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Extrait ajouté par Gwenargan 2017-01-02T20:18:43+01:00

Je marche dans le long couloir de l’hôpital. Anna me donne la main, intimidée. Je suis passé la chercher à la sortie de l’école Saint-Michel de Rothéneuf.

Les portes défilent, le personnel médical s’affaire comme dans une fourmilière. Nous nous arrêtons devant la chambre n°112…

Une infirmière sort au même instant.

– Excusez-moi, Madame ! Je suis le conjoint de Zoé Marguliès. Elle s’est réveillée ?

– Oui, mais elle reste très confuse… Elle est dans un état de stress post-traumatique. Il faudra être patient… Bonjour petite fille ! Tu t’appelles comment ?

– Anna ! Et toi ?

– Emilie !

– C’est joli… Je vais voir ma maman ?

– Oui… Je vous laisse. Au revoir.

Je pousse la porte et nous découvrons Zoé dans une chambre aseptisée, toute blanche. Elle ferme les yeux. Anna s’approche lentement du lit en me regardant, craintive.

Zoé ouvre un œil.

– C’est toi, ma maman ?

Zoé regarde cette petite fille qu’elle ne connaît plus… Une larme coule sur sa joue…

– Anna…

– Tu connais mon prénom, Maman ?

– Oui, mon amour…

Je suis bouleversé. Je pose ma main sur ma bouche et je retiens mes larmes. Elles se découvrent à cet instant. Ce sont pour elles les secondes les plus importantes de leur vie.

– Comment vas-tu, mon amour ?

– Mal… Mais je suis heureuse de vous voir… Restez avec moi… Restez…

Je lui serre la main. Que c’est bon de la retrouver… Elle est en vie, cabossée mais en vie…

Zoé replonge dans un sommeil profond…

– Maman dort ?

– Oui, mon amour… Elle doit se reposer pour récupérer et être en forme.

En sortant, nous rencontrons le commandant Pétillon. Je confie Anna à une infirmière. Elles s’installent à une petite table avec des feuilles blanches et des crayons et Anna se met à dessiner en discutant avec la jeune femme en sabots blancs.

– Bonjour, Monsieur Madec. Nous avons retrouvé le gardien du musée Jacques Cartier. Il a reçu un coup de couteau dans le ventre. Il s’est vidé de son sang… Votre femme était enfermée dans une sorte de cave datant de l’extension du manoir réalisée au XVIème siècle. Jacques Cartier avait racheté cette ferme du XVème siècle qu’il a transformée en manoir. Cette cave servait à conserver les victuailles et le vin à ce qu’il paraît. Nous y avons découvert un lit et une petite table. Elle a été séquestrée pendant ces deux dernières années. Elle était attachée à une chaîne fixée au mur. Votre femme a sans doute subi des violences sexuelles. Les examens médicaux sont en cours. Nous ne savons pas encore si le gardien était le seul tortionnaire. Nous attendons que votre femme soit en capacité de répondre à nos questions. Je suis désolé d’être aussi cru mais je n’ai pas trouvé comment vous le dire autrement.

– Cela ne fait rien, Commandant… L’effroyable est là et il faut lui faire face…

– Nous poursuivons l’enquête. Nous n’avons pas retrouvé le frère du gardien. Il n’était pas chez lui. Nous avons diffusé un avis de recherche comme témoin à tous les services de police et de gendarmerie de France. Je vous tiens au courant.

– Merci…

Je rejoins Anna.

– Regarde, Papa ! J’ai fait un dessin avec toi, Marie, Maman et moi ! Il te plaît ? Elle sera à la maison, Marie ?

– Je ne sais pas, Anna. On y va ? Tu dis au revoir à la dame ?

– Au revoir, Madame !

– Au revoir, petit papillon !

Nous sortons de l’hôpital, il fait encore jour.

Je propose à Anna de faire une petite promenade à la cité d’Aleth. C’est un site gallo-romain transformé en place forte par les Allemands pendant la seconde guerre mondiale. Anna adore courir entre les tourelles d’acier des blockhaus encore visibles. Ils ont été construits autour de l’éperon rocheux qui offre une vue magnifique sur Dinard. Un fort surplombe le lieu avec ses anciennes batteries côtières qui ont fondu sous les bombes américaines en août 1944.

