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Je me souviens encore du jour où j'ai appris que le Père Noël n'existait pas. C'était vraiment tard, j'avais sept ou huit ans. Dans la cour de récréation, j'avais entendu dire par un autre enfant que le Père Noël n'existait pas. Comme je protestais, une fille a dit : « Mais laissez-la, si elle y croit. » Quand ma mère est venue me chercher, je lui ai raconté, et, là, elle m'a dit : « Eh bien, il était temps, Virginie ! »
Afficher en entierMon père
Mon père est quelqu'un de calme, de doux. Il n'est pas violent du tout. Par contre, il est têtu. À la maison, il est peu autoritaire avec moi ou avec mes frères. Avec nous, ses enfants, il ne s'énerve jamais.
Afficher en entierJ'ai menti.
Mais je veux aujourd'hui dire la vérité.
C'est pour ça que ce livre existe. Je voudrais qu'il serve à prouver l'innocence de mon père. Je le souhaite de tout mon coeur .
Afficher en entierJe crois que les services sociaux, la juge pour enfants, l'assistante maternelle ne se posaient pas de question. Ils pensaient : elle va bien, tant mieux.
Je ne leur posais pas de problèmes.
Eux, ils s'occupaient de ceux qui posaient des problèmes.
Afficher en entierJ'avais complètement oublié cette lettre, ma mère l'a gardée, et en la relisant aujourd'hui je me rends compte à quel point je pouvais répéter sans réfléchir ce que j'entendais.
Afficher en entierJ'ai toujours senti une sorte de vide en moi, comme s'il me manquait quelque chose. Ma mère a suivi un traitement pour la fertilité avant ma naissance, il y avait deux ovules et elle en a perdu un. Je me disais souvent : qu'est-ce que ça me ferait si j'avait un frère jumeau ou une soeur jumelle?
Afficher en entierPendant les grandes vacances, on allait au Portugal. On se retrouvait tous en famille, dans le même village. C'était toujours de bonnes vacances, j'avais beaucoup plus de liberté qu'en France, je pouvais aller à droite et à gauche, je pouvais aller voir ma cousine, qui est aussi ma marraine. Pour une fois, mon père ne travaillait pas, il passait ses soirées avec la famille ou des copains. Ma mère était heureuse. C'était un autre monde, on allait à la plage, c'était comme si on était vraiment à notre place. On se sentait bien. Moi, j'aurais bien aimé rester là-bas. On dirait que, là-bas, les racines repoussent, qu'elles ressurgissent.
Afficher en entierJe suis une solitaire. À l'école, j'étais timide. J'ai toujours eu du mal à avoir des copines. En fait, c'est la première approche qui m'est difficile. Après, quand je connais bien la personne, ça va. J'ai plutôt tendance à me laisser faire, je ne me défends pas, ou, si je me défends, on se moque de moi parce que je me défends mal. Même si j'ai l'impression d'arriver à répondre, je ne réponds pas vraiment. En réfléchissant, je crois que c'est un problème de famille : ma mère est pareille, ma tante s'est toujours mal défendue, mon oncle, quand il était petit, était très timide. Même mon grand-père avait beaucoup de mal à parler avec les gens, il se bloquait, bégayait souvent.
Afficher en entierJe me souviens d'un réveillon de Noël. On avait de la famille qui venait de Toulouse, un couple d'amis et, donc, mon oncle et ma tante. Il y avait aussi des enfants. En tout, on était dix-sept. En début de soirée, Frederico a voulu mettre une cassette vidéo, mon père n'a pas voulu, il la trouvait trop violente. Frederico a commencé à s'énerver, il est monté dans sa chambre, a cassé sa porte, est redescendu et a crié contre mon père. Ma mère m'a demandé d'emmener les enfants dans la salle de jeux. Elle commençait à avoir peur qu'il devienne dangereux, comme les autres fois. Je sais que ce jour-là il s'est fait une entorse en cassant la porte.
Afficher en entierDans ma chambre, j'avais mes poupées, avec beaucoup de vêtements. C'est ma grand-mère maternelle qui les fabriquait, elle les tricotait, mais, surtout, elle cousait, des chemises, des belles robes. J'en avais beaucoup, je les rangeais dans le carton de l'aspirateur. J'adorais jouer à la poupée, faire la maman. J'en avais une que j'avais appelée Sarah, je l'ai encore, d'ailleurs, j'avais d'autres poupées, des nounours aussi. J'étais la seule fille de la famille, mes parents m'avaient désirée, j'étais gâtée.
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