à l'actualité immédiate et au sort de tous les migrants affluant aux rivages de l'Europe.
« Tu as eu longtemps peur de la nuit avec cette croyance ancrée que l'on est plus fragile et plus vulnérable dans l'obscurité » résume l'auteur dans une phrase qui a inspiré le titre de ce livre et lui donne tout son sens.
C'est par la confrontation de leurs destinées et leurs hantises mutuelles que les deux héros de ce roman vont tenter d'exorciser cette part d'ombre qu'ils portent en eux. Arsène, l'orphelin rwandais réfugié en France et adopté par une famille française, en confiant à Suzanne le secret de sa jeune existence, et celle-ci en se replongeant simultanément dans son propre drame familial : la perte de son père qu'elle adorait.
Tout commence lorsque Suzanne, qui anime des ateliers d'écriture avec de jeunes collégiens, demande un jour à chacun d'eux d'apporter un objet de famille, susceptible d'illustrer leur vie personnelle et intime.
Un seul d'entre eux avoue qu'il n'en possède pas : un adolescent africain prénommé Arsène recueilli par un couple de professeurs parisiens. Rien ne lui reste de sa famille d'origine, si ce n'est une valise qu'il a emportée avec lui durant sa fuite et qui lui a servi d'habitacle pour dormir et parfois se protéger, devenue une sorte de « prolongement de lui-même ».
C'est à partir de cet objet singulier que Suzanne va le convaincre de lui raconter son itinéraire, la façon dont il a réussi à échapper aux tueries qui ont anéanti tout le reste de sa famille et de son village quasiment sous ses yeux.
L'exercice d'écriture auquel il accepte de se prêter devient pour Arsène le moyen de surmonter sa solitude et sa peur d'enfant. Revivre ses traumatismes, restituer l'horreur qu'il a traversée lui permet peu à peu de renouer les fils d'une identité dévastée.
Ce travail conduit Suzanne à retourner dans le même temps sur les traces de son propre drame et de la perte irréparable qui continue de meurtrir son existence. Elle revient sur les lieux du bonheur perdu pour un ultime adieu à son père disparu prématurément, rituel du souvenir, pèlerinage intérieur qui l'aidera à retrouver ses racines profondes et à vivre enfin en accord avec elles. Par la grâce de l'écriture et de l'imaginaire.
(Source : Robert Laffont)
Afficher en entierTout commence lorsque Suzanne, qui anime des ateliers d'écriture, demande à chacun de ses élèves d'apporter un objet de famille susceptible d'illustrer sa vie personnelle. L'un d'entre eux, Arsène, un orphelin rwandais réfugié en France après avoir réussi à échapper aux massacres qui ont ensanglanté son pays, doit avouer qu'il ne possède rien d'autre qu'une valise qui lui a servi d'abri durant sa fuite. C'est à partir de cet objet singulier que Suzanne va le convaincre de lui raconter son itinéraire et de lui livrer le secret de sa jeune existence. L'exercice devient pour Arsène le moyen d'exorciser sa " peur de la nuit " et de renouer les fils d'une identité dévastée, tandis que Suzanne accomplit son propre rituel du souvenir en revenant, pour un ultime adieu, sur les traces d'un père prématurément disparu. Par la grâce de l'écriture et de l'imaginaire.
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