– Papa ! C’est quand qu’elle sort de l’hôpital, ma Maman ?

– Bientôt mon cœur ! Dès qu’elle se sera reposée, elle reviendra à la maison ! Tu es contente ?

– Oui, je suis très contente et je vais le dire à Marie et à Chloé, ma maîtresse !

– Tu sais, peut-être que Marie viendra moins souvent, maintenant que Maman est revenue.

– Ah bon ! Pourquoi ?

– Parce qu’il va falloir qu’on réapprenne à vivre avec Maman… Voilà tout !

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Extrait ajouté par Gwenargan 2016-08-17T23:21:48+02:00

– 1 –

Disparition

Je marche sur la plage… La mer s’est entièrement retirée de l’anse… Je fais face à la Manche… J’aperçois une goélette passer au loin… Elle revient des îles Chausey et rejoint son port d’attache, Saint-Malo, à quelques miles d’ici. Je ferme les yeux… J’inspire profondément… Je crie… Un long râle sort de ma gorge… J’ai mal… Je souffre… Je tombe à genoux dans une flaque d’eau… Je pose mon front sur le sable détrempé… Mes larmes se mêlent à l’eau de mer.

Deux ans… Deux ans que tu es partie… Je n’ai rien vu venir… Je l’ai pris en pleine tronche… Je suis tombé et jamais je ne me suis relevé… Je suis resté seul dans l’incompréhension, dans la culpabilité, le remord… J’ai loupé quelque chose… J’ai merdé… sans savoir pourquoi, encore aujourd’hui…

Nous sommes tombés sous le charme de ce lieu unique, il y a trois ans. Une anse, une île, une pointe… Un havre de paix… Ses pins gigantesques couchés par le vent, ce petit port de plaisance, ancien repaire de corsaires, abritant les voiliers des propriétaires des quelques Malouinières bordant l’anse. Tu as flashé instantanément sur cette petite maison de pêcheur, cachée sous les villas et les buissons d’un jardin abandonné depuis longtemps, mais offrant une vue exceptionnelle sur la mer et la côte d’émeraude.

Une vieille femme habitait ici… Elle est morte seule dans sa maison. Elle avait cent ans. Elle lisait… Les pompiers ont eu du mal à retirer le livre de ses mains. « La renverse », d’Olivier Adam… Elle ne lira jamais la fin… L’histoire d’Antoine…

Les héritiers ont vendu la maison une semaine après sa mort, pour se partager l’héritage… Nous nous baladions dans le bourg du village côtier et tu es tombée sur l’annonce dans la vitrine de cette agence immobilière d’un autre âge. Tu m’as regardé sans rien dire… Tu m’as souri et tes larmes ont coulé lentement sur tes joues. J’étais bouleversé. Je t’ai pris dans mes bras, et nous nous sommes serrés longtemps en silence… Nous sommes entrés dans l’agence, et nous avons pris rendez-vous pour visiter la maison.

Tu étais excitée. Tu sautais dans tous les sens. Tu imaginais déjà comment tu allais aménager le salon, notre chambre et celle du bébé… Les hormones sans doute… Tu étais enceinte de quatre mois… Une fille… Anna… Notre fille…

Je me souviens de notre première rencontre…

– Bonjour Monsieur, je cherche la rue Saint Vincent ?

– Bonjour… C’est à l’autre extrémité de la ville close… Vous voulez que je vous accompagne ? J’y vais justement.

– Heu… Oui, merci c’est très gentil… Je dois retrouver des amis, là-bas.

– Pablo !

– Quoi ?

– Je suis Pablo ! Et vous ?

– Zoé… J’arrive de Bordeaux. Et vous ?

– Ni Français, ni Breton, Malouin suis !

– C’est con ! Et puis Pablo, cela ne fait pas breton !

Tu as dit ça en pouffant…

Vexé, j’ai ravalé ma fierté et sans un mot, je t’ai guidée.

– Merci Pablo. Voulez-vous vous joindre à nous ? Vous pourrez nous conter des histoires de corsaires ? Excusez-moi, on me dit souvent que je suis trop cash ! C’est mon défaut !

Tu as dit ça avec un si beau sourire que j’ai accepté l’invitation.

