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P. 146

- Je crois que Lady Emma m'a promis cette danse, l'interrompit Cormac, qui s'interposa doucement, prit sa main et l'attira vers lui, avant que l'autre jeune homme ait le temps de protester.

La paume de sa main était chaude et douce dans le bas de son dos. Elle sentit la chaleur à travers les gants de Cormac et sa robe mince. Elle dut se tenir à son épaule tandis que la pièce tournoyait autour d'elle. Elle n'avait jamais vraiment dansé la valse auparavant. Et si elle lui marchait sur un pied ?

Bon. Cela lui servirait de leçon.

Elle devait s'en souvenir.

- C'était un gardien, lui apprit-il.

- Tu en es également un, répondit-elle.

- Oui, mais il est ivre et pas très gentil. Ton épingle à cheveux le tiendra à distance pour l'instant.

Elle se figea presque, mais il garda ses bras autour d'elle, pour mener la danse. Elle put sentir l'odeur de santal de son savon.

- Et pourquoi cela ne fonctionne-t-il pas avec toi ?

- Je sais déjà ce que je sais, répondit-il doucement. De toute façon, cela ne fonctionne que pour un gardien à la fois. Cela ne te dissimulerait jamais de toute une unité.

- Alors, pourquoi ne sont-ils pas encore venus ?

Il eut un sourire en coin.

- Parce qu'ils ont été distraits par un meurtre et l'ouverture d'un portail vers les Enfers, mais tu es sous surveillance, même à l'instant.

[...]

Dans le tourbillon des couples, il la tira dehors dans l'intimité de la sombre terrasse.

- Qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-elle, sur la défensive.

Elle regarda fébrilement autour d'elle en quête des autres gardiens, s'attendant presque à ce qu'il la remette à des hommes munis de chaînes.

Il posa plutôt simplement les mains sur ses épaules et l'attira contre sa poitrine. Son regard brûlait d'une émotion sourde qui assécha la bouche d'Emma et lui donna des chaleurs. Elle ne put que le dévisager, les yeux écarquillés.

- Emma, si seulement tu savais.

Elle n'eut même pas le temps de lui demander ce qu'elle devait savoir.

Il pencha la tête et l'embrassa, sa bouche glissait sur la sienne jusqu'à ce que ses lèvres picotent. Il goûtait l'hydromel, et elle se sentit tout à coup ivre. Sa tête ballota, et sa respiration lui brûla la poitrine. Cormac lui caressait le dos, ses doigts s'emmêlant dans ses cheveux. Lorsque sa langue toucha la sienne, elle fut persuadée que ses mains étaient la seule chose qui la retenait. Il n'y avait aucune pensée, aucun passé, aucun avenir, simplement la bouche de Cormac.

Le baiser était passionné, désespéré et plus délicieux qu'une centaine de petits gâteaux.

Jusqu'à ce qu'il s'éloigne brusquement. Ses mains étaient toujours douces sur la peau de ses bras entre le haut de ses gants et l'extrémité perlée de sa manche. Toutefois, sa respiration était plus violente.

- Sapristi, s'exclama-t-il d'une voix sombre et agitée. Je ne peux pas faire cela.

Puis, il disparut, sauta par-dessus la balustrade de pierre et s'éloigna dans la pénombre sur l'herbe.

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Prologue

* * *

1814

S’introduire par effraction dans la maison d’une femme morte était une tâche facile puisqu’elle se plaignait rarement.

S’introduire par effraction dans la maison d’une sorcière morte était une tout autre histoire.

Vous risquiez de croiser çà et là des vestiges de magie comme un proche en pleurs qui fait les cent pas. Lorsqu’une sorcière mourait, plusieurs de ses sorts se rompaient, et les résultats étaient, au mieux, imprévisibles. Si Moira était chanceuse, les protections de la maison seraient d’abord rompues. D’un autre côté, le spectre de Mme Lawton pourrait la pousser dans l’escalier.

Elle devait prendre le risque. Joe-le-borgne désirait ce qu’il y avait à l’intérieur, même s’il l’ignorait encore. Et le corps de la vieille dame serait transporté au cimetière dès le lendemain. Moira n’avait aucune intention de devenir une pilleuse de tombes.

Moira resta accroupie sur le toit près de la porte pendant plus d’une heure à observer une lampe à main évoluer d’une pièce à l’autre. La gargouille sur le coin de la maison était drapée de bombasin noir, comme les miroirs à l’intérieur le seraient. Le deuil s’étendait à toute la maison, et le spectre devait protéger sa famille tandis que la gargouille dormait.

Finalement, la lumière de la lampe flotta quand Moira monta à l’étage. Elle attendit une heure après que la lumière fut éteinte, par mesure de sécurité. Elle aurait aimé que Fraise soit avec elle, mais son amie était occupée à une autre tâche. Et si elle avait amené l’un des garçons, il aurait demandé la plus grosse part, juste pour sa présence. Toutefois, Moira volait des trucs à vendre au marché depuis qu’elle avait neuf ans, et certains des garçons avaient à peine un an d’expérience.

Elle sauta par-dessus l’espace entre les toits et se glissa le long de la gouttière, jusqu’à la fenêtre du salon du côté nord du bâtiment. Il était d’usage de la laisser ouverte pour laisser passer l’esprit. Moira se moquait bien de partager l’espace avec un spectre ; elle avait l’habitude de partager les toits avec des pigeons vampires, des rats de la taille de hérissons et Nigel le ronfleur. Elle laissa un muffin sur le bord de la fenêtre en guise d’offrande. Mme Lawton aurait peut-être préféré du vin ou des bonbons, comme bien des esprits, mais Moira n’avait plus qu’une pastille au citron et elle n’allait pas s’en défaire pour une morte sans papilles gustatives.

