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Extrait ajouté par Underworld 2019-10-02T23:14:57+02:00

** Extrait offert par Bella Frances **

1.

Dans la douce chaleur de l’été argentin, Rocco « Hurricane » Hermida sauta de l’hélicoptère qui venait d’atterrir sur la piste du club de polo le plus chic de Buenos Aires.

Depuis son point de vue privilégié, Frankie perçut aussitôt l’excitation monter dans la foule. Tous les spectateurs braquaient un regard adorateur sur le célèbre champion de polo, leur idole. Même les chevaux se mirent à secouer leurs crinières, comme s’ils le reconnaissaient eux aussi et voulaient le saluer.

En apercevant Rocco, Frankie se souvint avec une cruelle précision de sa souffrance, de son humiliation et, pire encore, de sa honte…

Il approchait. Sa haute silhouette athlétique dominait la foule. Il était encore plus grand que dans son souvenir, et beaucoup plus musclé. Ses cheveux étaient un peu longs, comme autrefois, et son sourire conquérant témoignait de sa réussite. N’était-il pas désormais la fierté de l’Argentine, un de ses plus célèbres représentants à l’étranger ?

Le vent fit voleter les jupes légères des spectatrices, les hommes retinrent leur chapeau. Un instant, Frankie perdit Rocco de vue dans la foule de plus en plus dense qui se massait autour de lui, puis il apparut de nouveau, majestueux de puissance et d’arrogance viriles. Son cœur se mit à battre plus vite, comme si le temps s’effaçait d’un coup, comme si toutes ces années ne s’étaient pas écoulées…

Il se retourna et lui offrit son profil, ce profil altier que diffusaient en direct les télévisions du monde entier. Elle reconnut la petite cicatrice qui barrait son sourcil et la fracture qui avait laissé une discrète marque sur son nez. Un homme posa la main sur l’épaule de Rocco : c’était Dante, son frère, aussi blond que lui était brun, à tel point qu’on avait surnommé les jumeaux « les Princes de l’ombre et de la lumière »…

Les deux hommes se donnèrent longuement l’accolade, puis s’écartèrent l’un de l’autre, un large sourire aux lèvres, à l’évidence ravis de se retrouver. L’enthousiasme monta encore d’un cran autour d’eux, presque paroxystique, et Frankie songea que les médias n’exagéraient pas en évoquant la magie de ces instants qui précédaient la compétition. Il régnait une véritable ferveur au sein de la foule, liée à la fois à la joie de retrouver son héros et à l’anticipation du match.

Frankie ne participait en rien à la liesse générale. Bien au contraire, elle aurait préféré être à cent lieues de là, et la perspective d’avoir à supporter encore plusieurs heures cette épreuve lui paraissait terrible. Les bravos, les hourras, la fête autour du héros, elle en avait déjà la nausée.

Rocco ne lui avait-il pas brisé le cœur, autrefois… ?

* * *

Frankie se fit mentalement la morale. Il ne s’agissait que de regarder un match de polo, de boire un verre et d’avoir l’air ravi d’être là. Avec un peu de bonne volonté, elle y arriverait.

Elle remonta ses lunettes de soleil sur son nez, s’assit sur les gradins et croisa ses longues jambes nues. Peut-être n’aurait-elle tout simplement pas dû venir. Elle aurait très bien pu faire escale à Buenos Aires sans assister à ce match. Autrefois, elle n’aurait raté une exhibition de polo sous aucun prétexte mais à présent, elle n’en avait plus rien à faire.

Durant son enfance irlandaise, elle avait passé plus de temps dans les écuries qu’à la maison ; à seize ans, sa seule ambition était de devenir joueuse de polo. Dans sa naïveté, elle ne doutait alors pas qu’elle y parviendrait. Or son père s’y était opposé catégoriquement : pour lui, son seul avenir était de devenir la secrétaire d’un homme riche — ou, encore mieux bien entendu, d’en épouser un.

Elle avait aussi eu la naïveté et l’inconscience de se jeter dans les bras de Rocco Hermida, alors qu’elle était vierge, qu’elle le connaissait depuis quelques jours seulement et qu’il n’était qu’un étranger de passage dans leur région.