J’ai fait la connaissance de Matéo et Lucie, un couple de comédiens et de Jean-Marc, le doyen du groupe, éditeur à Bordeaux. Professeur de piano, tu complétais cette bande hétéroclite. Tu t’étais jointe à tes amis après le décès de ton grand-père, Marius, que tu aimais plus que tout… Fils d’une famille juive dans la région de Bordeaux, il a été déporté à Auschwitz. Il avait à peine huit ans. Il est le seul à avoir survécu… Ses parents, sa sœur Héloïse et son petit frère, Samuel sont morts, là-bas.

Marius a toujours souhaité témoigner pour ne pas que cela se reproduise… Il arpentait les collèges et les lycées d’Aquitaine pour raconter son histoire et celle des gens comme lui, victimes innocentes. La vieillesse, la montée de l’antisémitisme en France, les attentats à Paris, le populisme, l’oubli de l’Histoire ont fini par le tuer.

Nous avons emménagé dans notre havre…

– Tu m’aides, Pablo ?

– Oui, mon amour ! Donne-moi ce carton, il est trop lourd pour toi ! Tu devrais te ménager, Zoé !

– Ne t’inquiète pas ! Ta fille est bien accrochée et j’ai horreur de rester là, à ne rien faire ! Et puis j’ai la haine ! On ne peut jamais compter sur la famille ! Il faudrait crever pour qu’ils se déplacent et viennent nous aider !!! Fait chier !

– C’est pas grave, Zoé… Mathieu et Ludo vont arriver dans cinq minutes.

– Je sais… Je t’aime, Pablo…

– Moi aussi, Zoé…

– La chambre d’Anna sera décorée en rose ! De sa fenêtre, elle pourra voir toute la beauté du monde !

– On va être bien ici, mon amour… C’est un don de Dieu.

– Dis donc ! Tu n’es pas athée, mon vieux ?

– Si, mais quelques fois, un peu de spiritualité ne fait pas de mal ! On fait un tour sur la plage ?

– D’accord… Ils arrivent quand, tes potes ?

– Dans cinq minutes.

Les vaguelettes me lèchent les cheveux. Je suis incapable de bouger… J’ai envie de renoncer, envie d’abandonner ! A quoi bon… Zoé…

– Monsieur ? La mer monte vite dans l’anse. Vous devriez vous mettre à l’abri !

Je relève la tête. J’aperçois cette jeune femme. Elle est jolie avec sa robe blanche, ses sandales accrochées à ses doigts. Elle me fait penser à Zoé…

– Merci…

Elle semble pressée et essoufflée.

– De rien ! J’habite dans le coin et je connais les marées et leurs dangers. C’est un endroit magnifique, non ?

– Oui, c’est magnifique…

– Je suis contente de revoir ce paysage…

Je me relève un peu hagard.

Anna est née le 12 décembre, il y a trois ans et demi. Le temps était exécrable. La tempête soufflait fort et il était déconseillé de sortir. J’ai pris la voiture pour emmener Zoé à l’hôpital Broussais. Stressé à mort, j’ai failli me prendre un arbre à la sortie d’un virage en sortant de Rothéneuf. Zoé beuglait dans la voiture. Je lui criais de souffler et elle m’insultait, tellement elle souffrait.

– Ta gueule, Pablo ! Fonce, bordel ! Je sens qu’elle pousse !

Les sages-femmes ont pris Zoé en charge aux urgences gynécologiques. J’ai suivi le « convoi », dépassé par les évènements.

Zoé a poussé deux fois ! La seconde poussée m’a été fatale ! J’ai tourné de l’œil et je me suis éclaté l’arcade sourcilière contre un étrier. Anna est née une heure plus tard. J’ai chialé comme un homme qui devient papa. Zoé est restée en salle d’accouchement, épuisée, pendant que la sage-femme me proposait un « peau à peau » avec ma fille, dans une autre salle. J’ai pris conscience de notre responsabilité à l’égard de cet être si fragile. Nous étions trois maintenant… C’était étrange et savoureux.

Zoé et Anna sont rentrées trois jours après l’accouchement. J’avais eu le temps de terminer la chambre.

Nous avons vécu heureux pendant les premiers mois de la vie d’Anna. Nous restions ensemble, soudés, attentifs à notre fille. Anna a fait ses nuits dès le premiers mois. Nous profitions de chaque instant. Nous nous baladions souvent dans l’anse silencieuse… Les oiseaux étaient les seuls trouble-fêtes.

