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La plupart des bonnes histoires viennent de traîtres ou de déserteurs.
Afficher en entierPendant toute cette dernière année, je me suis posé et reposé beaucoup de questions. Sans m'en rendre compte, c'est devenu une habitude. Pourquoi je souffre ? Pourquoi est-ce que je prends sur moi la souffrance des autres ? Que veut dire ce destin que Dieu m'a donné ? Pourquoi je suis encore en vie, moi qui aurais dû mourir à la gare routière, qu'est-ce que ça signifie ? Ce genre de questions. Je suis debout à l'aube et après je traîne ici ou là jusque tard dans la nuit. Je me cherche un coin calme pour lire et réfléchir. Et pourtant je n'ai jamais assez de temps à moi. - p. 147
Afficher en entierMais étrangement, ce fait passé lui donna une sensation d'avenir. Maintenant confondu avec une machine, il avait perdu la mesure du temps. La frontière entre les certitudes du passé et l'inconnu du futur devenait floue, les évènements à venir prenaient l'allure d'expériences vécues, et les souvenirs semblaient des prophéties funestes.
Afficher en entierCe que décrivait Jeï, c’était exactement ce que j'étais en train de vivre. La seule odeur de la pizza me donnait la nausée. Chaque nuit, épuisé, en m'endormant je me demandais si je ne devais pas rentrer à la maison et retourner en cours. Dans ce cas, j'aurais bénéficié d'une illusoire sécurité pendant deux ans au maximum. Ensuite, avec les mauvaises notes que j'aurais eues, je n'aurais aucune chance d'intégrer une bonne université. Retourner en classe n'avait donc pas de sens. Pour autant, je n'aimais pas la vie que je menais. Les jeunes dans la précarité étaient au même niveau que les immigrés clandestins, ou presque. Ils touchaient le minimum et se faisaient humilier, mais ils ne pouvaient rien dire. La plupart n'avaient même pas conscience d'être traités comme des chiens.
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