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De nature docile et appliquée, n’ayant jamais connu autre chose que l’orphelinat, elle se satisfaisait de sa condition, surtout si elle la comparait avec les histoires terribles que l’on racontait sur certaines de ses camarades. Celles-ci étaient faciles à reconnaître, avec leur regard traqué, leur mutisme, leurs explosions de colère et leurs crises de larmes soudaines. Mathilde mesurait sa chance de ne pas avoir suivi le même destin et d’avoir échappé à la maltraitance ou au deuil de ses parents : une nuit, alors qu’elle n’était encore qu’un nouveau-né, une femme l’avait confiée à l’orphelinat ; sœur Thérèse et sœur Apolline l’avaient accueillie avec bienveillance et affection, sentiments qu’elle leur rendait bien. Elle n’avait jamais connu d’autre famille que ces deux religieuses.
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