Extraits

Nobuaki et Chiemi, Kentarô et Natsuko, Kenta et Mitsuki, Naoya et Ria... Je voudrais transmettre tant de messages à tant de monde... Je ne sais pas par où commencer.

Je m'imaginai une scène.

Kentarô et Natsuko se tiennent la main amoureusement et marchent côte à côte. Chiemi les appelle :

- Où vas-tu, Natsuko ?

- C'est un secret, je ne te le dirai pas ! Et toi, Chiemi, où allez-vous avec Nobuaki ?

- Puisque tu me fais des cachotteries, je ne te dirai rien non plus !

Chiemi tient la main de Nobuaki, qui lance, tout sourire :

- Comment te sens-tu pour le tournoi de basket, Kentarô ? Nous, on est mal barrés : la classe est pleine de gros boulets comme Naoya !

- C'est sûr qu'on est meilleurs que Naoya ! Mais vous devriez vous en sortir... Vous avez Kenta ! Il fera tout pour gagner, même s'il doit frapper son adversaire ! Quitte à prendre un carton rouge !

- Du Kenta tout craché, oui ! Je le vois bien crier : "Non, je ne perdrai paaas !"

Natsuko adresse un sourire plein de tendresse à sa sœur et dit :

- Chiemi, ta main... dans la main de Nobuaki, ne la desserre plus jamais !

- Promis ! Pareil pour toi, Natsuko.

- Promis ! Au fait, vous ne voudriez pas vous joindre à nous ?

- Pour aller où ?

Pour aller...

Imaginons un passant qui court à toute allure dans la rue. Court-il parce qu'il est en retard ou parce qu'il risque de l'être ? À moins que l'un de ses proches soit très malade, et qu'il soit en train de se ruer vers l'hôpital ? Ou peut-être participe-t-il au jeu du roi, et un ordre le contraint à courir à travers la ville ?

- [...] Les êtres humains craignent la solitude, ils la détestent, même. Ces pauvres animaux ne sont pas faits pour l'isolement. Ils se font des amis pour y échapper. Ils créent une meute. Mais ce comportement engendre des faiblesses. Lorsque deux individus s'apprécient, leur attitude l'un envers l'autre devient imposante, leur désirs envahissants. Puis ils entrent chacun dans le territoire de l'autre sans gêne, sans demander d'accord.

<<Quand l'autre ne nous écoute pas, ou que nous ne sommes pas sa priorité, on se sent délaissé, trompé. Pourquoi, à ton avis ? C'est parce qu'on a cru à notre relation d'amour ou d'amitié. Si l'on sent que l'autre peut se passer de nous, on est rongé par l'inquiétude. On se dit : "Pourtant nous sommes complices", et on est envahi par une grande insatisfaction. Plus un individu éprouve de l'amour pour l'autre, plus il a tendance à se vexer : encore la même dynamique. Lorsque j'étais petite, j'avais beaucoup d'amis, puis j'ai décidé de cesser de m'en faire. J'ai compris l'absurdité de l'amitié.

- [...] J'avais justement besoin de photos comme celles-ci. J'attendais un tel spectacle depuis longtemps ! C'est plutôt rare en temps normal, tu l'admettras.

"Mon père a pris le chemin de la réparation des hommes. Moi, celui de leur destruction."