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Chapitre III : Le royaume sans rival : la monarchie memphite (3150-2460)
(P. 105) " Durant près d'un millénaire, de 1350 aux environs de 2350 (de la Ire au début de la VIe dynastie manéthonienne), l'État pharaonique sembla croître et prospérer sans que le moindre signe de faiblesse ne vienne entraver ce mouvement. Au cours de cette longue phase de consolidation, la monarchie égyptienne antique acquit sa première forme, symbolisée à nos yeux pat les pyramides des plateaux de Saqqarah et de Gizeh. La monumentalité pharaonique du IIIe millénaire pèse si lourdement sur l'historiographie de cette période que l'édification par le roi Djéser, aux environs de 2650 av. J.-C., d'une pyramide à degrés, sur le plateau de Saqqarah, est souvent considérée comme le signe d'un tournant historique. S'il est certain qu'une modification aussi spectaculaire dans le mode d'inhumation du monarque doit être analysée avec attention, il est excessif d'y voir le signe d'une rupture majeure. Récemment, la mise au jour à Saqqarah d'un édifice à degrés en pierre, attribué à un roi de la IIe dynastie (2950-2700) montre que la pyramide de Djéser était davantage le fruit d'une lente évolution de l'architecture funéraire royale que le résultat d'un coup de génie de l'architecte de Djéser, Imhotep. Surtout ces nécropoles ne concernaient en réalité (p. 106) qu'une élite infime, pelliculaire, rassemblant les hommes et les femmes qui vivaient autour du roi. Avant de manifester la puissance des monarques dont elles abritaient le corps, les grandes pyramides de Basse Égypte caractérisent un type de domination, un style de monarchie, qui plonge ses racines dans les derniers siècles du IVe millénaire et couvre une large part du IIIe."
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