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Le carillon retentit et fit sursauter Léa, qui attendait cet instant autant qu’elle le redoutait. Elle s’était changée trois fois avant de se décider pour un jean tout simple mais hyper bien coupé qui mettait sa silhouette en valeur. Anaïs lui avait conseillé de l’assortir d’une chemise blanche dont elle avait ouvert les premiers boutons pour laisser deviner un peu de sa lingerie.
– Classe et sexy, avait approuvé Anaïs quand elle était venue parader dans sa chambre perchée sur des sandales à lanières.
Léa avait scruté son reflet dans le miroir et ouvert un bouton supplémentaire.
– Qu’est-ce qu’il va en penser à ton avis ?
– Que tu cherches à le séduire ? avait finement suggéré Anaïs.
– C’est si évident que cela ? Et si je ne lui plais pas ?
– Tu seras vite fixée !
D’où un niveau de stress rarement atteint quand Samuel sonna à la porte.
– C’est lui !
Elle écarta sans ménagement Anaïs, qui se trouvait sur son chemin, et se rua dans l’entrée pour ouvrir.
– Salut, dit-elle en essayant de prendre un air décontracté. Entre.
Elle s’effaça pour le laisser passer, mais il ne bougea pas d’un pouce. À bien y regarder, il avait les traits tirés et ne semblait pas vraiment à l’aise. Le radar à ondes négatives de Léa se mit aussitôt en marche.
– Je ne vais pas pouvoir rester, annonça-t-il sans qu’elle soit surprise.
Et voilà, il se défilait encore ! C’était bien la peine de se donner autant de mal pour préparer ce rendez-vous. C’était quoi son excuse ce soir ?
Son sang se mit à bouillir. Elle essaya de rester aimable.
– Tu as peut-être le temps de boire un verre ?
– Non.
On ne pouvait pas dire qu’il était loquace. Mais elle aussi savait jouer à ce jeu !
– Ah…
– Tu es fâchée ?
– Même pas, répliqua-t-elle d’un ton cinglant.
Sa vie partait en vrille, et cette lamentable histoire d’amour contrariée n’en était même pas le point d’orgue. Alors « fâchée » ? Non ! Dégoûtée, déçue, écœurée, voire désabusée.
Il repoussa le battant, et avant que Léa ait eu le temps de terminer sa liste de synonymes, il posa ses mains en coupe sur son visage et l’embrassa tendrement sur la bouche.
– À très vite…, murmura-t-il avant de faire demi-tour et de disparaître dans les escaliers.
Que venait-il de se passer ? La totalité de la scène avait duré moins de deux minutes et la laissait complètement déboussolée.
Anaïs déboula dans l’entrée et regarda autour d’elle.
– Il est parti ?
– Oui…, lui confirma Léa qui planait à dix mille.
– Pourquoi ?
– Je n’en sais rien…
– Il y a un problème ?
– Je ne pense pas…
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