Dix ans avaient passé, et sa candeur s’était envolée avec le temps et les épreuves : elle portait dorénavant un œil lucide sur l’existence.

Son regard se posa sur sa main gauche, et elle étira les doigts pour mettre en valeur la bague en argent qui ornait son annulaire, gravée du nom « Ipanema ».

Elle avait reçu ce bijou pour son quatorzième anniversaire et ne l’avait pas enlevé depuis. Ipanema, sa jument adorée, n’était malheureusement plus là ; elle lui manquait toujours autant. Elle avait donné naissance à une lignée prestigieuse, et deux de ses rejetons faisaient aujourd’hui partie de l’écurie des frères Hermida. La presse spécialisée affirmait même que ces deux chevaux étaient les préférés de Rocco. Il se disait qu’il avait l’ambition de les inclure dans le programme génétique que des chercheurs mettaient au point pour lui afin de produire des cracks.

Ceci dans le seul but, assumé et proclamé, de propulser Rocco « Hurricane » Hermida encore une fois vers la victoire, comme à l’occasion de ce match de bienfaisance contre l’équipe de Palm Beach. C’était une évidence que personne n’osait remettre en question. N’était-il pas le meilleur, le plus fort, le plus beau ? Tous les spectateurs massés sur les gradins et au bord du terrain, qui hurlaient son nom à en perdre la voix, en étaient convaincus.

Et en plus, il avait son frère à ses côtés ! Avec ces deux cavaliers d’exception, l’équipe adverse serait écrasée, réduite à néant, pulvérisée !

Frankie observait les préparatifs du match avec un étrange détachement, mais aussi un agacement certain devant l’émotion qu’elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver en revoyant Rocco. Comme tous ces fans hystériques, elle avait failli retomber sous le charme de l’homme qui savait si bien jouer de son pouvoir de séduction, sur les foules de supporters comme sur les femmes — elle était malheureusement bien placée pour le savoir…

Elle ne parvenait toujours pas à réaliser que Rocco Hermida était là, en chair et en os, à quelques dizaines de mètres d’elle, et qu’elle allait le voir jouer.

Probablement ne se souvenait-il même pas d’elle, songea-t-elle avec amertume.

Il avait fait apparition dans sa vie tel un météore, et en avait disparu de la même façon, la laissant meurtrie et pleine de rancœur. Le souvenir du choc et de la souffrance qu’elle avait ressentis en apprenant qu’il avait acheté Ipanema la poursuivait encore. Peu de temps après, son père, furieux, l’avait envoyée dans un austère pensionnat de religieuses pour la faire rentrer dans le rang. Rocco n’avait jamais cherché à reprendre contact avec elle.

Il lui avait volé sa fierté, sa joie, et elle en avait tiré une leçon qui régissait désormais toute son existence : jamais plus elle ne se laisserait séduire ; par personne, homme ou femme. Elle serait désormais sur ses gardes en toutes circonstances.

Elle avait une raison tout à fait officielle d’être à Buenos Aires, qui n’avait rien à voir avec Rocco Hermida : elle était en voyage d’affaires.

Chargée de développement chez Evana Cosmetics, elle voyait enfin le bout du tunnel, après des années de stages à répétition et de postes d’assistante sous-payés. Ce job la passionnait, lui ouvrait de nombreuses possibilités et lui permettait de voyager. Que demander de plus ?

Après l’Argentine, elle se rendrait en République Dominicaine où elle espérait dénicher les meilleures plantations d’aloe vera, élément essentiel dans la composition des crèmes de beauté fabriquées par son employeur. Et pour couronner le tout, elle finirait ce périple par une semaine de vacances à Punta del Este, chez son amie Esme.

Une semaine de farniente, de balade et de soleil, ce serait le rêve !

* * *

Frankie reprit un cocktail. Pourquoi pas ? Du moment qu’elle était performante le lendemain lors de sa présentation, elle avait bien le droit de se distraire, non ? Un peu de détente avant d’entamer le reste de son voyage ne lui ferait pas de mal. Elle aurait tout le temps nécessaire pendant le long trajet de retour pour peaufiner le rapport qu’elle devrait remettre à ses supérieurs, avant de les affronter de vive voix en réunion.

