Extraits

Trainant les pieds, elle se rapprocha de la gazinière pour se préparer son infusion. Elle s’assit devant son bol mais exaspérée constata que le pot contenant les sachets étaient à l’autre bout de la table. Elle tendit le bras mais le pot était trop loin. Soudain il s’approcha d’elle comme poussé par une main invisible. Élisabeth recula précipitamment en hurlant, sa chaise bascula et heurta le sol dans un bruit sourd. Elle sortit à reculons de la cuisine tout en observant le pot qui ne bougeait plus. Elle observa longuement l’objet osant à peine regarder ailleurs de peur que le phénomène ne se reproduise à nouveau. Avait-elle rêvé ? Était-elle folle à lier ? Les questions s’entrechoquaient dans sa tête transformée en un immense manège d’autos tamponneuses. La migraine revenait. Elle ne sut pas combien de temps elle resta là, immobile, le regard fixé sur le bol. Le temps avait parut se figer lorsqu’Éric sonna à la porte. Elle ouvrit la porte avec soulagement reprenant pied dans la réalité. Son sourire à lui disparut.

— Éli ? Que se passe-t- il ?

Elle réalisa qu’elle était encore en pyjama, les cheveux défaits, la mine grave. Mais ce n’était pas ce qui semblait inquiéter le jeune homme.

— Tu es toute pâle... Qu’est-ce qui t’arrive ?

Il semblait réellement inquiet. Elle se jeta littéralement dans ses bras. S’il parût désarçonné par l’attitude son amie, il ne le laissa pas apparaître.

— J’ai dû faire un cauchemar… Oui c’est cela… j’ai fait un cauchemar.

Elle ne répondait pas seulement à la question d’Éric, elle tentait également de se convaincre elle-même. Un instant à l’abri dans les bras du jeune homme, elle ferma les yeux.