Nos vies ont repris leurs cours… Je me suis remis à l’écriture de mon roman et Zoé à ses cours de musique. Elle donnait des cours de piano à l’école de musique dans la ville close.

Nous avons trouvé une nounou pour Anna juste à côté de notre maison. Une assistante maternelle dont le mari, ancien pêcheur, passe ses journées à jouer aux boules dans le quartier Rochebonne.

Tout allait bien… Nous apprenions à vivre ensemble… Nous étions heureux…

Tu es partie le premier jour de printemps. La nounou m’a appelé parce qu’elle s’inquiétait que tu ne sois pas passée. Elle avait laissé déjà plusieurs messages…

Je suis venu chercher Anna et nous sommes rentrés chez nous. J’ai tenté de t’appeler à l’école de musique mais tu étais déjà partie depuis plus d’une heure. J’ai attendu… J’attends encore…

La police t’a cherchée. Les policiers ont tout fait pour te retrouver. Surveillance des comptes bancaires, amis, accidents… Les pistes de la disparition volontaire ou de l’enlèvement n’ont jamais été écartées…

J’ai refait le chemin des dizaines de fois pour trouver un indice… Rien… Tu avais l’habitude de passer par les petites routes sillonnant la campagne et les champs des légumiers de la région. A chaque fois que nous passions devant le musée de Jacques Cartier situé dans la demeure historique de l’explorateur, tu me charriais en me demandant comment j’avais pu être guide dans un musée aussi paumé !

– Il faudra que j’aille le visiter un jour ! Juste pour voir ce que tu as enduré, mon amour !

– Je suis sûr que tu aimeras, Zoé !

Nous sommes restés seuls avec Anna… Je l’élève en t’attendant… Cela fait deux ans…

– Vous êtes en vacances ?

– Non, j’habite ici… Là-bas dans cette petite maison cachée par les arbres…

– Oh, mince ! Je vous ai pris pour un touriste ! Mais alors ?! Je vous ai dérangé certainement ?

– Non… Ne vous inquiétez pas. De toute manière, je dois récupérer ma fille chez la nounou.

– Blanche !

– Comment ?

– Je m’appelle Blanche !

– Ah ! Pardonnez-moi… Je suis Pablo.

– Vous n’êtes pas breton, alors ?

– Si…

– Excusez-moi… Vous avez l’air triste, Pablo… Je suis désolée de vous dire cela mais en vous voyant tout à l’heure dans le sable…

– Ne vous excusez-pas… C’est vrai… J’ai perdu ma femme…

– Oh, je suis navrée ! Je vais vous laisser…

– Non ! Blanche, c’est ça ?

– Oui…

– Cela vous dit de venir boire l’apéro, ce soir ? Il y aura Anna et moi.

– Anna ?

– Ma fille, elle a presque trois ans et elle sera contente d’avoir une invitée ! Venez avec votre ami si vous voulez.

– Je n’ai pas d’ami… Je viendrai mais j’ai des choses à terminer aujourd’hui… Peut-être, à ce soir, Pablo !

– A ce soir, Blanche… Vous êtes arrivée juste à temps…

– Comment ?

– Rien… Merci à vous… Blanche !

– Oui !

– Vous avez tâché votre belle robe…

– Oh ! Ce n’est rien, c’est de la confiture de fraise sans doute ! Je suis très gourmande !

Le soir, Blanche n’est jamais venue… Par contre, Mathieu et Ludo ont débarqué à l’improviste avec des copines et des bouteilles de vin blanc. Anna était aux anges. Elle s’était déguisée en princesse.

Dans la cuisine, en débouchant les bouteilles, j’ai regardé par la fenêtre… J’ai vu toute la beauté du monde… J’ai souri…

Quelques instants plus tard, quelqu’un a frappé à la porte.

J’ai laissé mes invités… Anna dormait dans le canapé, lovée dans les coussins.

J’ai ouvert et j’ai vu…

– Pablo !!!

Zoé était là, devant moi, les mains en sang. Nous nous sommes regardés pendant une longue minute… J’ai pu enfin sortir un son de ma gorge serrée.

– Putain ! Zoé !

– C’est le gardien du musée… Il m’a séquestrée… Il m’a… Je l’ai tué ce gros porc !!!

Zoé s’est écroulée, inconsciente, dans mes bras …

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