Elle se tortilla pour entrer, heureuse que les fillettes pauvres n’aient pas à porter de corset et que les garçons manqués n’aient même pas à porter de robe. Ses hauts-de-chausses, effilochés sur un genou, étaient deux fois trop grands, mais ils étaient confortables et lui permettaient de se mouvoir en des façons qui auraient brisé l’échine des jeunes filles aristocratiques délicates.

La maison sentait le whisky, l’huile à lampe bon marché et le cadavre. Il n’y avait aucune odeur de mélisse officinale, ce qui était un soulagement. Les jeteurs de sorts sentaient la mélisse officinale. Elle était donc convaincue de voler une sorcière ordinaire. Les jeteurs de sorts n’en valaient tout simplement pas la peine. Ils étaient impitoyables de leur vivant, et pire une fois morts.

Moira s’arrêta, attendant que sa vision s’ajuste à l’obscurité et qu’elle puisse examiner les environs. Les yeux protecteurs peints sur le seuil et les linteaux étaient drapés de noir, à l’instar de la gargouille. Il y avait l’habituel assortiment de sièges et de babioles. Elle ignorait comment les gens pouvaient vivre dans un espace si confiné et si encombré. Elle détestait la sensation d’être à l’intérieur d’un bâtiment, sans voir le ciel ou sept voies d’évasion différentes en tout temps. Les pieds de Moira lui brûlaient, comme ils le faisaient lorsqu’elle flirtait avec le danger. Elle tenta de l’ignorer, se souvenant que les murs étaient assez minces pour être défoncés d’un coup de pied si la situation s’aggravait.

Elle savait qu’il y avait deux pièces à l’étage et que le grenier grouillait de souris. Elle avait envoyé son compagnon plus tôt dans la journée, pour s’en assurer. Avoir un chat comme rapporteur était infiniment plus pratique que les loups et les aigles que les sorcières prétentieuses convoitaient. Ces derniers étaient peut-être plus romantiques que les chats de gouttière, mais il paraissait raisonnablement impossible d’envoyer son compagnon loup dans le corps d’un vrai loup dans les rues de Londres ! Les chats, pour leur part, traînaient partout et passaient généralement inaperçus.

Un chat tigré roux et rachitique à l’oreille cassée bondit hors de la cage thoracique de Moira. Les picotements ardents dans ses talons se transformèrent en démangeaison qui tenait de l’avertissement. La première fois qu’elle avait senti Marmelade sortir de son corps, Moira avait vomi. Puis, elle avait passé la nuit à pleurer parce qu’elle croyait devenir folle. Joe-le-borgne l’avait trouvée et lui avait fait boire du thé à la menthe en lui racontant des histoires de sorcières et de magie. Il lui avait appris à éviter l’Ordre et à ne jamais transiger avec un jeteur de sorts sans se déguiser. Il l’avait aussi informée que son compagnon était son meilleur allié, littéralement créé par sa propre magie.

Marmelade donna un coup de griffe spectrale à sa jambe. Du sang jaillit de l’égratignure.

— Sais-tu que le compagnon de Fraise est une souris blanche ? Elle lui apporte des fleurs.

Marmelade savait très bien que le compagnon de Fraise était une souris ; tenir les deux loin l’un de l’autre était un combat de tous les instants.

La magie s’accrochait au placard sur le mur et tour­billonnait comme de la vapeur rose s’échappant d’une bouilloire. La vieille Lawton lisait dans les feuilles de thé et avait protégé les outils de son métier et les artefacts magiques dans sa maison de la manipulation et du vol. Heureusement, Moira ne s’y intéressait pas.

Elle avança lentement vers la table de la salle à manger. Elle était recouverte d’un drap blanc sur lequel Mme Lawton reposait, vêtue de sa plus belle robe. Ses cheveux gris étaient bouclés, et une broche en argent était épinglée à son collet. Moira ne toucha pas à la broche, même si elle en aurait tiré un bon prix. Ce n’était pas là ce qu’elle cherchait, et cela aurait été finalement plutôt grossier.

Elle souleva doucement les paupières de Mme Lawton. On aurait dit du papier raide. Son œil droit était trouble et vide ; son œil gauche était parfaitement clair et bleu comme un pétale de centaurée bleuet.

L’œil de verre d’une sorcière aveugle morte depuis trois jours.

Elle le délogea, s’efforçant de ne pas entendre le bruit sec abominable qu’il fit en sortant de son orbite. Elle le glissa dans la poche de son gilet rayé vert, refusant d’avoir la nausée.

Elle posa un sou sur la cavité oculaire en guise de paiement. Ce n’était pas du vol si vous payiez ce que vous preniez. Et si vous croyiez aux récits anciens, il fallait avoir une pièce de monnaie pour payer son passage dans l’autre monde. Elle espérait que cela apaiserait le spectre assez longtemps pour que Moira se faufile par la fenêtre.

Ce n’était pas suffisant.

L’esprit de Mme Lawton se redressa hors de son corps et s’écria :

— Un voleur ! Il y a un voleur dans la maison !

— Sapristi !

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