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Liste des extraits

Mondino profita de cet instant pour s’approcher rapidement du plan sur lequel il avait posé son scalpel, saisit celui-ci d’un geste déterminé et revint se poster entre le jeune homme et la porte. Il jeta un coup d’œil à la table de dissection et remarqua les moignons du cadavre et sa robe imbibée de sang sur le torse.

— Je n’ai pas crié, répondit-il. Mais je n’ai pas l’intention de couvrir un homicide. Explique-moi ce que fait ici mon pire élève en compagnie d’un cadavre. Après quoi j’appellerai les sbires et nous réglerons cette affaire selon la loi.

— Cet homme, Angelo de Piczano, dit l’étudiant qui s’était retourné et regardait le scalpel sans trahir aucun signe d’inquiétude, a été tué d’une façon horrible, qui fait penser à des sortilèges et au commerce avec le Malin.

— C’est toi qui l’as tué?

Le jeune homme écarta les bras.

— Bien sûr que non. Si tel était le cas, croyez-vous que je serais venu solliciter votre aide

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Cette fois, il avait la certitude de se trouver en position de force, mais lorsque le Français se leva et se pencha vers lui en posant ses poings sur la table, il manqua d’air.

— Je n’ai pas besoin de vous rappeler ce qui s’est passé la dernière fois que vous m’avez refusé un service, répliqua Hugues de Narbonne en plantant son regard gris dans le sien.

— Les temps ont changé, rétorqua Remigio en s’efforçant de dissimuler sa peur. Des procès sont en cours contre votre ordre, le grand maître de Molay est en prison et risque de finir sur le bûcher, l’Inquisition vous recherche. Il suffirait que je crie pour que vous ayez tous les sbires de la ville à vos trousses.

— Pourquoi ne criez-vous pas, dans ce cas? le défia le Français.

Remigio se contenta de le fixer, sans répondre.

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Messire

Le 12 janvier de l'an du Seigneur1305, vous avez commis, en compagnie d'autres Templiers, un acte d'une cruauté extrême à l'égard d'un homme innocent, dans l'espoir de lui arracher un secret qui aurait pu vous rendre richissime, comme vous procurer l'immortalité.

Bien que vous ne fussiez pas certain qu'il fut en possession de ce secret, vous l'avez néanmoins torturé d'une horrible façon puis tué, sans toutefois avoir obtenu de révélations de sa part. Le fait qu'il ne s'agissait pas d'un Sarrasin ennemi de la foi mais d'un chrétien comme vous n'a pas suffi à retenir votre coupable main.

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Il se tenait à trois pas de lui, un stratagème souvent utilisé par les hommes de petite taille pour pouvoir regarder quelqu'un de plus grand qu'eux dans les yeux, sans avoir à lever la tête.

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Les chevaliers ignoraient qu’ils étaient trois à avoir reçu la même missive. Chacun eut envie de vérifier si l’expéditeur disait la vérité. Si une personne pouvait transformer le sang humain en métal ordinaire, elle devait être capable de le transformer en or.

Or, la métamorphose du sang en or était une étape essentielle pour obtenir le pouvoir illimité sur la vie et la mort qu’ils convoitaient.

Le secret qu’ils avaient cherché à percer depuis des années et qui semblait perdu à jamais revenait les tenter. Mais il était impératif de prendre quelques précautions. À Bologne, comme dans la plupart des villes d’Europe, se déroulait le procès intenté aux Templiers, ordonné par Philippe le Bel et approuvé par le pape Clément V.

Déguisés respectivement en marchand, en pèlerin et en soldat, les trois chevaliers se mirent en route. La même conclusion s’imposait à chacun d’entre eux: la personne qui leur avait envoyé cette lettre en savait trop et devait, dans tous les cas, être éliminée.

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