Extraits

Je ne pouvais plus entrer dans mon jean taille 38 que je portais l’été précédent, mais plutôt que m’en acheter un nouveau en 40, j’avais préféré écumer toutes les boutiques en quête d’un jean 38 taillant plus large et dans lequel je pourrais entrer. J’avais passé tout l’été « dans le déni » et je me mentais toujours à moi-même en affirmant qu’avec l’été indien qu’on prévoyait, je retrouverais des motivations pour me mettre au régime.

Les actes sont plus révélateurs que les paroles, telle était ma philosophie, et je m’y tenais, jusqu’au jour bien sûr où il me dirait l’irremplaçable : « Je t’aime », et alors les actes ne vaudraient plus rien de rien.

SPOILER

Outre la rage folle et la répulsion écœurante que m'inspirait Pammie pour ce qu'elle avait fait à Rebecca, j'étais profondément attristée à la pensée que James avait faussement tenté de me séduire, afin de me piéger et d'apaiser sa psychopathe de mère.

SPOILER non seulement, Pammie était une manipulatrice, une fourbe et une menteuse qui avait décidé de détruire ma vie, mais elle était aussi une odieuse et véritable meurtrière qui avait ravi celle de Rebecca.

On dit qu'il est préférable de ne pas connaître l'heure de sa mort, et que même si c'était possible, nous ne le souhaiterions pas, mais quand je vois des photos comme celle-ci (Adam et son père), je me demande si ce ne serait pas préférable, finalement. Ainsi, nous pourrions passer notre temps de façon plus avisée, avec des gens que nous aimons.

Ce n'était pas le retour d'Adam à la maison qui m'avait donné cette infernale migraine, mais l'idée de revoir Pammie qui me stressait affreusement. Je sentais l'anxiété me serrer les épaules, puis poursuivre son travail dans mon dos.

D'instinct, je sortis une bouteille de vin du réfrigérateur, mais m'arrêtai en chemin. L'alcool m'avait toujours permis de me détendre, mais je ne pouvais pas non plus en faire une béquille pour la vie. Il ne fallait pas que j'en devienne dépendante ; en outre, mon cerveau devait être en harmonie avec mon corps, afin que mes sensations ne soient pas atténuées, et que je cesse de vivre dans le nuage de brouillard qui m'avait enveloppée pendant quinze jours, dans un état de découragement et de détachement total.

Et bien sûr, les quatre jours de cuite que Stuart et ses douze amis passèrent de leur côté à Magaluf se déroulèrent sans le moindre incident : à les croire, ils avaient enchaîné les parties de golf, dîné de bonne heure et dormi tranquillement. C'est la différence fondamentale entre eux et nous : les hommes s'en donnent à cœur joie, rien ne fuite et ils continuent comme si rien n'était arrivé. "Ce qui se passe entre nos murs n'en sort pas", tel est le mantra que nous devrions aussi adopter, mais nous les femmes, après deux bouteilles de prosecco, devenons nostalgiques et avons envie de faire des vidéos pour la postérité, pour montrer un jour à nos enfants combien nous étions dévergondées, dans notre jeunesse.

- Donc, nous avons d'un côté un homme que tu aimes mais avec qui tu ne fais plus l'amour, et de l'autre un homme que tu n'aimes pas, mais pour lequel tu irais jusqu'à tuer pour pouvoir coucher avec ?

- Tu es au-dessus de ça, tout de même ? renchérit-il. Même si maman a ses petites faiblesses, et crois-moi, je sais qu'elle en a, tu peux avoir la générosité de passer outre, non ? Afin que nous puissions vivre normalement, au lieu que tu fasses tout un plat de la moindre parole qu'elle prononce ou du moindre geste de sa part ! Je t'assure qu'à t'entendre, on croirait qu'elle a lancé une vendetta contre toi. Elle a plus de soixante ans, bon sang ! Tu crois qu'elle va faire quoi ? Te courir après et te molester jusqu'à ce que mort s'ensuive avec son parapluie ?

Dis-moi, il a l'air d'un joyeux boute-en-train, poursuivit Seb en s'efforçant de rester sérieux. Que t'a-t-il fait au juste ? Il l'a ensorcelée à coups de mégaoctets ?