Ce moment-là serait essentiel, elle le savait. Il lui avait fallu batailler pendant des semaines pour convaincre ses patrons que les produits bio représentaient l’avenir, et qu’ils devaient rajeunir la marque dans ce sens. Pas question donc que le beau Rocco Hermina vienne la distraire de cet objectif : l’évolution de sa carrière dépendait pour beaucoup de son talent à vendre son projet auprès de ses supérieurs.

Elle chassa ces pensées de son esprit et tenta d’oublier Rocco pour profiter du moment. Dans la foule se mêlaient des gens du peuple et d’élégants étrangers. De l’autre côté du terrain avaient été installées de grandes tentes blanches destinées à accueillir les invités qui tous payaient fort cher pour participer à ce gala de charité.

Esme était certainement dans l’une de ces tentes, jouant à l’hôtesse, faisant la conversation et posant docilement pour des photos. En tant qu’épouse du capitaine de l’équipe de Palm Beach, elle était là en représentation, et tous auraient les yeux rivés sur elle et sur son mari.

Frankie la plaignait infiniment. Ce devait être terrible d’arborer le même sourire pendant des heures et d’échanger les mêmes banalités en ayant l’air passionné par ce qu’elle entendait !

Au micro, un animateur réclama l’attention des spectateurs, comme une cloche d’église appelle ses ouailles. Tous se tournèrent alors vers les écrans géants, sur lesquels apparut Rocco. Vêtu de genouillères en cuir épais, équipé d’un casque et de gants, il était prêt. Il portait les couleurs de son équipe, noir et violet, des culottes et des bottes blanches.

La caméra s’attarda sur ses cuisses dont on devinait les muscles puissants sous le tissu moulant. Frankie ne put retenir un frisson. Elle se souvenait de chaque détail de son corps d’athlète, de chacune de ses caresses.

Son premier amour, son premier baiser, sa première nuit, c’était lui. Même s’ils n’avaient pas été vraiment jusqu’au bout… Mais Rocco, c’était aussi sa première rupture, dont elle ne s’était jamais vraiment remise.

Elle détourna les yeux et murmura un juron entre ses dents. Assez perdu de temps à se remémorer le passé ! s’intima-t-elle. Fort heureusement, une fanfare se mit à jouer une musique entraînante, ce qui lui changea les idées.

La première chukka, une des huit périodes d’une partie de polo, allait débuter. L’air autour d’elle s’électrisa soudain, tandis que les spectateurs retenaient leur souffle.

Le match démarra.

Frankie luttait contre l’excitation qui la gagnait elle aussi. Au fond, peu lui importait l’issue du match, tenta-t-elle de se convaincre. Elle n’avait nulle envie de jouer la groupie… Mais quand Rocco commença à faire preuve de sa maestria légendaire, avec sa rapidité et ses talents de cavalier émérite, elle oublia ses bonnes résolutions et, comme les autres, s’enflamma pour le héros du jour.

Les chukkas se succédèrent, de plus en plus intenses. La tension était à son comble. Rocco galopait à perdre haleine, menant ses trois coéquipiers de main de maître. Il marqua dix buts. A chaque fois, la foule se déchaîna, hurlant sa joie.

Dante fut lui aussi exceptionnel. D’une redoutable précision, il dirigeait sa monture avec une parfaite maîtrise du jeu et de l’animal.

L’équipe des « Princes de l’ombre et de la lumière » gagna, sous les acclamations du public en délire. Les spectateurs se levèrent et acclamèrent leurs héros en agitant avec frénésie leurs drapeaux aux couleurs de l’Argentine. Rocco et Dante Hermida avaient encore une fois fait honneur à leur pays.

Frankie quitta les gradins au plus vite pour se diriger vers les écuries. Après tout, elle était venue pour les chevaux, et non pour leurs cavaliers…

* * *

Les palefreniers douchaient les animaux au tuyau d’arrosage, et le soleil se reflétait dans les milliers de gouttelettes projetées dans l’air chaud. Fascinée, Frankie contempla longtemps ce spectacle. Pour les avoir pratiqués pendant des années, elle connaissait chaque geste des soins qu’on donne à l’animal.

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